Artiste/Groupe:

Nightmare

CD:

Cosmovision

Date de sortie:

2001

Label:

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Orion

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Cet album du retour discographique de Nightmare sur la scène Metal hexagonale fut une vraie surprise. Surprise d’une part car le groupe avait disparu depuis quand même quinze ans et revenait avec un album excellent, et surprise surtout car il s'agit d'un album étonnant, que l'on n'avait vraiment pas pu imaginer de la part de ce groupe.

Si Cosmovision sonne bel et bien le retour de Nightmare avec de nouvelles compositions, le groupe était en fait réapparu un an avant cet enregistrement, sous la forme d'un album live. On y notait quelques changements dans le line-up du combo, et pas des moindres. L'ancien batteur du groupe, Jo Amore, en était devenu le chanteur, laissant sa place derrière les fûts à son petit frère, David. Aux guitares, on retrouvait deux anciens membres : Nicolas De Dominicis et Jeannot Strippoli. Enfin, à la basse, le membre fondateur du combo (et accessoirement directeur de publication du magazine Metallian), Yves Campion.
Et pour l'album qui nous intéresse ici, il y a un sixième membre dont le rôle n'est pas à négliger : le producteur Terje Refsnes. Producteur norvégien dont le Soundsuite Studio se trouve en France, connu essentiellement pour son travail avec les groupes de Dark Gothic Metal norvégiens que sont Tristania, Sirenia, Trail Of Tears ou The Sins Of Thy Beloved. Et il ne fait aucun doute que l'influence de son travail avec ces groupes a rejailli ici. Terje s'est en outre occupé des arrangements orchestraux et des synthés sur l'album. Il a fait appel à son équipe de choristes, Damien Surian, Emilie Lesbros, Johanna Giraud, Sandrine Lachapelle et Hubert Piazzola, ceux-là même qui assurent des choeurs imposants sur quelques uns des albums des groupes cités plus haut, comme les magnifiques At Sixes And Sevens de Sirenia et World Of Glass de Tristania. Ce qui nous donne à l'arrivée un album de Heavy Metal à grosse tendance symphonique.

La plus grosse surprise de cet album, elle est donc là : ce style grandiloquent et résolument moderne, venant d'un combo de Heavy plutôt classique. Nightmare montre immédiatement, dès l’intro de l’album, qu’il ne va pas se contenter de rester figé sur son passé et qu’il choisit d’aller de l’avant.
L’intro, justement, nous embarque pour le plateau de Nazca, vous savez, cet endroit au Pérou où il y a des dessins gigantesques et mystérieux sur le sol. C’est le thème de la chanson-titre, très bien illustré par Jean-Pascal Fournier sur la pochette de l’album, qui mélange architecture nazca, architecture ultra moderne et vaisseau spatial.
Derrière, l'enchaînement des trois premiers morceaux est grandiose. Le synthé est bien présent, parsemant les titres de nappes aériennes mais aussi utilisé parfois en instrument lead (l’intro de Corridors Of Knowledge) et des choeurs énormes sortent de partout. Ils viennent en appui de la voix de Jo Amore qui se révèle être un excellent chanteur. On a même un peu de chant féminin (celui d’une certaine Audrey Bucci) sur le titre Cosmovision. Les refrains sur ces trois premiers titres vous flanquent une grosse claque. Ceux de Behold The Nighttime, Kill For The New Messiah et surtout The Cemetary Road sont du même acabit, c’est tout simplement énorme ! Sur Necropolis, The Spiral Of Madness, Last Flight To Sirius et Riddle In The Ocean, les chœurs jouent un rôle important, toujours accompagnés par ce synthé en fond qui modernise bien la musique du groupe.
Musicalement, ça reste bien heavy, on a même des titres bien rapides (Corridors Of Knowledge, Last Flight To Sirius). Les guitares sont aux premières loges et le groupe n’est pas avare en solos. Celui du troisième morceau, Spirit Of The Sunset, est d’ailleurs l’œuvre d’un invité, le guitar hero français Patrick Rondat.
Le titre le plus heavy est sans doute The Church, qui est de facture bien plus classique, et sur lequel on note l’absence de chœurs. Du coup, je trouve qu’il s’agit du titre le moins percutant de l’album. Il en fallait bien un. Ca reste toutefois d’un bon niveau, ce qui nous donne au final un album sur lequel aucun titre ne fait figure de remplissage.

Ce groupe, vétéran de la scène metal française, montrait avec ce disque qu'il pouvait se renouveler et coller à l'air du temps. Cosmovision est une synthèse réussie d'un Heavy Metal classique et d'éléments épiques et symphoniques plus modernes. Bien joué !
Nightmare, pour son retour, avait gagné son pari. O combien…
Personnellement, je regrette simplement que le groupe n’ait pas eu envie de continuer sur cette voie et que les albums suivants n'aient pas été à l'image de celui-ci. Je sais que cette (cosmo)vision des choses ne fait pas l'unanimité, car pour une grande partie des fans du groupe, ce n’est pas celui-ci le meilleur. Mais de mon point de vue, il s’agit d’un disque remarquable et même de l’un des meilleurs (si ce n’est LE meilleur) albums du Heavy Metal hexagonal. Tout simplement.

Tracklist de Cosmovision :

01. Roads To Nazca (intro)
02. Cosmovision
03. Corridors Of Knowledge
04. Spirits Of The Sunset
05. The Church
06. Behold The Nighttime
07. Necropolis
08. The Cemetary Road
09. Kill For The New Messiah
10. The Spiral Of Madness
11. Last Flight To Sirius
12. Riddle In The Ocean