Artiste/Groupe:

Nightwish

CD:

Decades: Live In Buenos Aires

Date de sortie:

Décembre 2019

Label:

Nuclear Blast

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15/20

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Le monde a-t-il besoin d'un nouveau live de Nightwish ? Moins que d'un nouvel album studio (qui se charge de rassurer les déçus du sympa mais pas transcendant Endless Forms Most Beautiful, petit avis personnel en passant), c'est sûr... D'autant plus que ce Decades: Live In Buenos Aires n'est autre que le troisième témoignage live du groupe depuis que Floor Jansen a pris le poste de chanteuse (alors qu'un seul effort studio a vu le jour jusqu'ici). Cependant, cette nouvelle production ne manque pas d'arguments et saura tout de même attirer différents types d'auditeurs, pour plusieurs raisons. Il y a les fans qui veulent tout sans se poser de question, ceux pour qui trop n'est jamais assez. Il y a ceux qui ont assisté à la tournée et qui, à travers cette nouvelle offrande, pourront conserver une sorte de souvenir concret de l'expérience (je me range déjà plus dans cette catégorie, j'ai beaucoup aimé le concert parisien il y a un an). Souvenons-nous aussi que Vehicle Of Spirit, paru fin 2016, ne proposait pas de version audio (seule) dans le commerce alors que le produit qui arrive est disponible dans tous les formats existants. Enfin, le show qui nous intéresse aujourd'hui, puisqu'il s'inscrit dans la tournée du récent double best-of Decades, propose tout de même pas mal de titres que les deux concerts précédents n'avaient pas. Sur les vingt-et-une pistes enregistrées en Argentine, on ne trouve que cinq chansons en commun avec le Showtime, Storytime de 2013 et six avec Vehicle Of Spirit. En plus de quelques titres récents, ce double live est surtout l'occasion de revenir sur l'ère Tarja largement représentée ici. 

Je ne vais certainement pas vous faire un descriptif complet du show proposé mais vous donner les informations qu'il me semble important d'avoir en tête. Je précise que nous avons reçu les mp3 mais pas de vidéo, cette chronique est donc bien celle du double CD. 

Ayant un excellent souvenir du concert parisien de la tournée et connaissant le professionnalisme des Finlandais, j'étais assez confiant sur la qualité du produit. En plus, les extraits vidéos mis à notre disposition sur internet par le label confirmaient qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter avec, notamment, un son à la hauteur (je n'étais pas fan du mix du concert de Wembley et le son du Showtime était pas mal mais me semblait également perfectible), puissant mais pas trop, bien équilibré. Et pourtant, au démarrage, ce Decades Live m'a fait douter. End Of All Hope qui fait suite à l'intro Swanheart (commençant avec le public argentin qui fait le décompte de dix à zéro) ne met pas le feu (pas chez moi, en tout cas). Le son est pas mal mais pas top (les orchestrations sont un peu retrait), les voix de Jansen et Hietala manquent de force... Ca démarre correctement mais ce n'est pas le feu d'artifice d'entrée de jeu. Et je dois dire que c'est un peu la même chose sur Wish I Had An Angel. Là aussi, rien de mauvais mais je ne suis pas particulièrement impressionné. Je commence notamment à me demander si l'excellente Floor était au top de sa forme ce soir-là. Et dès la courte intro a cappella passée, pardonnez-moi cette familiarité, ça ne pète pas assez... les instruments arrivent (sur une rythmique censée bien déboiter pourtant) mais ils paraissent un peu bridés par un son qui manque d'ampleur. Heureusement, la magie, pour l'instant absente, ne va pas tarder à opérer... Notamment avec l'arrivée de compos issues des albums Oceanborn et Wishmaster. Come Cover Me, avec les chœurs de Hietala et Donockley sur le refrain, fonctionne très bien, comme l'ovation du public à la fin du morceau avec ses "ohé ohé ohé ohé" le laisse entendre. A partir de là, c'est excellent. La mise en son est convaincante et les magiques Gethsemane, Sacrament Of Wilderness ou Dead Boy's Poem qui bénéficient d'une interprétation classe font mouche. Sur Elan, la basse de Hietala brille et on apprécie encore une fois la qualité des arrangements et des chœurs. La suite réserve de très bons moments : l'instrumental Elvenjig qui précède le flashback Elvenpath, l'ambiance festive sur I Want My Tears Back (on pourra regretter que le groupe n'ait pas proposé un peu plus de morceaux issus de la période Anette, celui-ci et Amaranth, ça fait peu) et un deuxième CD amenant son lot de titres bien heavy (Devil & The Deep Dark Ocean, Kinslayer, Slaying The Dreamer) ou épiques (The Greatest Show On Earth dans une version légèrement raccourcie, dix-sept minutes tout de même, ou la magnifique Ghost Love Score). 

Sur ce second disque, il est aussi très agréable d'entendre The Carpenter (ça ne nous rajeunit pas, n'est-ce pas ?) chantée en duo par Jansen et Donockley, ce dernier apportant vraiment beaucoup à la performance du groupe sur cette tournée (de par son chant ou ses interventions avec différents instruments à vent ou à la guitare). Je vais juste revenir vite fait sur la prestation de Floor Jansen. Oui, c'est une très bonne chanteuse (en plus d'être assez charismatique mais ça, sur le CD, ça se voit moins), elle a une bien belle voix et certains passages parfaitement maîtrisés sont impressionnants et collent des frissons. Cependant, léger bémol, elle est moins impressionnante que sur le concert enregistré au Wacken en 2013. Sur Showtime, Storytime, elle m'avait totalement bluffé... A chaque fois que je réécoute ce live, j'en reviens à peine tant elle est magique. Ici, c'est moins systématiquement le cas. Il y a même des chansons sur lesquelles je ne la trouve pas si convaincante (le refrain d'Amaranth où elle semble un peu essouflée me vient en tête). La performance globale reste de qualité (allez chanter comme elle, déjà, on en reparle ensuite...) mais je ne peux nier qu'en comparaison avec le live sorti il y a six ans, c'est moins scotchant. 

Au final, on a tout de même un très bon témoignage de cette belle tournée. C'est très professionnel, avec une jolie setlist (bien généreuse) servie par d'excellents musiciens, un public chaleureux qui donne de la voix... L'ensemble est classe et soigné. Ce n'est peut-être pas le live ultime de Nightwish mais je mentirais si je disais que je ne passe pas un très bon moment à son écoute. Maintenant, il me tarde de pouvoir le visionner. 

Tracklist de Decades: Live In Buenos Aires :

CD 1

01. Swanheart
02. End Of All Hope
03. Wish I Had An Angel
04. 10th Man Down
05. Come Cover Me
06. Gethsemane
07. Elan
08. Sacrament Of Wilderness
09. Deep Silent Complete
10. Dead Boy's Poem
11. Elvenjig
12. Elvenpath
13. I Want My Tears Back

CD 2

01. Amaranth
02. The Carpenter
03. The Kinslayer
04. Devil & The Deep Dark Ocean
05. Nemo
06. Slaying The Dreamer
07. The Greatest Show On Earth
08. Ghost Love Score

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