C H R O N I Q U E

Suite à leur victoire à l'Eurovision 2006, la question était de savoir si Lordi n'était pas un simple produit marketing conçu pour le tapage médiatique et pour vendre ou bien si Lordi était un vrai groupe de hard-rock.

Ce nouvel opus "The Arockalypse" nous apporte la réponse. Lordi est un vrai groupe de hard-rock capable de composer des morceaux et des riffs entêtants et puissants dans la veine des années 80, période de gloire des Kiss, Mötley Crüe et autres Alice Cooper.

Lordi a débarqué sur l'hexagone avec le best-of de ses 2 premiers albums il y a quelques années. Un excellent best-of d'ailleurs comportant les terribles "Would You Love A Monsterman", "Forsaken Fashion Dolls" et j'en passe ...

Et bien cet Arockalypse est carrément un best-of à lui tout seul. Malgré quelques morceux légèrement en dessous de la cuvée moyenne, Lordi nous sert là un CD délicieux rempli à la gueule de mélodies et de riffs imparables.

Rentrons désormais un peu dans le détail.

C'est sur un flash radio d'info que s'ouvre cet "Arockalypse". Un flash sur lequel Dee Snider a prêté sa voix et qui annonce en direct, dans une ambiance d'apocalypse imprégnée de "La nuit des morts vivants", l'invasion des monstres et des morts dans la ville.

"Bringing back the balls to rock" ouvre donc le bal. Avec une production parfaite et énorme, Lordi démarre sur un gros hard-rock au thème un peu trop entendu et facile, on croirait carrément entendre un refrain de Mötley Crüe avec un son plus lourd que dans les années 80. Morceau sympathique mais qui sera vite oublié vu la déferlante à venir.

On monte progressivement en régime avec "The Deadite Girld Gone Wild", un morceau bien entêtant. C'est tout simple : riffs efficaces, solos des plus basiques. Mais surtout, et tout au long de l'album, la force de Lordi est d'écrire des refrains head-bangants impossibles à s'enlever de la tête.

Arrive ensuite "The Kids Who Wanna Play With The Dead" rappelant d'un certain côté l'excellent "Forsaken Fashion Dolls". Un des meilleurs morceaux de cet album, si ce n'est le meilleur. Refrain bien percutant, presque dansant. Les effets au clavier donnent un petit côté FM accessible à ce morceau qu'on écouterait volontiers en fond d'un film de zombie.

Petite baisse de régime sur "It snows in hell". Un morceau beaucoup plus lent et dispensable, moins entrainant sur lequel Bruce Julick est invité à la guitare. Le refrain reste accrocheur mais sonne un peu trop cliché des années 80.

Mais ne vous inquiétez pas ! C'est reparti sur "Who's Your Daddy ?", un morceau aux gros riffs puissants et au refrain bien FM qu'on aurait pu entendre, certes avec un timbre vocal moins viril, sur un vieux Bon Jovi. Ce "Who's Your Daddy ?" fera sans aucun douteur fureur en live !

C'est alors le tour du morceau qui a fait tant parler de lui "Hardrock Allelujah", le morceau qui rendrait fou le chien de Michel Drucker. Une véritable hymne au style typiquement Lordi qu'il est impossible de s'enlever de la tête ! A elle-même une compilation de tout ce qui a été fait de mieux dans le hard-rock des années Kiss. Oui, malgré toute la polémique, Lordi méritait cette victoire de l'Eurovision. Après des années de Patrick Juvet en collant, la roue tourne enfin !

Sur "They Only Come Out At Night", c'est UDO qui est invité. On reconnaîtra immédiatement son timbre vocal nasillard digne d'un troll sorti de l'outre-tombe. Mais malheureusement le morceau est un peu trop répétitif et manque un peu d'originalité, dommage vu le prestige de l'invité.

Les 2 prochains titres "The Chainsaw buffét" et "Good To Be Bad" sont d'une puissance inégalable, du Lordi pur jus, des refrains imparables à chantonner et à headbanger.

Cet "Arockalypse" baisse à nouveau de régime sur les 2 derniers morceaux (écoutez l'intro de "The Night Of The Living Dead", ce sont les riffs de "Eye Of The Tiger" :-) ) qui sont d'un cru moyen. Mais il faut dire qu'après tant de tubes on devient difficile !

Pour résumer, Lordi confirme sa présence sur la scène hard-rock par cet "Arockalypse" bourré d'excellents morceaux dans un style 80s et surtout très accessibles. Peut-être Lordi sera-t-il le cheval de troie qui ramènera le hard-rock sur nos ondes ?

Le défi est désormais la scène. Rendez-vous le 24 Octobre à l'Elysée-Montmartre en espérant qu'il y ait un peu plus d'improvisations que la dernière fois au Trabendo.

They know it's good to be bad :-)