Artiste/Groupe:

Lionheart

CD:

Valley Of Death

Date de sortie:

Novembre 2019

Label:

Arising Empire

Style:

Hardcore

Chroniqueur:

ced12

Note:

17.5/20

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Historiquement arrivée aux USA par la Californie, la scène hardcore a surtout connu un développement via la Côte Est et la scène new-yorkaise avec les Sick Of It All, Madball et autre Agnostic Front qui continuent d’ailleurs de toujours porter fièrement l’étendard du hardcore et de très bien fonctionner (cf. le dernier Agnostic Front, je vous renvoie vers la chronique). Mais la scène californienne se défend bien avec notamment l’arrivée au début des années 2000 des percutants Terror bien vite suivis (entre autres) de Lionheart, groupe originaire d’Oakland et qui nous intéresse présentement (à ne pas confondre avec le groupe anglais de hard rock du même nom qui avait compté dans ses membres Dennis Stratton, ex-Iron Maiden ou autre Jess Cox). Il serait cependant vain de tenter de décrire toutes les différentes scènes gravitant dans ce style particulièrement underground et à la scène bouillonnante. Scène musicale fascinante aussi indépendante dans son esprit (que j'aime entendre les groupes de Hardcore expliquer en Festival que c'est un public de "metalleux" !!) qu'inter-dépendante dans ses dimensions économiques (des festivals comme le Hellfest ont fait un bien fou à beaucoup de ces groupes) que musicalement, les ponts se faisant réels (au hasard la scène Metalcore). Enfin, je pourrais développer le positionnement du Hardcore indéfiniment (mais pas certain que je sois pertinent d'ailleurs) et penchons-nous sur le dernier disque de Lionheart, un des groupe me plaisant le plus dans ce style.

 

Avec déjà quatre albums et deux EP au compteur, Lionheart (surnommé LHHC pour Lionheart HardCore) s’est déjà taillé une jolie réputation, notamment par des prestations live particulièrement énergiques, dans la grande tradition du hardcore, style musical qui prend une dimension supplémentaire en configuration concert. Le style de Lionheart est un Hardcore assez classique, avec des guitares bien énervées tendant vers le punk, une basse qui ronfle bien et un chant particulièrement agressif aux influences hip hop. Dans la grande tradition du style, des breaks pour le moins fracassants sont présents. Le chant scandé est particulièrement percutant. La formation a été comparée à ses débuts à Hatebreed puis de nos jours à Terror tout en n’étant pas une copie de ces formations hautement respectées. Ce cru 2019 de Lionheart ne s’embarrasse pas de détails : dix titres pour vingt-quatre minutes et pas une seconde n’est inutile. Il est fortement recommandé de se passer le disque d’un bloc, ça passe très bien, que le lecteur veuille bien me croire. Sur les thématiques, une nouvelle fois, Lionheart ne réinvente rien et les thématiques clés du hardcore (politique, antiracisme, résilience, confiance en soi). 

 

L’album démarre par le morceau éponyme, le plus court du lot avec moins de cent secondes au compteur. Démarrage un peu étonnant avec un chant tendant vers le hip hop. Dès le deuxième morceau, les guitares prennent le contrôle et ne vont rien lâcher, le groupe enchaînant les brûlots Hardcore. Pour ma part, même si je trouve l’album hyper homogène (ce qui, je le répète, n’est pas un problème vu la durée de celui-ci), l’enchaînement Born Feet FirstStories From The Gutter m’a littéralement scotché. Born Feet First, avec ces chœurs scandés et ce chant agressif à souhait, est une pépite Hardcore bien sentie. Voilà un titre qui devrait faire des ravages en concert avec notamment ce break final tout en lourdeur. Du Hardcore comme on aime. Même constat, mêmes qualités pour ce Stories From The Gutter sauf que là, Lionheart démarre pied au plancher avec une batterie déchaînée et des guitares tendant vers le punk … avan de nous placer une nouvelle fois un break écrasant. Du très bon ouvrage. Ma foi, ce Valley Of Death envoie du steak. On notera au passage la présence sur deux titres de deux références : Jesse Barnett, chanteur de Stick To Your Guns, vient poser son chant sur Rock Botton pour un duo explosif. Sur Before I Wake, Lionheart assume ses influences hip hop avec le featuring de Jet Black, artiste hip hop. Cette composante totalement assumée par le combo peut ne pas plaire, mais celle-ci est plutôt discrète et s’articule bien dans la musique du groupe, notamment eu égard au chant de Rob Watson.

 

Soyons clairs, ce Valley Of Death ne révolutionne rien, il s’agit juste là d’un très bon disque de Hardcore, super bien produit et doté d’un son remarquable, truffé de bons morceaux percutants, et qui vous rebooste à bloc tant il dégage une énergie incroyable. Au-delà de ces qualités propres, ce disque permet à Lionheart de demeurer parmi les groupes majeurs actuels du genre et ce dans un univers où la concurrence est rude et où des jeunes formations hyper douées (Broken Teeth HCGet The Shot et j’en passe) pointent le bout de leur nez, ce qui n’est pas rien. Voilà une écoute qui fait un bien fou !!!!

 

Tracklist de Valley Of Death :

01. Valley Of Death
02. Burn
03. For The Record
04. Rock Bottom
05. When I Get Out
06. Born Feet First
07. Stories From The Gutter
08. Before I Wake
09. In My Skin
10. Dragging Heaven

 

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