Artiste/Groupe:

Michel Anoia

CD:

Plethora

Date de sortie:

Février 2016

Label:

Dirty Seven Conspiracy

Style:

Tech-Death Psychedelic

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

14/20

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Je souhaite commencer 2017, année que je vous souhaite la meilleure possible, par une mise au point. Non, Michel Anoia n’est pas un membre de ma famille. Cette rumeur persistante ne vient que d’une légère ressemblance avec un de mes cousins chinois « Mich’Hell Ha No Ya » militant du CPUBPR : le Collectif Pour Une Baguette à Prix Raisonnable. Collectif qui réunit bon nombre de boulanger, de batteur, et de sorcier. Mais je peux vous garantir qu’il n’y a aucune forme de favoritisme dans le choix de chroniquer ce Plethora, second effort du groupe lyonnais Michel Anoia.

Avant de vous lancer dans la lecture de cette chronique, je souhaite vous avertir préalablement : si vous aimez vous laisser emmener dans une douce torpeur par un groupe de musique, si vous aimez que la voix soit tracée et que vous aimez savoir où vous mettez les pieds, ou si vous avez les tympans délicats, eh bien faites demi-tour, Plethora n’est pas pour vous.

Les trois membres que sont Charles à la guitare, Ugo à la batterie et Simon à la basse s’annoncent comme partisan d’un tech-death psychédélique de la mort et de l'amour. Je vais essayer de vous décrire le joyeux foutoir qui se cache derrière ce terme un peu barbare. Prenez la technique de Psyopus, la capacité de changement de rythmique d’un Dillinger Escape Plan, une voix tout en growl venant d’outre-tombe et une imagerie digne d’un Victor Moscoso qui se serait acoquiné Beksinski et vous arriverez peut-être à appréhender l’univers proposé par le groupe.

Donc, soyez les bienvenus chez Michel, voisin direct de Cephalic Carnage par sa folie, de Comity pour son idée très personnelle de la musique, et son côté contre-pied assumé. Les plans de guitare flirtent aussi bien avec l’arythmique qu'avec les descentes de gammes à 200 à l’heure, mais Charles est aussi à l’aise sur des structures plus jazzy ou death. Bref, c’est open bar, ou plutôt "open frettes"… Le duo basse / batterie n’est pas en reste, c’est furieux, violent et sans compromis. L’ensemble est cohérent, d’une qualité de composition indéniable et surtout d’une créativité incroyable. Des compositions qui ne semblent avoir comme limite que celles que ces trois grands malades veulent s’imposer.

Il me semble quasi impossible de vous décrire un morceau plus qu’un autre, seul Rage Noire dénote du reste de l’album puisque le guitariste en chef nous fait une démonstration des effets dont il dispose pour un instant, servant plus d’introduction à Two Montains qu’à autre chose. Et comme la folie ne s’explique pas, elle se ressent. Si le morceau ci-dessus vous a attiré l’oreille, eh bien rendez-vous sur leur Bandcamp (en lien, à gauche), car Michel, comme tous les Mich’Hell, il sait recevoir et permet de télécharger librement son album au format mp3.

Vous l’aurez compris, ce petit Michel est à part, en dehors des sentiers battus, mais même s’il faut s’accrocher sévèrement au siège pour apprécier à sa juste valeur cet album, il n’en reste pas moins un voyage à démence-land, comme vous en trouverez rarement dans le paysage musical actuel. Et ce n’est pas parce que « Personne n'accepte un verre lorsque c'est un urologue qui le sert », qu’il faut vous priver d’une petite folie douce-amère.


Tracklist de Plethora :

01. La Terreur d'exister
02. The balance    
03. Rage Noire    
04. Two Mountains
05. Le Silence Déraisonnable du Monde    
06. Celestial Labacide    
07. Tropique du Cancer
08. Salvatory Ostracism