Artiste/Groupe:

Motörhead

CD:

We Are Motörhead

Date de sortie:

2000

Label:

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Orion

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Quinzième album studio du groupe, We Are Motörhead le bien nommé sort en 2000. Le groupe a alors déjà vingt-cinq ans de carrière, anniversaire qu'il fêtera sur scène et qui sera immortalisé sur le DVD 25 & Alive Boneshaker (2001). On peut noter au passage la carrière prolifique du groupe car quinze albums en vingt-cinq ans, ça nous donne une moyenne d'environ deux disques tous les trois ans.

La pochette de ce nouvel album, chose inédite, nous présente le célèbre Snaggletooth de profil. Jusqu’à présent, on l’avait toujours vu de face ou presque (de trois quart face à la proue de la locomotive d’Orgasmatron). On commence donc par un peu d’originalité.

L’album démarre au quart de tour avec See Me Burning, une bonne speederie. Pour épauler le toujours vaillant Lemmy (cinquante-cinq ans à l'époque, mais les années ne semblent avoir prise sur lui), on retrouve Phil Campbell à la guitare (dans le groupe depuis 1984) et Mikkey Dee à la batterie, au taquet sur ce premier titre. Ce line-up, stable depuis 1993, le restera jusqu'au dernier album.
Après un Slow Dance un peu moins accrocheur (mais pas pourri non plus), deuxième bombe avec Stay Out Of Jail. Excellent riff. En tout cas, on commence sur des bien meilleures bases que le décevant Snake Bite Love qui précédait.
L'album contient ensuite la reprise du God Save The Queen des Sex Pistols, pour laquelle le groupe tournera une vidéo assez excellente, en compagnie d'un sosie de la reine, au sommet d’un autobus à impériale qui circule dans les rues de Londres :

Ce morceau nous rappelle que Motörhead est, depuis le début, l’un des rares groupes à être autant apprécié par les fans de Punk que par les fans de Metal.
On continue dans l’efficacité avec Out To Lunch. Morceau typique de Motörhead, bien speed et sauvage qui groove du tonnerre.
Wake The Dead qui suit est moins intéressant, moins apocalyptique.
Depuis quelques années (1991 et la sortie de l’album 1916 pour être précis), Motörhead nous offre assez régulièrement des ballades. Celle de cet album s’appelle One More Fucking Time. Pas pire qu’une autre ni meilleure, mais ce n’est clairement pas l’exercice que je préfère chez Motörhead, d’autant qu’elle est un peu longue (presque sept minutes). Elle est tout de même l’occasion pour Phil Campbell de nous sortir un bon solo sur la fin.
On se rattrape sur les titres suivants. Stagefright / Crash And Burn et (Wearing Your) Heart On Your Sleeve nous ramènent sur du Motörhead plus classique… et plus efficace. Des titres bien ficelés mais qui ne figureront jamais parmi les grands classiques du groupe. Ce qui n’est pas le cas du dernier morceau.
En effet, le disque se termine sur l'hymne We Are Motörhead, une compo bien à l'ancienne, bien "in your face" qui aurait pu figurer sur les premiers albums (elle me rappelle des chansons comme Ace Of Spades, Iron Fist ou Bomber) avec des paroles qui nous résument parfaitement ce pour quoi Motörhead est là :

"We know alchemy, we bring you rock n’ roll
We are the ones you love, or we’re the ones you hate
We are the first and we just still might be the last
We are Motörhead, born to kick your ass..."

C'est clair, non ? Deux minutes vingt de Motörhead au top de sa forme et bam ! clap de fin. La messe est dite. We Are Motörhead n'est pas le meilleur album du groupe mais il contient, comme presque à chaque fois aurais-je envie d'ajouter, son lot de morceaux redoutables qui nous montrent que la bête n'est pas à l'agonie, loin de là.

A sa sortie, l'album se retrouve concurrencé par pas moins de trois autres albums de Motörhead : Over The Top: The Rarities, The Best Of et Deaf Forever - The Best Of Album. Trois compilations, vous l'aurez compris, sorties par d'autres labels. Pas cool… Mais cela nous rappelle la triste réalité du business de la musique et Motörhead est un groupe qui a très souvent été floué par les maisons de disques qui l’ont accueilli.
Quoi qu'il en soit, Motörhead aborde ce nouveau millénaire avec encore une sacrée énergie et des compositions qui tiennent plutôt bien la route. D’ailleurs, des albums encore bien meilleurs allaient suivre. Vraiment, le bombardier semblait inusable.