Manowar

Artiste/Groupe

Manowar

CD

The Triumph Of Steel

Date de sortie

1992

Label

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Orion

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C H R O N I Q U E

En pleine vague grunge, Manowar revient (après quatre ans de silence quand même) et nous propose... du Manowar : un album gorgé de testostérone. Mais aussi un album peut-être plus mûr que les autres productions du groupe. Eh oui, en période difficile, il faut se défoncer pour proposer un album de qualité. Car, quatre ans après Kings of Metal, le climat n'est assurément plus le même. C'est peut-être ce que se sont dit nos quatre guerriers musclés en proposant à leurs fans leur album le plus long jusqu'alors (presque soixante-dix minutes).

Arrêtons-nous quelques instants sur l’artwork de ce disque, une nouvelle fois réalisé par Ken Kelly. La pochette du CD n’en dévoile qu’un morceau mais dépliée, l’œuvre complète fait apparaître notre guerrier bodybuildé brandissant le marteau d’une main et de l’autre, la célèbre épée présente sur pas mal de pochettes de Manowar. Mais cette fois-ci, à ses pieds, ce ne sont pas des drapeaux mais une poignée de donzelles plutôt dénudées et en extase devant leur maître. Une pochette qui rappelle un peu, dans l’esprit, celle que ce même artiste fit pour le Love Gun de Kiss, mais en plus... Manowarienne.

Un album très long donc mais aussi un morceau très long. Car ce Triumph Of Steel démarre fort avec un titre épique de vingt-huit minutes qui nous emmène du côté des héros de la Grèce antique. Manowar n'avait encore jamais tenté un truc pareil et pour bien montrer que ce groupe ne recule devant rien et ne fait que ce dont il a envie, il fallait bien ça. Bon, on a tout de même quelques longueurs lors de ce titre, dont le solo de batterie de cinq minutes (Armor Of The Gods), car même s'il est assez original, il faut aimer l’exercice : cinq minutes c’est bien long. Il aurait en fait gagné à être plus court. A ce propos, sur cet album, ce n'est pas Scott Columbus qui officie derrière les fûts mais un certain Rhino, qui me semble être tout simplement le meilleur batteur que le groupe ait connu, plus technique, plus rapide aussi. On en reparle plus bas. Puisqu’on en est aux musiciens, Ross The Boss, le guitariste originel, a quitté le groupe (définitivement, lui) et c’est un certain David Shankle qui lui succède. Celui-ci ne fera que cet album avec les "Metal Kings".
Lors de ce morceau épique, on a tout de même de très bons moments comme la Funeral March, un instrumental sympathique qui correspond assez bien à son intitulé, un Hector's Final Hour tout en douceur et surtout, les deux parties les plus speed, Death Hector’s Reward et l’apocalyptique final The Glory Of Achilles qui déboule à cent à l'heure. Ces deux dernières parties sont malheureusement séparées par un instrumental à la basse comme Manowar a l’habitude de nous en pondre de temps en temps, bordélique et inutile.
La seconde partie de l'album est, à mon avis, la plus réussie avec des titres aux structures plus classiques. Ca commence par un Metal Warriors dans la grande tradition des Américains avec des paroles ô combien intelligentes du style "les tapettes et les poseurs, foutez le camp ; si t'es pas un vrai metalleux, t'es pas mon pote". Mais le titre est très bon, un peu comme Kings of Metal, musicalement réussi et lyriquement au ras des pâquerettes. Un véritable hymne comme Manowar sait (savait) en écrire !
Ride The Dragon va très vite, tout comme Power Of Thy Sword. A ce sujet, c'est sans doute l'album de Manowar qui contient le plus de titres rapides (on notera aussi la dernière partie du titre Demon’s Whip qui fracasse tout sur son passage. Dommage que le titre démarre par une longue intro avec plein de bla bla). Rhino imprime sur ces morceaux un rythme de dingue.
Spirit Horse of The Cherokee, introduit par des paroles indiennes, est un superbe titre (on préfère ce genre de paroles !), bien lourd et qui monte lentement en puissance.
Moins intéressant, Burning est assez répétitif et on attend un décollage qui ne vient pas.
Le dernier titre, Master of the Wind, est une très belle ballade, calme d'un bout à l'autre, sans guitares saturées, qui nous montre que Eric Adams sait faire preuve de sensibilité, sous ses allures de grosse brute.

En 1992, tout le monde criait haut et fort que le Heavy Metal était mort (et même dans les magazines spécialisés, c’est dire…). Manowar, fidèle défenseur du style, était là pour prouver que non. Et la suite leur donna raison car, aujourd'hui, soit plus de vingt ans après, ce type de Heavy Metal (rebaptisé "true" par certains) se porte très bien. Il n'y a qu'à voir le nombre de groupes, toujours croissant, qui le pratique.

 

Tracklist de The Triumph Of Steel :

01.Achilles, Agony and Ecstasy in Eight Parts
  Prelude
  I. Hector Storms the Wall
  II. The Death of Patroclus
  III. Funeral March
  IV. Armor of the Gods
  V. Hector's Final Hour
  VI. Death Hector's Reward
  VII. The Desecration of Hector's Body
  Part 1
  Part 2
  VIII. The Glory of Achilles
02.Metal Warriors
03.Ride the Dragon
04.Spirit Horse of the Cherokee
05.Burning
06.The Power of Thy Sword
07.The Demon's Whip
08.Master of the Wind

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