Artiste/Groupe:

Motörhead

CD:

Orgasmatron

Date de sortie:

1986

Label:

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Orion

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On est en 1986. Motörhead, la légende du Hard Rock surpuissant britannique, revient après un assez long silence. Le dernier album en date, Another Perfect Day, datait de 1983. Bon, d’accord, il y a eu la compil No Remorse en 1984. Mais le groupe ne nous avait pas habitué à rester inactif aussi longtemps jusqu’alors.
Motörhead a profité de ce laps de temps pour passer d'un mode trio à un quatuor. Ce sont en effet deux guitaristes qui ont remplacé Brian Robertson avec qui le courant n’était pas franchement passé : Würzel et Phil Campbell. A la batterie, Philty Taylor a laissé sa place à un ex-Saxon, Pete Gill. Ce qui fait que, si vous avez bien fait les comptes, Lemmy Kilmister reste le seul membre originel du groupe à la sortie de cet album.

On va commencer tout de suite par ce qui fâche. La production de Bill Laswell. Lemmy, avec son franc parler habituel, a déclaré un jour que s'il recroisait ce producteur, il le tuait. Bon, sans aller jusque-là, c'est clair que c'est le gros point faible de cet album. De toute évidence, Laswell n’a pas réussi à retranscrire la puissance du bombardier sur cet album. Rendez-vous compte : Orgasmatron, avec une production saignante, serait devenu à n'en pas douter l'un des plus grands classiques du groupe.

Car cet album, bien que très court (trente-cinq minutes) ne contient finalement que des morceaux apocalyptiques. La pochette de l'album retranscrit d'ailleurs parfaitement son contenu. Cette loco qui déboule à fond les ballons et vous arrive en pleine tronche en faisant un boucan d'enfer et en crachant les flammes, c'est Orgasmatron.
D’entrée, on est catapulté par le single de l’album, le très heavy Deaf Forever. Un morceau dans la lignée du Killed by Death que l’on trouvait sur la compilation No Remorse et qui montre un nouveau visage du groupe. On retrouve avec plaisir la voix esquintée de Lemmy. Et, bien qu’il y ait deux guitares, la place de la célèbre basse du chef est toujours prédominante. Mais après cet épisode heavy, le tempo s’accélère pour ne plus faiblir avant la seconde face (qui démarre avec Built For Speed). Nothing Up my Sleeve, Ain’t My Crime, Claw et Mean Machine sont des petites bombes. Les deux derniers surtout, avec leur rythme d’enfer, propulsés par la locomotive chargée à bloc qu’est Pete Gill (l’intro de Claw fait d’ailleurs penser au bruit d’un train). Et celui-ci n’a vraiment rien à envier à son illustre prédécesseur.
La seconde face calme (un peu) le jeu. Built For Speed, plus lourd, ouvre les hostilités. Un morceau qui fut rodé sur scène sous le titre de On The Road (avec paroles différentes) avant d’être finalisé pour cet album. Encore un morceau assez Heavy, très Metal. D’ailleurs, c’est sans doute grâce à la présence de deux guitaristes au lieu d’un, mais cet album me paraît être le plus Metal de la discographie du combo. Mais attention, ce n’est pas pour autant que le légendaire groove du groupe a été mis de côté. La basse de Lemmy forme toujours l’ossature des morceaux.
Ridin’ with the Driver reprend un train d’enfer (ah ah), suivi d’un Doctor Rock monstrueux. Et le point d’orgue, c’est le titre éponyme qui termine l’album. Un morceau étonnant, inquiétant, au rythme lourd mais néanmoins entraînant, assez inhabituel pour du Motörhead mais qui va devenir l’un des grands classiques du groupe.

Orgasmatron marque le retour aux affaires de Motörhead. Un Motörhead nouvelle formule, qui sonne un peu différent de ce à quoi le groupe nous avait habitué par le passé mais un Motörhead toujours en très grande forme. Le bombardier devenu locomotive nous montrait qu’il avait encore des choses intéressantes à dire.

Tracklist de Orgasmatron :

01. Deaf Forever
02. Nothing Up My Sleeve
03. Ain't My Crime
04. Claw
05. Mean Machine
06. Built For Speed
07. Ridin' with The Driver
08. Doctor Rock
09. Orgasmatron