Nightmare

Artiste/Groupe

Nightmare

CD

The Aftermath

Date de sortie

Mai 2014

Label

AFM Records

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

16/20

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C H R O N I Q U E

Les Grenoblois de Nightmare nous l'avaient confié lors d'une interview donnée l'année dernière : ils avaient envie de durcir un peu le ton de leur musique. Ils étaient satisfaits de leur petit dernier à l'époque, le très réussi The Burden Of God, mais avaient constaté que leur son (et les guitares en particulier) avait un peu perdu en puissance. Du coup, pour leur neuvième album, l'objectif affiché était de conserver les mélodies accrocheuses de l'album précédent tout en retrouvant un son plus agressif (comme sur Insurrection, par exemple). A l'écoute de The Aftermath, il est clair que le combo s'est donné les moyens d'atteindre son but car ce nouvel opus est exactement cela : un album mélodique mais particulièrement heavy (avec des influences thrash toujours très présentes) et doté du son énorme qui faisait défaut à son (tout de même excellent) prédécesseur.

Avec l'intro The Aftermath, on ne perd pas de temps, elle ne dure que cinquante-cinq secondes (celle de l'album précédent approchait les deux minutes trente). Une voix féminine nous annonce que quelque chose d'effroyable a eu lieu, claviers et cordes se mêlent, l'ambiance est sombre... puis Bringer Of A No Man's Land et son riff puissant débarquent. Comme dit plus haut, c'est clair d'entrée de jeu, le son pète nettement plus que sur The Burden Of God. La section rythmique est beaucoup plus pesante et dynamique, les guitares sont également plus tranchantes. L'amour des guitaristes pour le thrash se sent bien dans le riff principal alors que le refrain joue une carte plus mélodique avec des harmonies de guitares sympas. Forbidden Tribe fait dans le mid-tempo écrasant avec un refrain très mélodique souligné par des claviers bien utilisés et quelques choeurs discrets. La recette de Nightmare est reconnaissable, les Français ont juste ajouté un zeste d'agressivité supplémentaire et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est convaincant. Et ça se confirme avec l'intro de Necromancer (qui ne dépareillerait pas sur un album de Nevermore). Ce morceau est le plus méchant de ce début d'album. La juxtaposition couplet viril/refrain catchy est conservée et ce titre est une tuerie.
Une petite pause le temps de dire que les musiciens font du super boulot et que Jo Amore a toujours ce grain de voix et cette façon de chanter qui rappellent un peu Ronnie James Dio dans ses heures les plus agressives. L'intro du morceau suivant, Invoking Demons, permet à l'auditeur de souffler un instant puisqu'elle démarre doucement et propose une montée en puissance progressive sur plus d'une minute avant que le gros heavy ne refasse son apparition. C'est bien, il est important de proposer quelques petites plages plus cool afin de varier les plaisirs et ne pas saouler son auditoire. Le groupe veille également à alterner les tempos lourds (Invoking Demons donc, mais aussi Digital DNA ou The Bridge is Burning qui propose aussi une intro posée et une brève intervention au violon) et plus enlevés (I Am Immortal et son refrain épique, Ghost In The Mirror qui rejoue la carte de l'intro rapide et thrashy ou Mission For God dont le riff aux petits oignons laisse transparaître une influence Judas Priest période Painkiller). Pas de ballade, ni de compo bouche-trou ici. L'aventure s'achève avec la très réussie Alone In The Distance, une compo puissante, dans la lignée de ce qui est proposé sur cet album homogène. Le refrain de cette dernière est peut-être l'un des plus accrocheurs de cette cuvée 2014. Tout au long de ces cinquante minutes de metal, Jo Amore se sera bien égosillé, la section rythmique (toujours avec Yves Campion à la basse et David Amore à la batterie) se sera montrée ultra-solide et la paire de guitaristes (composée des performants Matt Asselberghs et Franck Milleliri) nous aura régalé avec une belle collection de gros riffs thrashy jamais désuets et autres soli mélodiques chiadés.

Nightmare : groupe français de metal expérimenté qui continue à sortir avec régularité des albums puissants et inspirés. Ce n'est pas un disque comme The Aftermath qui contredira cette définition. Et dire que certains pensent encore que Nightmare est un vieux combo ringard et inoffensif, nostalgique de la NWOBHM... Une écoute de The Aftermath ou de quelques albums précédents devrait mettre tout le monde d'accord et enterrer certaines idées reçues une bonne fois pour toutes. Je dois maintenant avouer que je m'étais un peu plus enflammé pour The Burden Of God que pour cet Aftermath qui, malgré d'indéniables qualités, me semble plus froid et gagnerait à être parfois plus nuancé. N'empêche, tout cela reste quand même puissant et bien fichu... Alors même si j'ai une petite préférence pour les mélodies développées sur Burden, je ne peux que m'incliner devant le travail accompli ici.

 

Tracklist de The Aftermath :

01. The Aftermath (Intro)
02. Bringer Of A No Man's Land
03. Forbidden Tribe
04. Necromancer
05. Invoking Demons
06. I Am Immortal
07. Digital DNA
08. Ghost In The Mirror
09. The Bridge Is Burning
10. Mission For God
11. Alone In The Distance

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