Imaginez-vous, l’estomac dans les talons, il est tard et les seuls « restaurants » encore ouvert sont les chaines de restauration rapide. Vous décidez d’en faire le tour avant de savoir vers quels mauvais « des-saints » vous vouez. Je te demande, ami lecteur, de te mettre dans ces conditions-là pour comprendre mon propos concernant Neorythm et son album Zetetic.


Tout d’abord, tu regardes, tu observes et tu te dis que toute cette cochonnerie qui te fait envie présente particulièrement bien. Et en effet, Neorythm présente plutôt bien, on parle d’influence comme Meshuggah ou encore Tesseract ce qui a pour effet immédiat de me mettre l’eau à la bouche. La pochette, à l’instar d’un menu bien présenté, donne aussi envie. Elle est futuriste à souhait ce qui colle complètement au concept de l’album basé sur des communications alien avec la terre. Un univers extraterrestre qui se développe grâce à un aspect théâtral assumé et qui rajoute forcément au concept.

Tu écoutes ensuite, comme un bon steak en train de cuire, et là aussi les oreilles frissonnent. Le son pour une autoproduction est excellent. Surtout lorsque l’on sait que c’est un simple duo, composé de Red One à la musique et de Red Two au chant, qui se charge de l’ensemble. Ils arrivent à créer un univers singulier qui invite aussi bien à l’agressivité qu’au voyage intersidéral.

Mais une fois l’album dans les oreilles, c’est comme le burger en bouche, eh bien (attend la suite..) ça se délite… Il y a pourtant du goût : le chant est particulièrement bien dosé et agressif à souhait, l’influence de Kidman est assez évidente. Les compositions sont globalement de qualité et il faut reconnaitre au groupe une capacité à savoir écrire des titres qui ont de la gueule !

Mais que ceci est bien linéaire et parfois à la limite fade. J’ai l’impression d’entendre du Fear Factory sous Prozac ou un Meshuggah en version musique d’ascenseur ! Où est la pulse, le coup de pied au derrière, la moutarde qui relève le tout et qui fait qu'un album passe de « ouais c’était sympa » à « excuse-moi chérie, j’en ai mis partout ! ». Alors oui, les éléments de base des Suédois y sont, on navigue ici sur du Djent qui intègre des structures jazzy, avec une pointe de groove et je le répète, c’est plutôt bien fait, bien construit mais il va falloir penser à s’émanciper maintenant…

La musique de Neorythm et son Zetetic sera donc aussi vite écoutée que digérée. A contrario, quand je prends le menu Meshuggah, il me faut un certain laps de temps pour arriver à le comprendre, l’appréhender, le digérer et par conséquent de l’expulser pour passer à autre chose. Je peux vous assurer qu’avec cet album, mon rectum a le sourire…


Tracklist de Zetetic :

01. Molten Mind
02. Second Chance
03. Golden Mean
04. Cosmic Genes
05. Dark Matter
06. Philia Lost
07. Matrix Sleep
08. Nanogods
09. Pictures Of Future
10. Quintessence