Mr. Big

 

Artiste/Groupe

Mr. Big

CD

... The Stories We Could Tell

Date de sortie

Septembre 2014

Label

Frontiers Records

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

14/20

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C H R O N I Q U E

Mr. Big est de retour et ça fait plaisir ! L'album de la reformation sorti en 2011, l'excellent What If, m'avait pleinement rassuré sur les capacités du quatuor à composer de nouvelles bombes hard rock et affirmait avec classe et virtuosité toute la pertinence de ce come-back. Une tournée et un live acoustique plus tard, les Américains reviennent avec une galette intitulée The Stories We Could Tell. Pas de teasing intempestif, l'annonce de ce nouvel album s'est faite un peu à la dernière minute dans le courant de l'été... et le voilà qui débarque déjà, en ce beau mois de septembre, prêt à être chroniqué par votre serviteur plutôt impatient de découvrir la bête. 

Extérieurement, le style Mr. Big est là. Les couleurs de la pochette rappellent celles de l'album précédent et le visuel porte toujours la marque décalée et humoristique chère au groupe depuis ses débuts. Et musicalement ? C'est toujours du Mr. Big. Pas de changement de style en vue, juste du bon hard rock servi par un combo monstrueux. Cela dit, bien que restant dans le même univers musical, la troupe arrive à ne pas se répéter et propose quelque chose d'assez frais. Il y a ici tout de même une petite évolution à relever : avec The Stories We Could Tell, Mr. Big a accentué le côté blues rock de son hard. Cet opus possède parfois un feeling plus 70's comme si le quatuor avait voulu revenir aux fondamentaux et rendre hommage à ceux qui lui ont donné envie de faire de la musique.

A la première écoute, petite déception. Et pourtant c'est bon, aucun doute là-dessus. C'est juste que l'ensemble me semble un peu plus tranquille, moins rythmé... il y a peu de tempo rapides, un peu moins (en apparence) de plans techniques éblouissants que sur le disque précédent, certaines mélodies font mouche, d'autres ont plus de mal à m'accrocher, la voix d'Eric Martin a quelque peu vieilli et le monsieur (toujours débordant de classe, rassurez-vous) chante désormais dans un registre plus grave et m'impressionne moins qu'il y a quelques années. Peut-être que l'album est un peu long aussi (treize compos, cinquante-sept minutes). Mais on le sait bien, en musique, s'arrêter à une seule écoute est une grossière erreur... Je vous le confirme.

Maintenant que j'ai eu le temps de faire plusieurs fois le tour de ce disque, je l'affirme haut et fort : Mr. Big a toujours la classe ! Je ne reviens cependant pas complètement sur tout ce que j'ai pu ressentir à la première écoute. Je ne crois pas que The Stories We Could Tell sera mon album favori du groupe et je lui préfère son prédécesseur. Mais on s'en fiche un peu, non ? Le principal est qu'il est bon et contient ce qu'il faut pour régaler toute personne appréciant le combo. Première remarque : la production de Pat Regan est excellente ! Le son de cet opus est bien meilleur que celui de What If... Moins sourd et plus profond. La batterie est impeccable, la basse de Sheehan est un peu moins mise en valeur mais reste parfaitement audible, c'est surtout la guitare de Paul Gilbert qui est à l'honneur... quel son !
Au niveau des compos, ça commence bien avec Gotta Love The Ride, titre rock puissant au riff simple mais parfait et au refrain impeccable qui prend le temps de se développer. Mr. Big a sorti des chansons plus immédiates mais peu importe, au bout de quelques essais, je suis entièrement conquis. Dans la série des morceaux qui marquent, on retiendra notamment la plus enjouée I Forget To Breathe avec sa guitare volubile, son refrain pêchu et ses choeurs sympas, Satisfied au style bluesy (mais bien rock) qui rappelle fortement Alive And Kickin' (album Lean Into It) ou la groovy The Monster In Me et son petit duo basse/guitare sur rythmique endiablée dont Sheehan et Gilbert ont le secret. The Light Of Day remue bien aussi et propose tempo enlevé et gratouillage de cordes expert. Voilà pour les pistes qui bougent. Pas d'énergie semblable à celle dégagée par des Addicted To That Rush, Colorado Bulldog ou American Beauty mais ça rock sévère quand même !

En ce qui concerne le reste de l'album, il y a du single potentiel avec la mid-tempo et catchy Fragile et son refrain aux sonorités 80's. Même remarque pour Eastwest, sorte de fausse ballade rock enjouée à moitié acoustique et dont le refrain (avec ses oh oh) se retient facilement. Il y a aussi un morceau rock sympa (mais pas inoubliable) qui sent l'hommage à Aerosmith (What If We Were New). Evidemment, qui dit Mr. Big dit ballades. Cet opus n'échappe pas à la règle et propose de faire fondre le coeur des midinettes avec The Man Who Has Everything (pas mal bien qu'un peu trop sirupeuse à mon goût) et Just Let Your Heart Decide qui me plait plus et porte les caractéristiques habituelles de la ballade qui tue (les guitares sèches qui se font électriques sur le refrain, la mélodie enjôleuse servie par un Eric Martin qui fait bien passer l'émotion dans sa voix, les jolis choeurs en renfort...). Enfin, l'album s'achève sur trois titres assez lents (It's Always About That GirlCinderella Smile et The Stories We Could Tell) qui ne sont pas, à mon sens, les plus accrocheurs mais qui possèdent tous un groove solide et une touche blues bien exploitée, notamment à travers le jeu bluffant de Paul Gilbert à la guitare qui laisse transparaître, derrière une technique imparable, un feeling certain.

Plus j'écoute The Stories We Could Tell, plus je l'aime et, en dépit de la petite déception qu'il me causa au départ, je le trouve finalement pas mal du tout. En terme de style, il se rapproche plus d'un Get Over It que d'un Lean Into It ou d'un What If... La production est étincelante, l'ensemble déborde de mélodies catchy, de feeling, de groove et la performance des musiciens est monstrueuse (mais moins ostentatoire). Certes, j'aurais préféré une fin d'album plus variée et rythmée, j'aurais sans doute enlevé deux ou trois morceaux qui me touchent moins... mais rien ne sert d'être trop tatillon : The Stories We Could Tell est un bon disque dont Mr. Big n'a pas à rougir et je ne suis pas certain que, dans le genre, beaucoup de groupes (de la vieille ou moins vieille école) soient aujourd'hui en mesure de faire aussi bien.

 

Tracklist de ... The Stories We Could Tell :

01. Gotta Love The Ride
02. I Forget To Breathe
03. Fragile
04. Satisfied
05. The Man Who Has Everything
06. The Monster In Me
07. What If We Were New
08. Eastwest
09. The Light Of Day
10. Just Let Your Heart Decide
11. It's Always About That Girl
12. Cinderella Smile
13. The Stories We Could Tell

 

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