Je sais que ça n'est pas le cas de tout le monde mais personnellement, je suis assez fan de la démarche qui consiste à explorer sa scène musicale locale. Dès que l'occasion se présente, j'en profite et souvent je suis agréablement surpris. Et comme toujours dans ce cas, je vous en parle. Il s'agit donc de la scène niçoise et du groupe M.O.T.H. pour Men On The Hill. Une collègue de travail a déposé leur premier album sur mon bureau, son mari connait Fabrizio le guitariste-chanteur du groupe. C'est un trio qui officie dans le rock stoner classieux. On y retrouve Fabrizio Morabito donc, accompagné de Simone Nasello (lire "Simo-né", c'est la version italienne du prénom masculin ici) à la basse et Julien Orschek à la batterie. Fabrizio et Simone sont déjà compères de longue date dans un groupe de hard rock appelé The Running Birds assez connu entre Nice et San Remo. Le projet italo-français, M.O.T.H., formé en 2013, est installé à Nice, la frontière italienne n'est pas loin et d'ailleurs, ils se produisent régulièrement des deux côtés de la frontière. Fabrizio chante en anglais, un excellent anglais, en plus.

Question son, on a du très bon, avec le chant de Fabrizio plutôt agréable qui, quand il s'énerve, rappelle Rusty de Electric Mary, plus calme et posé le reste du temps. Quand il ne chante pas, le bougre est un sacré bon guitariste (j'avais déjà pu m'en rendre compte lors du master class de Paul Gilbert à Nice, où il avait joué avec Paul), qui balance de super bon solos, utilisant souvent une pédale wah-wah. La basse de Simone est omniprésente, grasse et ronflante à souhait, elle rappelle le jeu de John Calabrese dans Danko Jones. D'ailleurs la référence à Danko Jones n'est pas anodine, car c'est un peu à lui que j'ai pensé en écoutant ce premier album de M.O.T.H. tout simplement appelé Men On The Hill.

Dés l'intro de Mexican Skulls, on comprend que ça va être vintage. La basse de Simone donne un bon groove au morceau, le chant est bon, le refrain tout en "hou hou hou, oh yeah" fait dans l'accrocheur et c'est bien. Je regrette juste les petits wiz d'effets électroniques que je n'aime pas bien (on en retrouve aussi dans The Brain Eaters). Ils rappellent les sons du joujou bizarre de Jimmy Page dans le concert de The Song Remains The Same. Question guitare, on est aussi plutôt bien servi, les solos de Fabrizio sont excellents.

 

 

La basse de The Brain Eaters est une tuerie, elle lamine tout. Le refrain est encore catchy et j'aime bien les chœurs graves de Simone. Top of the World est très vintage, super batterie, grosse basse typée Rickenbacker, et wah-wah. Le solo est assez long, teinté de blues, presque Led Zeppelinien ; la ligne de basse sur le final est géniale. C’est aussi le morceau le plus long (plus de six minutes). Le morceau We Are Energy porte bien son nom, avec encore une bonne dynamique et encore un chouette travail de basse dans le petit break central. Coming To You, plus punkisant (comme Gypsy Moth Blues déjà) fait penser à du bon Danko Jones. Going To The Borderline a un petit côté Headcharger qui me plait beaucoup (dans le chant). Le bridge est excellent, des plus hypnotiques. Hope And Dreams, est une power ballade avec un feeling de dingue. Le solo de Fabrizio y est des plus inspirés.

 

Les amateurs de pole dance, de jolies chutes de reins et de sous-tifs cloutés devraient jeter un oeil au clip de Crazy Daisy. Accessoirement, le solo de Fabrizio est encore particulièremet réussi :-)

 

 

Au final, je découvre ce groupe et ce super album efficace qui devrait ravir les amateur de hard rock vintage teinté de stoner. La production est assez brute de décoffrage, mais j’aime ce côté « raw ». Je suggère aux fans de Danko Jones de se pencher sur ces Hommes Sur la Colline (de Nice). Vous ne seriez pas à l’abri d’une bonne surprise. J'espère pouvoir aller les écouter live sur une de nos scènes locales dans les plus brefs délais.

 

Tracklist de Men On The Hill :