Artiste/Groupe:

Noekk

CD:

Waltzing In Obsucrity

Date de sortie:

Septembre 2019

Label:

Prophecy Productions

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

dominique

Note:

15/20

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Fin 2018, j’avais dit, à l’écoute de l’EP Carol Stone And Elder Rock de Noekk, "vivement la sortie de l’album". Eh bien celui-ci est arrivé dans les bacs environ douze mois après l’EP. Si je n’ai pas été trop déçu à l’écoute du sombre et très travaillé Waltzing In Obsucrity, je ne suis pas non plus tombé en pâmoison en écoutant le travail du duo allemand. Dans l’ensemble, Waltzing In Obsucrity est bien ficelé, progressif et post rock. Comme le dirait mon excellent collègue chroniqueur JeanMich'Hell, c’est un album "cinématique". Les ambiances et les thèmes musicaux proposés par Theodor Schwadorf (alias F.F. Yuggoth) et Thomas Helm (alias Funghus Baldachin) tout au long de l’album stimulent votre imagination. Comme pour Carol Stone And Elder Rock, le duo s’appuie toujours sur la voix étonnante de Helm qui apporte une tessiture scandinave au disque. La plus grosse différence entre le dernier EP et ce Waltzing In Obsucrity est le remplacement du côté moyenâgeux par son plus rock expérimental où les claviers, et donc l’axe progressif, prennent beaucoup d’importance.

 

 

Comme semble l’indiquer l’ouverture de Waltzing In Obscurity, une nostalgie mélancolique va planer sur la presque totalité des quarante-cinq minutes de l’album ; partiellement due à la patine et au son particulier, genre Harmonium, Hammond ou Melotron, que les claviers vont donner. Cela sonne seventies, début de l’air électro. Même les puissantes guitares de ce premier titre ne vont que momentanément ôter la chappe sombre et musicale de ce titre. Perseus, avec son rythme plus enlevé, varie parfaitement entre les sons joueurs des claviers et des cymbales et la voix de centaure de Funghus Baldachin. Autre signe de l’allégeance aux sons rétros, cette petite partie clavier qui fait tellement penser au goût particulier des lignes musicales de Tony Banks avec Genesis. Un beau titre progressif dans lequel chacun trouve sa place. Même si The Mirror offre une rythmique globalement plus lente, la patine prog seventies reste très présente dans les sons et les changements de rythme. Comme pour Waltzing, le titre a un côté nostalgique assez rassurant, juste entrecoupé de parties plus rock où la guitare sèche garde toutefois son importance. The Giant n’est pas et de loin mon titre favori. La pop germanique, presque Eurovision, de l’ouverture me dérange et va me laisser un goût désagréable sur la longueur, malgré de belles variations Mike Oldfield-ienne et une rupture aussi inattendue que old-style. Le très progressif On Summits envoie du lourd et de la dissonance. Titre haché, cinématique et hautement expérimental, il ne laisse pas l’auditeur se reposer. Les lignes musicales s’entrechoquent, les voix se mélangent, et la rythmique ne cesse de surprendre, jusqu’à proposer une rupture clavier-voix à la Famille Adams, avant une reprise et une fin tout aussi brutales. La mélancholie un brin archaïque du musical Mortlach fait du bien. Une sorte de pause guitare sèche-batterie hors du temps au milieu d’un album lui aussi atemporel.

 

 

The Windwaker est plus rock. La guitare et la batterie prennent plus de place et offrent de l’espace pour un son plus metal. Le titre reste progressif et apporte une certaine musicalité sur laquelle la voix de Funghus Baldachin fait merveille. Les deux titres de fin sont du même acabit. Ces balades mélancoliques auraient pu (dû ?) d’ailleurs n’en faire qu’une. Du coup, les onze minutes de fin paraissent une peu longues. The Secret Beaker manque de relief après plusieurs titres variés et imprévisibles. Si le titre pris individuellement est assez agréable, musical et accrocheur sur le refrain, dans le contexte de l’album il perd un peu de sa superbe. The Lily Of Reverence est bien plus progressif, assonant, metal en ouverture et spatial en clôture. Si on peut croire qu’avec son ouverture, le titre va donner une fin puissante à l’album, les riffs lourds vont rapidement laisser leur place à une partie centrale résolument progressive. Celle-ci aussi se terminera vite pour laisser la place à une fin de titre et d’album aérienne, voire spatiale.

Waltzing In Obsucrity est à la fois résolument progressif et totalement régressif. Un constat intéressant et qui finalement colle assez bien à cet album de Noekk. A son écoute, on ressent le côté très personnel que cette création doit avoir pour le duo. Presque douze ans après leur dernier LP (le bien plus metal The Minstrel's Curse), le groupe fait un retour intéressant sur la scène prog, avec un disque intimiste, musicalement assagi et ancré dans les seventies. A écouter si on désire agrandir son univers musical. 

 

Tracklist de Waltzing In Obsucrity :

01. Waltzing In Obscurity
02. Perseus
03. The Mirror
04. The Giant
05. On Summits
06. Mortlach
07. The Windwaker
08. The Secret Beaker
09. The Lily Of Reverence

 

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