Artiste/Groupe:

Mars Red Sky

CD:

The Task Eternal

Date de sortie:

Septembre 2019

Label:

Listenable Records

Style:

Stoner Rock Progressif

Chroniqueur:

dominique

Note:

17.5/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Quelques mois après les avoir rencontrés au HellFest, je me réjouis de voir arriver entre mes mains le nouvel album des Bordelais de Mars Red Sky. The Task Eternal est une excellente surprise. Bien construit, musical mais gardant leur son très lourd si spécifique, l’album nous propose huit titres de très bonne facture, fonctionnant en paires, qui rendent les cinquante minutes d’écoute faciles et très digestes. Julien, Matgaz et Jimmy ont fait du très beau travail, en incorporant de la fraîcheur musicale au magma bouillant qu’est leur musique. 

Quatrième LP du groupe, The Task Eternal arrive trois ans après Apex III (Praise For The Burning Soul), un album que nous avons misérablement oublié de chroniquer… Le groupe reprend les grandes lignes qu’ils ont mises en place depuis 2011. Le son, le rythme, le mélange de titres chantés et seulement musicaux, même le (beau) style particulier de leurs pochettes permet à l’auditeur de se sentir à l’aise en prenant en main et entre ses oreilles l’objet qui nous intéresse dans cette chronique. Contrairement à ce que peut faire croire la pochette, la maison Mars Red Sky n’est pas en feu. Non, l’imagerie me ferait plus penser à une sorte de confrérie secrète, genre franc-maçonnerie, avec l’œil Mars Red Sky qui vous guide du haut de sa pyramide. Cet œil et le son hypnotique de MRS va nous servir de repère, surtout dans les titres les plus sombres et les plus psychés de l’album (notamment le duo RecastReacts). L’autre file rouge étant la voix toujours aussi fine et légère de Julien Pras.

Le décalage entre celle-ci et la lourdeur du son de MRS semble atteindre son apogée dans The Task Eternal. Tout au moins le ressent-on plus grâce à la « nouvelle » capacité du groupe à fournir des chansons. Oui, car la plus belle évolution dans The Task Eternal, c’est le côté musical de certains titres, à commencer par les deux morceaux d’ouverture. Matgaz nous l’avait dit lors de l’interview du groupe au HellFest « … Il y a deux titres assez extrêmes progressifs et doom, mais il y a aussi plusieurs vraies chansons avec toujours un gros son ». En fait, sa définition colle parfaitement à l’ouverture de l’album. Le duo The Proving Grounds et Collector sont deux chansons avec un gros son. Chacune dans son style, elles mettent en place La construction à venir de The Task Eternal. La première nommée, The Proving Grounds, est progressive et joueuse malgré ce que laisse penser son ouverture un peu martiale. La guitare mélodique et la voix de Julien, sont parfaitement soutenues par la basse irréprochable de Jimmy. Collector porte bien son nom. Cette chanson est pour moi un des musts de l’année. Entre son psyché, patine rétro et doom lourd, le titre a un côté désuet qui est parfaitement illustré par sa vidéo. Ce titre est certainement le plus bel exemple du côté joueur que MRS a su donner à cet album. Malgré une lourdeur implacable, le titre arrive à apporter un peu de fraîcheur avant le duo des deux titres extrêmes progressifs (dixit Matgaz) qui vont suivre.

Recast et Reacts peuvent (et doivent ?) être considérés comme un seul long morceau de quinze minutes. L’ouverture ultra lente en basse/batterie de Recast donne le ton doom psyché de ce qui va suivre. Julien apporte les volutes psychés avec sa guitare et sa voix. Son travail au chant est d’ailleurs assez intéressant ; ce style sera repris plus tard dans Soldier On. La fin du titre, que l’on peut écouter dans le teaser de l’album, servira d’ouverture à Reacts. Contrairement à son prédécesseur, Reacts n’est pas chanté. Le son se fait donc encore plus psyché et progressif, soutenu par l’excellente batterie de Matgaz et le travail parfait de Benjamin Mandeau à la production.

Crazy Hearth propose un style assez différent. Titre rock avec un gros groove, soutenu par la basse de Jimmy qui donne le ton. Assez mélancolique, il semble présenter une nouvelle facette de MRS. De manière intéressante, Hollow King est le pendant british de l’américain Crazy King. Dans ce titre également, le groupe présente un nouveau visage, avec une touche de Brit-pop dans le refrain qui donne au son un goût à la fois de Beattles et de Pink Floyd. Ce duo, et encore plus si l’on y incorpore Soldier On et ses intonations étranges et presque maléfiques, montre l’énorme pas en avant réalisé par Mars Red Sky. Sans renier ses acquis, le groupe semble vouloir s’ouvrir à d’autres sources d’inspiration, et donc potentiellement à d’autres oreilles. Well done guys.
L’album se clôt avec le musical A Far Cry, qui reprend la thématique musicale de The Proving Grounds, mais cette fois tout en légèreté, la guitare acoustique remplaçant l’électrique sur une gamme électro éthérée soutenue par la nécessaire touche de basse.

Vous l’aurez compris, Mars Red Sky poursuit son évolution, gagnant des auditeurs en élargissant son terrain de jeu. The Task Eternal est un grand album. Varié et traditionnel, il place le groupe dans une nouvelle catégorie : celle des références du style stoner rock psychédélique.

 

Tracklist de The Task Eternal :

01. The Proving Grounds
02. Collector
03. Recast
04. Reacts
05. Crazy Hearth
06. Hollow King
07. Soldier On
08. A Far Cry 

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !