C H R O N I Q U E

Après le succès des Monolithe III et IV , c’est l’occasion pour les français de réactualiser leur ancienne discographie en « remasterisant » les premiers albums et en leur donnant les couleurs des derniers. C’est vrai que la pochette des vieux laissait quand même à désirer. Bref, Monolithe fait donc une pierre deux coups avec la sortie de ces albums, et c’est aussi l’occasion pour les trves fans de (re)-découvrir les raisons de la réussite de ce groupe parisien, si singulier, de Doom funéraire. 

Si vous n’êtes pas un habitué du cinéma de Stanley Kubrick, sachez quand même que la base d’inspiration du groupe français c’est 2001 L’Odyssée De L’Espace et surtout le fameux monolithe noir qui vient semer la graine du doute et de l’interrogation tout au long du film et du développement narratif. Monolithe c’est donc avant tout un groupe fortement réflexif où la musique vient porter le questionnement ontologique kubrickien à son apogée. Et c’est vrai que le Doom Funéraire résonne plutôt bien avec 2001 .

II est un peu plus brut de décoffrage que les suivants que vous connaissez peut-être. Le Doom qui y est développé est somme toute attendu même si très bien exécuté. Evidemment, vous ne serez pas surpris d'apprendre que l’album ne se compose lui aussi que d’une seule et unique piste de plus de cinquante minutes. Je comprends la démarche mais je persiste à penser que c’est une erreur. Que ce soit pour impressionner l’auditeur ou pour l’immerger, je trouve l’idée un peu pédante. Séparer la piste en plusieurs morceaux aurait d’une part facilité l’écoute et d’autre part évité les répétitions. Enfin, vous me direz « c’est fait, c’est fait ! », soit. La qualité de II n’est pas à remettre en cause, c’est son aspect un peu monotone qui l’est. Il n’y a que l’accordéon qui permet de s’accrocher à la mélodie sans prendre le risque de sombrer dans le Doom visqueux et décadent du groupe. II est donc assez difficile d’approche, il ne faut pas hésiter à enchaîner les écoutes pour l’apprécier complétement, même si ce n’est pas un gage non plus de la réussite d’un album.

Si la ressemblance à Skepticism est souvent évoquée, ce qui manque réellement aux français dans cet album c’est de faire sortir l’auditeur de sa torpeur funéraire, comme le font les mecs de Skepticism. Des guitares heavy vers la fin de l’album nous rappellent néanmoins à l’ordre et agrémentent II d’une touche aérienne fort bienvenue, mais on aurait aimé plus d’éléments de ce type.

II n’est certes pas à la hauteur des III et IV, mais avec un peu d’assiduité, on perçoit quand même que la musique actuelle de Monolithe y est contenue en puissance, prête à s’épanouir sur les albums suivants. Si vous êtes un fan du groupe jetez-vous sur cet opus, vous aurez le plaisir d’y reconnaître quelques belles sonorités, sinon contentez-vous d’écouter les derniers, et les meilleurs sont sans doute encore à venir !

Tracklist de II :

01. Monolithe II

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