Artiste/Groupe:

The Neal Morse Band

CD:

The Grand Experiment

Date de sortie:

Février 2015

Label:

Radiant Records

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

Didier

Note:

16/20

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Attention Neal Morse est un furieux ! Depuis qu'il a croisé Dieu, il est comme possédé, et il est atteint d'un syndrome de créativité musicale exacerbé. On ne l'arrête plus ! Il est actif avec tous ses projets en parallèle, Flying Colors, Transatlantic, et ses projets en solo. Je dis « ses » car il alterne albums de metal prog et albums plutôt folk et intimistes pour ses activités d’église. C’est bien sûr du premier cas dont il s’agit ici. Dans ce contexte là, Neal nous a habitués à sa petite équipe de musiciens hors pair, à savoir Mike Portnoy à la batterie, Randy George à la basse. Changement pour cet album puisqu'il ajoute deux nouveaux musiciens, Bill Hubauer et Eric Gillette, tous deux multi-instrumentistes qui ont déchargé ou épaulé Neal pour les parties de piano et de guitare. Autre gros changement, dans le processus de composition. Cette fois-ci, ils sont entrés en studio avec rien dans les poches et ont tout composé ensemble. C’est ce que Neal appelle donc The Grand Experiment, qui donne le titre à l’album. Notez au passage la qualité de la pochette et le fait que ça n’est pas Neal Morse mais The Neal Morse Band qui est dessus. Ha ha ? Il y a du changement dans l’air.

Alors musicalement, là pas de changement, c’est encore au top, avec une production impeccable pour les cinq morceaux qui composent l’album. On est capturé dès le départ par cette intro a cappella de tous les musiciens. Le début de ce morceau, The Call, rappelle pas mal Yes, et puis ça virevolte dans tous les sens, rythmé par l’excellent duo Mike Portnoy/Randy George. C’est Neal qui chante, les membres du groupe l’appuient dans les refrains. C’est assez proche du dernier Flying Colors je trouve. Il faut attendre quatre minutes pour le premier break groovy comme on les aime. On se dit que si tout est dans ce style, on va se régaler et le coup de cœur ne sera pas loin. Le break suivant, toujours emmené par Mike et Randy, est ravageur, ce batteur est décidément trop, on ne s’en lasse pas. Le solo de guitare qui suit est aussi magnifique, on croirait que c’est Steve Morse qui est au manche comme pour Flying Colors, alors qu’il n’en est rien. Pour The Grand Experiment, ils sortent le gros son d’orgue Hammond, c’est plus heavy, encore très réussi avec un refrain bien travaillé et pas mal de chœurs. Un bon break de voix assez délirant, à la Yes, fait suite à un bon solo de guitare. Tout ça va ravir les fans de metal prog. D’autant que le morceau suivant, Waterfall, une belle ballade calme, est une pure merveille. C’est fait de guitares acoustiques et de voix multiples. C’est mélodieux et émouvant, j’adore.  Randy sort sa basse fretless, puis le piano se joint à la fête, le son prend de la profondeur. Le solo final de clarinette vient poser la cerise sur le gâteau de cette superbe ballade entre Simon et Garfunkel et Scorpions. Magique.



Le contrecoup de l’émotion, sûrement, mais j’accroche moins au morceau suivant, Agenda, qui doit décrire l’agenda surchargé de l’ami Neal. C'est plus hard rock mais je n’aime pas trop le chant (saturé artificiellement) de Neal sur le couplet. Le refrain, très Beatles, est quand même sympa et contraste avec le couplet criard.


Tout ça nous amène au dernier morceau. Quoi déjà ? Oui, mais rassurez-vous c’est Alive Again, une belle pièce de metal prog, qui vient toper les vingt-six minutes. On finit comme on a commencé, par du très bon progressif à la sauce Neal Morse, peut-être un peu classique : batterie complexe, signatures de temps d’un autre monde, duo guitare/clavier, plusieurs mouvements très différents, basse qui claque, bon chant de Neal qui voit la lumière (encore ?). Les changements sont encore multiples (c’est du prog banane !), donc pas facile de tout vous expliquer, sauf qu’on passe un bon moment musical, dans lequel défilent plein de trucs : saxo puis cuivres, guitare wah-wah, solo de clavier sautillants, clavecin, bref une vraie expérience musicalle.

J’allais conclure en disant qu’on est jamais déçu avec Neal Morse, mais jamais complètement surpris non plus, pourtant là, je me suis fait surprendre par The Grand Experiment, qui me semble être une expérience plus que concluante. Neal Morse a laissé un peu de place à The Neal Morse Band. Laissez-vous porter…

 

Tracklist de The Grand Experiment :

01. Following the Call
02. The Grand Experiment
03. Waterfall
04. Agenda
05. Alive Again