Artiste/Groupe:

Meshiaak

CD:

Alliance Of Thieves

Date de sortie:

Août 2016

Label:

Mascot Records

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

17/20

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Wow, la claque ! Je ne m'y attendais pas... c'est probablement pour cela que je la savoure avec autant de plaisir. Je suis parti en vacances avec quelques nouveautés dans ma besace. Dans l'ensemble, beaucoup de bonnes choses (comme les nouveaux DGM et Evergrey dont les chros paraîtront prochainement), mais il y a un groupe qui, plus que les autres, s'est vite imposé et m'a donné envie de me replonger de suite - et à maintes reprises - dans son album... Ce groupe, c'est Meshiaak. Dire que j'ai failli partir sans. Ayant découvert à la dernière minute un extrait convaincant de ce combo dont j'ignorais l'existence, j'ai chopé le disque vite fait... Je m'attendais à du bon, j'ai eu affaire à de l'excellent ! Je ne résiste pas à l'envie de partager cela avec vous.

Présentations : Meshiaak, c'est une formation majoritairement australienne. On y retrouve le chanteur/guitariste Danny Camilleri (qui se faisait appeler Danny Tomb quand il faisait partie de 4Arm), le guitariste Dean Wells de Teramaze, le bassiste Nick Walker (connais pas) et un Américain, mais pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de Jon "besoin d'un batteur ?" Dette, principalement connu pour remplacer des références car il a pas mal tourné avec Testament, Slayer, Iced Earth et même Anthrax quand ces groupes ont eu un besoin d'un cogneur qui assurait ! Et c'est sans surprise que ce joli quatuor nous balance, sur son premier effort intitulé Alliance Of Thieves, du thrash à mi-chemin entre tradition et modernité. Quand je dis "sans surprise", ce n'est pas tout à fait exact car cet opus a plus d'un tour dans son sac, ou d'une corde à son arc, comme vous préférez.

Alliance Of Thieves n'est pas qu'un album de metal efficace ou bien fichu comme on en voit passer régulièrement. Il a quelque chose en plus, le petit truc qui fait la différence. On s'en rend compte très vite. Evidemment, dès le départ, on affiche un grand sourire en se prenant dans la tronche des compos thrash furieuses (comme Chronicles Of Death qui ouvre le bal de façon remarquable), servies par un gros son impressionnant. C'est Jacob Hansen, au CV long comme les deux bras mis bout à bout (tapez son nom dans un moteur de recherche, Internet est votre ami), qui s'est occupé du mixage. Danny est le genre de vocaliste hargneux et ultra convaincu qu'on n'a pas envie de contrarier (certaines intonations ou lignes de chant évoquent d'ailleurs un certain Tom Araya). Ses riffs percutants impressionnent. Couplés à ceux de Dean Wells qui, en plus, apporte de la mélodie prenante et une réelle virtuosité dans ses soli (le gars joue quand même dans un très bon groupe de metal progressif et compte de nombreuses influences qui vont au-delà du thrash), cela donne des parties de guitare haut de gamme qui vont ravir les amoureux de l'instrument en question. A côté de cela, vous avez Jon Dette qui en met partout. La batterie est massive, véloce, précise... ça calme ! On comprend sans mal pourquoi quelques groupes cités plus haut ont fait appel à lui quand il a fallu assurer (au pied levé) les parties de pointures comme Gene Hoglan, Dave Lombardo ou Charlie Benante

Sur les pistes suivantes, ça ne faiblit pas, au contraire. La rage et l'efficacité sont toujours de la partie mais on sent que le groupe a de l'ambition. Dans ses ambiances, ses mélodies, ses breaks, il met un point d'honneur à faire preuve d'une certaine diversité. Il n'est pas venu que pour balancer du simple thrash de base (contre lequel je n'ai rien, je le précise) et me rappelle parfois le défunt Grip Inc. Un ami a également évoqué du (bon) Machine Head, il n'a pas tort. Plus on progresse dans l'album, plus la mélodie se fraye un chemin au milieu de la fureur. Sur Drowning, Fading, Falling, l'énergie, l'agressivité mais aussi une réelle beauté font bon ménage. En milieu de parcours, Meshiaak prend un virage moderne et plus "mainstream" avec At The Edge Of The World qui me fait penser aux albums les plus récents de Trivium. Pour ceux que ça défrise, pas de panique car voilà que Last Breath Taken et Maniacal marquent un retour à quelque chose de plus velu et rentre-dedans. La chanson titre est jouissive : riff à la Slayer, accélérations déraisonnables, refrain impitoyable et soli classieux. Son final épique est caractérisé par une mélodie accrocheuse qui tranche avec la méchanceté déployée sur la plus grande partie du titre. Pour conclure, Death Of An Anthem, avec ses sonorités acoustiques et sa mélancolie, apporte encore un peu de diversité à l'ensemble. Il s'agit d'une sorte de power ballade sombre, changeante et réussie qui ne ressemble pas trop à ce que le groupe nous a montré sur ses autres pistes.

Message aux férus de thrash efficace, puissant mais mélodique et qui s'autorise quelques détours intéressants, sortant parfois de certains sentiers trop rebattus et donc archi prévisibles : il vous faut absolument écouter ce premier album de Meshiaak qui, d'un "simple" revers de riff, renvoie une bonne partie de la concurrence revoir sa copie. Death Angel a déjà fait très fort cette année et je pensais d'ailleurs qu'il était l'auteur de l'album thrash de 2016... mais ça, c'était avant de tomber sur Meshiaak, un concurrent à prendre très au sérieux ! Vous pouvez ignorer mon conseil mais sachez que passer à côté de cette petite bombe constituerait un manquement grave au code d'honneur du fan de metal. Vous voilà prévenus.

Tracklist de Alliance Of Thieves :

01. Chronicles Of The Dead
02. It Burns At Both Ends
03. I Am Among You
04. Drowning, Fading, Falling
05. At The Edge Of The World
06. Last Breath Taken
07. Maniacal
08. Alliance Of Thieves
09. Death Of An Anthem