Artiste/Groupe:

Michael Schenker Fest

CD:

Resurrection

Date de sortie:

Mars 2018

Label:

Nuclear Blast Records

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13/20

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Resurrection ? Carrément ? Le retour à la vie, d'un point de vue musical, de Michael Schenker a pourtant déjà eu lieu. Ses récents albums sous la bannière Michael Schenker's Temple Of Rock étaient de bonne facture (surtout Bridge The Gap et Spirit On A Mission) et ont donné lieu à plusieurs tournées couronnées de succès qui ont permis au fameux guitariste allemand de revenir sous les feux des projecteurs. Il s'agit donc ici d'une autre renaissance, celle d'un vieux line-up... ou plutôt de plusieurs vieux line-up. Oui : exit (temporairement ?) Rarebell et Buchholz, les vieux copains ex-Scorpions, et Wayne Findlay (guitariste et collaborateur présent aux côtés du Schenk depuis 1999), rebonjour les vieux complices des années MSG (et McAuley Schenker Group aussi) ! Répondent donc à l'appel aujourd'hui Chris Glen (basse), Ted McKenna (batterie), Steve Mann (guitare et claviers) mais aussi les trois chanteurs avec qui Schenker a travaillé dans les années 80 : Gary Barden, Graham Bonnet et Robin McAuley. Tout ce beau monde s'est réuni depuis 2016 - sous le patronyme Michael Schenker Fest - et a proposé quelques concerts (dont un récemment immortalisé en DVD)... voilà maintenant le nouvel album studio. On notera que, sur ce disque, Doogie White (qui a chanté sur les albums de l'ère Temple Of Rock) a conservé son poste... c'est bien le seul. 

Quatre chanteurs... Comment ça se passe ? Ils se retrouvent tous sur deux chansons (Warrior et The Last Supper) et se partagent les neuf autres. C'est Doogie White qui est le mieux servi avec trois compos, les autres vocalistes en ayant deux chacun. C'est bien beau tout cela mais est-ce que les chansons de ce Resurrection sont à la hauteur d'une telle réunion ? Pour être franc, la première écoute ne m'a pas spécialement impressionné. A tel point que je n'étais d'ailleurs pas certain de chroniquer l'album. Aujourd'hui, ça va mieux. Je ne le trouve toujours pas extraordinaire (il souffre globalement du syndrome "déjà entendu") mais cet opus, qui trouvera sans doute plus de défenseurs parmi les nostalgiques, se révèle finalement assez agréable.
C'est à McAuley que revient l'honneur d'ouvrir le bal avec un Heart And Soul plutôt heavy et rapide sur lequel on retrouve un invité de marque : Kirk Hammett. Si le morceau n'est pas déplaisant (car enlevé, bien produit, mettant en avant la voix d'un Robin McAuley qui a bien vieilli, et comportant des échanges sympas entre Schenker et Hammett), il n'est pas renversant non plus. La chanson a un côté très linéaire et plat au niveau de la rythmique qui lui confère un air de pilote automatique pas très intéressant. Ca reste agréable, énergique et relativement efficace mais je ne trouve rien de stupéfiant à signaler ici. La suite oscillera entre chansons plus inspirées et morceaux moins convaincants. 

Les chansons qui rassemblent tous les vocalistes s'en tirent plutôt bien. Musicalement, elles ne sont pas bouleversantes mais les mélodies entonnées par les chanteurs restent en tête. Warrior fait dans le heavy mid-tempo ultra-classique mais son souffle épique amené par cette réunion de vétérans finit par fonctionner sur votre serviteur. La dernière piste de l'album, The Last Supper, sorte de heavy rock un peu moins lourd que celui de Warrior, propose également l'un des refrains les plus mémorables de la galette. Je vous mentirais si j'affirmais que le riff m'a laissé un souvenir impérissable mais le refrain, lui, ne sort pas de ma tête depuis quelques jours. Après, je dirais que l'on trouve des compos de qualité variable selon les chanteurs. McAuley est bien servi avec la speed Time Knows When It's Time et Doogie White récolte les titres les plus inspirés avec Take Me To The Church ou Anchors Away, énergiques et efficaces. Night Moods (morceau rock très mélodique) et Everest (compo plus épique et dynamique reposant sur un petit lit de double grosse caisse) chantées par Graham Bonnet sont plaisantes... C'est surtout la performance du chanteur qui m'impressionne, Mr. Bonnet ayant toujours du coffre à revendre malgré ses soixante-dix ans. Je me montrerais moins enthousiaste concernant Gary Barden et les chansons qui lui ont été confiées. Le vocaliste apparait ici clairement comme le moins remarquable du lot et, malheureusement, Messing Around (un titre très rock FM au riff qui vous rappellera AC/DC) et Living A Life Worth Living sont des pistes qui ne me font pas forte impression. Enfin, sachez que le Schenk a pensé à ceux qui aiment les morceaux instrumentaux avec le sympathique Salvation.

Alors, cette résurrection... Brillante ? Surprenante ? Non, pas vraiment. C'est un disque de hard très classique, rarement (voire jamais) extraordinaire (à mes oreilles, en tout cas), mais qui contient tout de même un certain nombre de morceaux sympas ou efficaces. La variété apportée par le nombre de chanteurs est appréciable et beaucoup de fans de la vieille époque seront contents de retrouver ces vétérans réunis sur un nouvel album. L'énergie et l'enthousiasme dont ils font preuve fait plaisir à entendre. En plus, il n'y a rien de vraiment mauvais ici mais, comme dit plus haut, tous les intervenants ne brillent pas avec la même intensité et quelques compos me semblent quand même pas franchement mémorables / trop convenues... quand elles ne sonnent pas un peu datées. Resurrection aurait donc pu sûrement mieux porter son titre mais il ne s'agit pas d'un album disgracieux pour autant. Les écoutes répétées le rendent même de plus en plus attachant et je finis par me dire que si ces messieurs voulaient bien nous rendre visite sur leur prochaine tournée, il y a de grandes chances pour que l'on passe un très bon moment. 

Tracklist de Resurrection :

01. Heart And Soul
02. Warrior
03. Take Me To The Church
04. Night Moods
05. The Girl With The Stars In Her Eyes
06. Everest
07. Messing Around
08. Time Knows When It's Time
09. Anchors Away
10. Salvation
11. Living A Life Worth Living
12. The Last Supper