Artiste/Groupe:

Metallica

DVD:

Through The Never

Date de sortie:

2014

Label:

Style:

Film concert

Chroniqueur:

Orion

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En une trentaine d’années de carrière, Metallica a quasiment tout fait. Tout... sauf un film. C'est désormais chose faite.
Car il s'agit bien d'un vrai film qui fut diffusé au cinéma, en 3D qui plus est.... Bon, uniquement pour les chanceux qui ont eu, à côté de chez eux, un cinéma qui a accepté / eu le courage de diffuser le film. Car elles ne furent pas nombreuses, ces salles, en France... Bref, heureusement qu'il existe le DVD pour se consoler. Par contre, je ne verrai jamais ce film en 3D avec le "son cinéma" ; et ça, ça reste un grand regret. Un grand merci donc à la frilosité des gérants de salles de cinéma français et passons au DVD.

Through The Never est en effet plus qu'un simple concert de Metallica comme il en existe tant en DVD. C'est aussi un film avec un scénario. Bon, certains vous diront que le scénario n'est qu'un prétexte à voir Metallica live... On peut voir ça comme ça. Mais c’est réducteur.
Effectivement, le scénario de ce film est assez chaotique, il n'y a quasiment aucun dialogue... En fait, on ne sait pas trop ce qui se passe dans cette ville. Des groupes de gens s'affrontent violemment et la quête du jeune roadie, Trip (joué par l’acteur Dane DeHaan), qui se retrouve au milieu de cette guérilla urbaine, reste mystérieuse jusqu'à la dernière image. Mais ces combats de rue restent visuellement réussis. Et il règne un climat pour le moins sombre et malsain. En fait, on a presque l'impression qu'il y a deux films en un : le concert de Metallica (car il se passe pas mal de choses sur scène aussi, j’y reviens) et la quête de Trip. Celui-ci, qui était parti pour suivre le concert de Metallica, va vivre une soirée pour le moins mouvementée, passant du pire à l’insoutenable. Le contraste est d’ailleurs intéressant entre la joie du public qui s’éclate dans la salle et le chaos à l’extérieur et la détresse dans le regard de Trip. On suit ainsi ses péripéties sans trop y comprendre grand-chose il faut le dire (notamment la fin). Comme le dit Lars à un moment dans une interview, c'est un scénario pour le moins ambigu... Mais finalement, ce côté intrigant, chaotique et volontairement obscur du scénario laisse une grande place à l'imagination et aussi et surtout à la musique. Les scènes de la fiction ne télescopent pas les scènes live du groupe. Les transitions fiction / live sont assez bien foutues dans l’ensemble et ne cassent pas le concert, comme ça aurait pu être le cas.

La musique, on y vient. C'est vraiment elle qui a le rôle principal. A propos de rôle, les quatre horsemen jouent leurs propres rôles bien sûr et n'ont eux aussi quasiment aucune réplique (je crois que seul Kirk dit quelque chose). Pour le reste, vous allez en prendre plein les yeux… et les oreilles !
Ce concert de Metallica est évidemment un must. Il compile un peu toutes les scènes de Metallica depuis leurs débuts : les croix de Master Of Puppets, la statue de Justice For All, la chaise électrique géante pour Ride The Lightning, les cercueils de Death Magnetic, les explosions de One, les torchères de Fuel, etc… Toutes les scènes "historiques" de Metallica réunies en une seule, avec des moyens colossaux... ne cherchez pas, vous ne reverrez jamais ça (vu le fric que ça a coûté). C’est le concert de tous les records. La mise en scène du concert est presque plus spectaculaire que celle de la fiction (dans les rues de la ville). Les incidents se multiplient jusqu’à l’apocalypse final. Le tout à travers les titres couvrant toute la carrière du groupe ou presque (impasse sur Load et sur St Anger... est-ce étonnant ?). Bien sûr, les grands classiques incontournables sont de la partie : Creeping Death, Master Of Puppets, One, For Whom The Bell Tolls, Nothing Else Matters, Enter Sandman, Fuel... mais quand même un titre plus rare avec Hit The Lights. C'est quand même un peu plus qu'un concert traditionnel du groupe qui est filmé ici puisque la scène gigantesque qu'occupe le groupe a été spécialement construite pour le tournage. On apprend dans une interview que le groupe a joué lors de ce concert plus de titres que ça (puisqu'il s'agit d'un vrai concert) et James évoque l'idée à ce moment-là que le concert complet serait en bonus avec le DVD du film... ce qui n'a pas été le cas. Dommage...
On retrouve en fin de concert le scénario de la tournée Load à la fin de Enter Sandman, à savoir la scène qui part en morceau. Bon, c’est évidemment bien plus spectaculaire lors du film que ça ne l’était sur la tournée. Ici, les bouts de passerelles tombent, un technicien est en feu, ça court dans tous les sens… gros spectacle. Tout se termine sur un petit bout de scène, éclairé par trois spots, pour jouer Hit The Lights, comme dans un garage. Et comme pour montrer que finalement, quelle que soit l’extravagance des scènes et des effets spéciaux, c’est la musique qui prime.
On notera que sur le générique de fin (hors concert, donc), le groupe joue Orion. Un clin d’œil évident au regretté Cliff.

En plus du film, sur le premier DVD, on nous propose en bonus des interviews des membres du groupe et l'avant-première du film à Paris. Les bonus les plus consistants sont sur le second DVD. Deux avant-premières encore avec conférence de presse (bof) mais surtout un reportage d'une heure vingt (sous-titré évidemment, comme tous les autres bonus) sur le making of du film. Un reportage instructif qui montre que mettre en place tout ce délire ne fut pas chose aisée, comme souvent quand il s’agit de Metallica (notamment l'épisode des bobines tesla pour créer des éclairs sur la chaise électrique). On voit aussi au passage un gimmick qui n’a pas été finalement retenu (le WC géant avec l’épée qui en sort du Metal Up Your Ass, le groupe n’a pas eu l’air de trouver ça génial). Bref, on entre un peu dans les coulisses du tournage de ce film. On peut y constater également l'importance donnée à chaque partie (concert et fiction) puisqu'une heure de ce reportage est consacrée à la mise en scène du concert et cinq minutes seulement à la mise en scène de la fiction. Ca en dit long sur ce qu’il faut en retenir. Alors oui, le scénario improbable n’est peut-être là que pour habiller le concert du groupe. Mais le tout forme quelque chose d’assez cohérent. Une sorte de clip vidéo d’une heure trente, quoi.

Ce film / concert est tout simplement indispensable pour le fan du groupe. Car ça reste un concert énorme, filmé comme jamais un concert ne l’a été. Il faudrait vraiment être un esprit chagrin pour ne pas trouver ce concert exceptionnel. Metallica comme vous l'avez rêvé et comme vous ne l'avez jamais vu (et ne le reverrez jamais). Au prix où l’on peut trouver le DVD, ça serait ballot de passer à côté.
Allez, ça, c’est fait. Prochaine étape pour le groupe : un concert sur la Lune ?



Contenu de Through The Never :

DVD 1 :
Le film :
01. Creeping Death
02. For Whom The Bell Tolls
03. Fuel
04. Ride The Lightning
05. One
The Memory Remains
06. Wherever I May Roam (intro)
07. Cyanide
08. ...And Justice For All
09. Master Of Puppets
10. Battery
11. Nothing Else Matters
12. Enter Sandman
13. Hit The Lights
14. Orion (générique)
La bande annonce
Le clip Master Of Puppets
Interviews
Les coulisses
Avant-première à Paris

DVD 2 :
Le making of
Metallica au festival du film de Mill Valley (interviews)
Metallica au Orion Music Festival (conf. de presse)