Avec Epsilon Aurigae, sorti en décembre 2015, Monolithe amorçait un changement majeur dans la conception de ses albums, jusqu'ici composés d'un unique morceau de plus de cinquante minutes à chaque fois.
Zeta Reticuli conserve la nouvelle présentation du triptyque de quarante-cinq minutes divisé équitablement, avec un morceau instrumental au milieu. Il va par contre un peu plus loin dans l'évolution, musicalement parlant.

Déjà, le doom reste majoritaire, mais on retrouve de plus nombreux plans en mid tempo, des riffs plus heavy avec des influences prog plus appuyées et des plans mélodiques plus complexes qu'auparavant.
Par ailleurs, la dernière piste est chantée entièrement en chant clair, ce qui est une première chez Monolithe. C'est sans doute cet élément nouveau qui m'a le moins emballé, étant très difficile en matière de chant clair.

Ainsi, le groupe français a perdu de son côté monolithique (il fallait la faire) et même de ce qui faisait de lui un groupe de funéraire, finalement. Mais je trouve qu'ils y ont gagné en complexité et ça rentre totalement dans leur logique de progression, avec un concept toujours aussi travaillé, que ce soit dans les atmosphères créées par les nappes de clavier, les quelques samples ou les textes. La formation francilienne continue d'exercer (du moins, sur votre serviteur) une certaine fascination. Il est dans l'essence du groupe d'évoluer dans sa propre sphère, ce qu'ils font au final depuis le début. S'écarter un peu du carcan funéraire était une nécessité absolue.
Ils y gardent néanmoins un pied, en témoigne le premier morceau, tout à fait dans l'esprit de ce qu'on connaissait d'eux avant.

En résumé, j'apprécie énormément leur évolution, en espérant que ce nouveau format leur permettra de monter des sets live pour que l'on puisse enfin apprécier leur talent et leur capacité à nous faire voyager mentalement dans le vide sidéral.

Tracklist de Zeta Reticuli :

01. Ecumenopolis
02. TMA-1
03. The Barren Depths