Nile

Artiste/Groupe

Nile

CD

At The Gate Of Sethu

Date de sortie

Juin 2012

Label

Nuclear Blast

Style

Death Metal

Chroniqueur

fifi59

Note fifi59

18/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Lorsque je suis arrivé sur "Aux Portes Du Metal", ma première chronique fut Those Whom The Gods Detest, de Nile.
Certes, je connaissais déjà le groupe, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de m'enthousiasmer à ce point, cet album incarnant une forme de perfection au sein de l'univers du Death Metal.
Et bien figurez-vous qu'à l'époque, je m'étais posé deux questions : "Comment pourront-ils faire mieux après une telle tuerie ?" (qui est la question typique lorsqu'on vient de prendre une énorme claque) et "Vont-ils inclure plus de passages orchestraux à base d'éléments égyptiens ?" (ce que j'espérais).

Lorsque At The Gate Of Sethu, le septième opus du combo américain, a été proposé pour une chronique, je me suis précipité dessus, avec une légère appréhension (voir les deux questions), doublée d'une franche excitation.

Nile, sur cet album (et sur les autres aussi d'ailleurs), c'est une combinaison de quatre aspects : une musique technique et puissante (rythmiques imposantes, soli géniaux) ; une grande variété de tempi (enlevés, mid ou doomesques) ; des mélodies égyptiennes (Karl Sanders utilise des instruments qui n'appartiennent pas au folklore égyptien mais qui retranscrivent bien les sonorités typiques, à savoir le baglama sax et le glissentar) qui font l'originalité du groupe et qu'on trouve au sein des compositions, à la faveur de certains riffs (The Fiends Who Come To Steal The Magick Of The Deceased) ou à part, lors d'intros (When My Wrath Is Done, The Chaining Of The Iniquitous), ou sur un titre entier (l'instrumental Ethno-Musicological Cannibalisms) ; une très intéressante diversité vocale qui apporte beaucoup à la musique.

Sur At The Gate Of Sethu, je me suis vite rendu à l'évidence : nouvel album, nouvelle tuerie !!

La production est excellente, précise, équilibrée. Elle est de nouveau signée Neil Kernon (Cannibal Corpse, Deicide, Dokken, Nevermore...).
Si Nile n'a pas fait évoluer de manière spectaculaire sa musique, il a cependant abordé l'album en donnant la priorité aux vocaux et aux riffs, aux arrangements purement Metal, et réduit la durée des morceaux. Densité / puissance / intensité / technique sont quatre qualificatifs incontournables de cette galette. Les ambiances égyptiennes, parties intégrantes de l'identité de Nile, sont distillées à de plus petites doses qu'auparavant.
Jon Vesano (ancien bassiste de Nile) a été invité sur les titres Slaves Of Xul et Tribunal Of The Dead.
Mike Breazeale (chant, qui a participé à l'album solo de Karl Sanders Saurian Exorcisms) est présent sur le titre The Fiends Who Come To Steal The Magick Of The Deceased.

L'un des points forts de Nile, c'est cette grande diversité dans les vocaux (pris en charge par Karl et Dallas). Les vocaux death bien profonds, ceux moins gutturaux mais écorchés, tourmentés, apportant une forme de théâtralisation intéressante, permettent une immersion plus poussée dans l'album, le rendant encore plus passionnant.

Avec At The Gate Of Sethu, Nile s'est donc concentré sur le Metal lui-même, nous proposant un Death technique fait d'accélérations foudroyantes, de ralentissements (le calme avant la tempête !), de soli ébouriffants, le tout étant parfois agrémenté des indispensables et incontournables sonorités égyptiennes.
Comme je vous l'ai indiqué plus haut, les titres sont souvent moins longs sur cet album, l'efficacité maximale étant recherchée.
Ainsi, il me semble que la compo qui détient la palme de la concision, tout en restant très riche, est When My Wrath Is Done. Sur un peu plus de trois minutes, c'est un condensé de Nile auquel nous avons droit : intro acoustique, plan bien heavy ensuite, accélération progressive puis variété de tempi sur la suite, passages instrumentaux avec soli d'enfer et, évidemment, diversité vocale typique du groupe.
C'est l'ultime compo de l'album, Supreme Humanism Of Megalomania, qui détient la palme du morceau le plus long (un peu plus de sept minutes au compteur). Elle s'avère différente du reste de l'album, dans la mesure où elle prend son temps, préférant s'adonner aux tempi peu véloces (les accélérations sont bannies), impliquant une lourdeur conséquente et des atmosphères bien sombres, qu'une fin orchestrale, dans la tonalité du reste de la compo, vient parachever.

Lorsque j'ai chroniqué Those Whom The Gods Detest, je souhaitais qu'il y ait plus d'orchestrations... et c'est le contraire qui s'est produit avec At The Gate Of Sethu. Franchement, après l'avoir écouté de nombreuses fois, ce choix est le bon, Nile ayant propulsé cet opus vers les sommets du genre... tout comme ce fut le cas avec son prédécesseur !

At The Gate Of Sethu est donc de nouveau un album efficace, inspiré et irréprochable techniquement, magnifié par une production impeccable.
Le combo a vraiment le don pour créer des arrangements haut de gamme, nous plongeant irrémédiablement dans cet univers impressionnant de puissance et d'atmosphère prenantes.
En définitive, se procurer At The Gate Of Sethu est une obligation !

 

Tracklist de At The Gate Of Sethu :

01. Enduring The Eternal Molestation Of Flame
02. The Fiends Who Come To Steal The Magick Of The Deceased
03. The Inevitable Degradation Of Flesh
04. When My Wrath Is Done
05. Slaves Of Xul
06. The Gods Who Light Up The Sky At The Gate Of Sethu
07. Natural Liberation Of Fear Through The Ritual Deception Of Death
08. Ethno-Musicological Cannibalisms
09. Tribunal Of The Dead
10. Supreme Humanism Of Megalomania
11. The Chaining Of The Iniquitous

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !