Morbid Angel

Artiste/Groupe

Morbid Angel

CD

Illud Divinum Insanus

Date de sortie

Juin 2011

Style

Death Metal

Chroniqueur

florentv

Note florentv

10/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Epineux problème que ce nouvel album des Floridiens. Avant de l'écouter, j'avais lu à peu près tout et son contraire à son sujet. Génial, piteux, moyen, novateur, plagiat, grotesque... Bref, pas facile de se faire un avis dans toute cette masse d'information, du coup je me suis jeté dessus lorsqu'il a été proposé en chronique.
Pourquoi cet album fait-il tant parler de lui? Trois raisons majeures : on l'attend depuis huit ans, il signe le retour du légendaire David Vincent au chant et le départ du batteur non moins légendaire Pete Sandoval, remplacé par le jeune et véloce Tim Yeung. Trois raisons donc qui font que la sphère métal l'attendait avec impatience, les oreilles aux aguets.

J'ai commencé par dire que l'album était un épineux problème avant l'écoute. Et bien il le reste après. Après la première du moins. Pour la première fois depuis que j'ai commencé à être chroniqueur des portes, il m'a été impossible d'avoir une opinion après la première écoute. Impossible de savoir si l'album m'avait plu ou non. Cela parce que Illud Divinum Insanus est terriblement destabilisant. Pour les cancres au fond de la classe, il faut savoir que Morbid Angel fait partie des piliers du death metal, avec notament ses quatre premiers albums (ceux avec David Vincent) qui ont inspiré une floppée de groupes. Alors pourquoi ce nouveau brûlot surprend ? Parce que Morbid Angel s'éloigne grandement des terres qui sont habituellement les siennes. Omni Pentens, en guise d'intro, ne donne pas de cap précis, sonorités martiales et pompeuses sont au rendez-vous, rien de très original mais rien de mauvais non plus. Arrive ensuite Too Extreme!. Et là, choc auditif. Vérification que j'ai bien lancé le bon album. Oui. Bon. Ce deuxième morceau est indus. Oui indus, pas death ou ses dérivés. C'est plutôt pas trop mal ficelé, les canons du genre sont là, rythmique béton, sons mécaniques, ambiances froides et déshumanisées. Après tout pourquoi pas le groupe peut bien changer d'orientation, surtout après huit ans d'absence. On enchaîne avec Existo Vulgoré. Et retour presque quinze ans en arrière, période Domination. Le choc est rude. Une question commence à poindre, mais qu'est-ce qu'ils foutent ? Et tout le reste de l'album sera comme ça. Incohérent, énigmatique, suivant une logique que seuls ses géniteurs peuvent comprendre. Rien n'est fondamentalement mauvais, tout est bizarre. On a une sensation que le groupe veut muter sans réellement oser le faire. Coincé entre l'héritage des années 90 et une volonté de se renouveler. Illud Divinum Insanus a son lot d'étrangetés, avec en tête de file Radikult (!) sur lequel Morbid Angel fait du Manson en pompant allégrement Doll Dagga Buzz Buzz Zigetty Zag (re(!)). Dans les morceaux classiques, le groupe reste aux fondamentaux, riffs lourds, double acérée et voix puissante. Les morceaux de Illud Divinum Insanus peuvent se classer en trois catégories : les classiques (Nevermore, Existo Vulgoré), les innovations/bizzareries (Radikult, Destructos VS the Earth/Attack) et les mélanges (10 More Dead). Et dans tout ça on cherche desespérement la clef qui permettra de comprendre où le groupe veut en venir. Après un paquet d'écoutes, je cherche encore.

Agaçant. C'est le terme. Illud Divinum Insanus ne se laisse pas apprivoiser, il échappe à toute tentative de décryptage. On a l'impression de saisir quelque chose, et à l'écoute d'après on retourne à la case départ, devant un énigmatique et hermétique labyrinthe musical dans lequel bon nombre se perdront. Le problème ne se situe pas sur les qualificatifs "bon" ou "mauvais". Il réside dans la perplexité qui résulte après l'avoir écouté. La note qui figure ne signifie pas grand chose, tant il est difficile de juger cet album selon des critères objectifs et communément acceptés. Morbid Angel est annoncé comme mort par certains. Je n'irai pas jusque là et me contenterai de dire que devant quelque chose d'aussi surprenant, il vaut mieux laisser de côté préjugés et attentes pour se laisser aller dans les méandres de la bête.

 

Tracklist de Illud Divinum Insanus :

01. Omnu Potens
02. Too Extreme!
03. Existo Vulgoré
04. Blades For Baal
05. I Am Morbid
06. 10 More Dead
07. Destructos VS the Earth / Attack
08. Nevermore
09. Beaty Meets Beast
10. Radikult
11. Profondis-Mea Culpa

 

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