Depuis Propaganda (2015), No One Is Innocent a retrouvé la hargne et aussi l’inspiration. Barricades, le DVD live sorti en 2016, venait nous rappeler que c’est sur scène que le groupe prend sa véritable dimension. No One est avant tout un groupe de scène. Il lui faut donc des compositions qui claquent, à l'énergie communicative, faites pour exploser en live. Et ce nouvel album ne déroge pas à cette règle, voici encore quelques pépites qui ne vont avoir aucune difficulté à remuer le public dans les salles.

C’est notamment le cas des trois premiers titres de ce nouvel album. En effet, en voilà trois qui devraient passer le cap de la scène sans difficulté. C’est énergique, groovy, hargneux et vindicatif à souhait. Car, comme d’habitude, No One, c’est de la musique mais c’est aussi et surtout des mots. Kemar nous balance ses textes toujours aussi justes, de sa voix d’enragé. Les thèmes chers à No One sont bien présents. Cette fois-ci, les cibles sont, entre autres, la spéculation boursière (A La Gloire Du Marché), l'interventionnisme occidental dans le monde (Frankenstein), les partis politiques démagogues (Hold Up Au Nom Du Peuple) et l'abominable Donald Trump (What The Fuck). Il faut dire que les sujets de mécontentement ne manquent pas, les No One ont encore pas mal de matière devant eux pour les albums à venir… L’esprit de lutte anime toujours le groupe, comme on peut en juger avec le titre Ali (King Of The Ring), qui en première lecture est un hommage au boxeur Mohammed Ali mais qui est en même temps une dédicace à l’esprit de rébellion.

Musicalement, on retrouve toujours la trace de leur influence majeure, Rage Against The Machine (Ali King Of The Ring, Frankenstein…). La rythmique assurée par Thunder B (basse) et Gaël (batterie) groove du tonnerre et les deux guitares (tenues par Shanka et Popy), comme sur Propaganda, sont bien en avant. En gros, la formule reste inchangée mais diablement efficace.  
Le groupe sait aussi mettre sa rage en sourdine pour mieux s’enflammer quand ça redémarre (Nous Sommes La Nuit, Les Revenants). Quelques moments de calme dans ce déchaînement de colère...
Le seul point faible de ce nouvel opus est, de mon point de vue, Mad King, un titre chanté en anglais, auquel je n’ai pas trop accroché…
Enfin, sympa le petit clin d’œil à l’une de leurs influences en fin de disque avec la reprise de Paranoid. Mais si, vous savez, la musique de la pub pour la bagnole… A noter que ce n’est pas Kemar qui chante sur ce titre mais Shanka.

Dans la droite lignée de Propaganda, et toujours produit par Fred Duquesne (Mass Hysteria), Frankenstein ne décevra pas les amateurs du rock metal enragé et engagé des No One… Un groupe français à aller soutenir en live (et ne venez pas dire que c’est trop loin, le groupe tourne absolument partout dans l’Hexagone !).

Tracklist de Frankenstein :

01. A la Gloire du Marché
02. Ali (King of the Ring)
03. Desperado
04. Frankenstein
05. Les Revenants
06. Hold-Up au Nom du Peuple
07. Nous Sommes la Nuit
08. Teenage Demo
09. What The Fuck
10. Mad King
11. Paranoid