Artiste/Groupe:

Ministry

CD:

Amerikkkant

Date de sortie:

Mars 2018

Label:

Nuclear Blast Records

Style:

Metal indus

Chroniqueur:

fabulous

Note:

17/20

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Le retour des légendaires Ministry... Un énième retour car Al Jourgensen avait déjà annoncé plusieurs fois la fin de Ministry. Une des références dans le metal indus, c’est un des groupes qui m’a fait aimer le metal. Mon premier festival, les Eurockéennes de Belfort en 1996, j’avais 16 ans. Je venais d’acheter Filth Pig qui venait de sortir, un des albums mythiques du groupe. Et là, j’allais les voir en live sous la scène le chapiteau : la claque ! Un concert énorme, une intensité incroyable, du grand Ministry, du grand Al.
Vous vous dites : mais je croyais que c’était la chronique de Amerikkkant et j’ai le droit à la life de ce chroniqueur dont je n’ai que faire ?
Pas de panique, on y vient mais ce que je viens de dire aura son importance un peu plus bas.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, retour en arrière.
Psalm 69, Filth Pig, et un peu plus tard le triptyque axé sur la politique très décrié par le groupe de Georges W Bush : Houses Of The Molé, Rio Grande Blood et The Last Sucker. Que des albums d’une grande qualité, voir mythiques.
Alors que vaut le Ministry de maintenant ?
Amerikkkant démarre par une intro avec un sample façon scratch de DJ, puis une musique orientale et la voix de Al. C’est aussi ça Ministry : mélanger les sons, toujours avec brio.
Twilight Zone, le deuxième morceau de cet album est, disons le, un petit bijou d’ambiance indus. Je dis ambiance, car pendant les huit minutes que dure ce titre, nous sommes plongés dans une multitude de différentes couches musicales, toutes plus surprenantes les unes que les autres. C’est riche, c’est varié, ça commence par la batterie avec un son énorme, on jurerait que les Tambours Du Bronx sont en guest, puis la guitare à peine perceptible et stridente, puis vient un sample de violon, puis un scratch du DJ et la voix reconnaissable entre mille de Al Jourgensen. Sur le refrain on entend maintenant un harmonica, et la guitare se fait plus présente. Vous vous dites quel fouilli ! Que nenni les amis, Ministry a du talent, un énorme talent.
Toute cette multitude d’instruments, de sons et de samples se marient à merveille.

Je ne saurais trop vous conseiller de réécouter plusieurs fois d’affilée les mêmes morceaux et vous verrez que vous allez déceler de nouveaux sons et samples d’instruments que vous n’aviez pas entendu la première fois, il se passe tellement de choses.
Victims Of A Clown est du même acabit au niveau de la complexité et de la richesse, la guitare et la batterie étant plus présentes tout de même, et la voix de Al se fait plus vindicative. Et après un joli solo de guitare, à partir de là cinquième minute, nous avons un magnifique solo de violon qui trouve parfaitement sa place, puis des percussions tribales se font entendre au loin, tout s’imbrique parfaitement et bon nombre de groupes se seraient plantés si ils avaient dû agencer tout ça. Le refrain hurlé par Al reste en tête. Le morceau se termine à fond pendant trente bonnes secondes, la batterie et la guitare au taquet et la voix de Al qui hurle. C’était huit minutes vingt de bonheur.
Ce début d’album me fait penser à Filth Pig, la même ambiance musicale, les mêmes choses qui se passent quand on y prête l’oreille, et à n'en pas douter, la même claque qui arrivera en live.

 

Après une interlude, We´re Tired Of It tranche avec le début d’album, comme avait su le faire le titre Reload avec le reste de Filth Pig d’ailleurs, un morceau beaucoup plus court et très rapide, plus brut comme pour montrer que le groupe n’avait pas perdu son énergie. C’est d’ailleurs Burton C. Bell de Fear Factory qui est seul au chant sur ce titre. Sa participation ne s’arrête pas là puisqu’il fait aussi les backing vocals sur les plages deux et trois et les spoken words sur le sixième morceau.
Comme pour boucler la boucle, l’album se terminera par un bijou. Amerikkka propose à son tour beaucoup de choses, jusqu’à même y entendre de la trompette, et le morceau finit par une longue expérimentation à la guitare.
Se renouveler sans cesse, prendre tout le monde à contre-pied et avoir beaucoup d’audace, tel est le leitmotiv de Ministry.
Ajoutez à cela beaucoup de talent et vous obtenez à nouveau un très bon album, les pionniers du metal indus ne sont pas morts, qu’on se le dise !


Tracklist de Amerikkkant :

01. I Know Words
02. Twilight Zone
03. Victims Of A Clown
04. TV 5/4 Chan
05. We're Tired Of It
06. Wargasm
07. Antifa
08. Game Over
09. Amerikkka

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