C H R O N I Q U E

Le nouvel album de Linkin Park, ou autrement dit une des sorties les plus médiatisées de l'année dans la sphère rock/métal. LP est un des groupes les plus vendeurs et décriés de la scène métal, de toute façon il semblerait l'un ne peut qu'entraîner l'autre. A croire que vendre beaucoup de disques, c'est mal !

Petit récapitulatif : après avoir sorti un "Hybrid Theory" qui aura, sans que personne ne s'y attende, dépoussiéré l'héritage du néo-métal laissé par Korn et Deftones, en se payant le luxe d'écouler 14 millions d'exemplaires (!) de leur album. Puis surfant sur leur succès, le groupe sort ensuite "Meteora". Cet opus avaient beau comporter d'excellents titres, il n'en était pas moins bien en dessous de son prédécesseur. L'attente est donc immense avec "Minutes to Midnight".

L'album commence par une intro musicale, chose à laquelle LP ne nous avait pas habitué, et qui s'avère être d'excellente facture, puis enchaîne sur un excellent "Given Up", avec les couplets sur fond de basse et un refrain absolument énorme. Chester Bennington s'en donne à coeur joie avec une puissance vocale en chant clair qui a peu d'équivalent dans le monde du néo. Excellente mise en bouche ! Le groupe ne peut s'empêcher (à tort ou à raison ?) de nous faire part de ses ballades mielleuses, mais heureusement vite rattrapé par "Bleed it Out", où le chant hip hop de Mike Shinoda se fait d'ailleurs entendre pour la première fois. LP semble d'ailleurs avoir choisi d'axer le chant sur Chester sur la quasi intégralité de l'album, il en est de même pour l'apparition très rare de samples. L'évolution de "Meteora" semble donc se confirmer.

Ensuite les choses se gâtent rapidement, car il s'avère que cet album est avant tout constitué de ballades mielleuses, creuses et sans intérêt qui se ressemblent toutes. "Shadow of the Day", "In between", "In pieces",... et la liste est longue. Il y a au milieu de tout ça l'excellent "No More Sorrow", qui n'est pas suffisant pour faire passer la pilule. On aurait d'ailleurs tendance à être aigri à l'écoute de ce titre qui rappelle que LP sait toujours faire des titres possédant une sacrée pêche, mais le groupe ne daigne ici pas en faire. L'album se finit sur une énième ballade au format inhabituel pour le groupe (près de 7min). Ce titre rend d'ailleurs "Minutes to Midnight" définitivement incompréhensible, car ce titre s'avère être tout a fait excellent !

Au final, on ne va pas se le cacher, le cap important du troisième album n'a pas été franchi avec succès. Il y a pourtant du très bon dans ce CD. Linkin Park a apparemment décidé de laisser tomber l'étiquette de groupe de néo-métal. Le groupe perd complètement son identité qui lui avait sans doute permis un tel succès. En voulant évoluer le groupe s'est simplement dirigé dans une voie déjà empruntée par bons nombres de groupes sans intérêt, et nous sort un album qu'Evanescence aurait pu écrire, et venant de moi ce n'est pas vraiment un compliment ! A se demander si Linkin Park avait en réalité les épaules pour assumer la sortie d'une bombe comme "Hybrid Theory".