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Megadeth
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C H R O N I Q U EAvant de parler plus précisément de ce disque, faisons un point sur le contexte. Nous sommes en 1992, et avec le début des années 90 est venu souffler un vent d'adoucissement sur le thrash. On peut l'expliquer de différentes façons mais pour faire court, on dira que l'on peut comprendre un certain désir d'expérimentation ou de mélodie chez certains groupes qui avaient passé la décennie précédente à repousser les limites de la vitesse et de l'agressivité... ou l'on se tournera vers une autre explication un peu simpliste (mais pas forcément fausse) qui veut que suite au succès considérable remporté par le fameux album noir de Metallica, paru en 1991, pas mal de formations évoluant dans le même style ont voulu sortir elles aussi, leur Black Album, histoire de profiter de la notoriété du grand frère. C'est ainsi que Kreator sortira Renewal, Testament proposera un Ritual, Suicidal Tendencies lachera son The Art Of Rebellion, Overkill suivra avec I Hear Black... L'heure était donc au ralentissement de tempo et aux mélodies plus accrocheuses. Evidemment, Megadeth, éternel rival de Metallica, n'est pas resté dans son coin. Mais alors que certains s'y sont cassés les dents, Dave Mustaine a plutôt bien manoeuvré puisque Countdown To Extinction, en plus d'être un album réussi, rencontra un véritable succès commercial. Penchons-nous maintenant sur ce Countdown To Extinction. Oui, il est vraiment l'album du changement. Bien sûr, les plus lucides reconnaîtront que le précédent (et formidable) Rust In Peace constituait déjà un pas important vers plus de mélodie. Cependant, rien à voir avec ce que nous propose le Megadeth cru 1992. Oubliez les cavalcades speedées, les titres à tiroirs, complexes et torturés, et veuillez accueillir des morceaux plus accessibles, généralement très courts, et à l'allure plus tempérée (souvent mid-tempo). Attention, la bande à Dave ne fait pas de la soupe pour autant, et vous aurez tout de même le droit au festival du riff qui tue et aux solos tricotés avec grande dextérité par la paire Mustaine/Friedman. L'inquiétante pochette de l'album annonce d'ailleurs la couleur, Vic (la mascotte) n'est pas là, mais ce n'est pas pour ça qu'on va rigoler. Le début de l'album est juste imparable. Skin O' My Teeth, bien que moins rageuse qu'une Holy Wars ou une Wake Up Dead, scotche bien l'auditeur d'entrée. C'est vrai, ça va moins vite, ça met moins la grosse claque... mais le riff reste un modèle du genre, la mélodie accroche bien, rien ne sert de résister, c'est un super morceau. Et que dire du désormais classique Symphony Of Destruction qui apparaît en deuxième position ? Vous imaginez un concert de Megadeth sans cette chanson ? Et oui, car c'est bien de chanson qu'il s'agit. On est dans un registre plus heavy, Mustaine fait des efforts et, attention, il chante. Si si, vraiment... même s'il est évident que le monsieur ne sera jamais un grand vocaliste, les progrès sont réels. Le riff est assassin, l'atmosphère bien noire et menaçante, le solo exemplaire. Rien à redire. Certes, comme sur (quasiment) tout album, il n'y a pas que des perles. Il faudra donc composer avec des chansons plus moyennes comme la pataude et poussive Psychotron, ou la peu remarquable Captive Honour (pas désagréable mais pas transcendante non plus). Heureusement que Ashes In Your Mouth clôture le tout avec davantage de complexité, de noirceur et d'agressivité.
Tracklist de Countdown To Extinction : 01. Skin O' My Teeth Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! |
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