Artiste/Groupe:

Norma Jean

CD:

Bless the Martyr and Kiss the Child

Date de sortie:

2002

Label:

Solid State Records

Style:

Hardcore - Mathcore

Chroniqueur:

JeanMichHell

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En 2002, sort un album qui posera une base pour les années à venir en termes de metal-hardcore. Cet album c’est Bless The Martyr And Kiss The Child de Norma Jean. Une référence de noirceur, l’expression de notre côté sombre, avec quelques références bibliques claires qui leur ont valu le qualificatif de metalcore us chrétien, même si l’on sait pertinemment que les motivations sont ailleurs, qui a parlé d’As I Lay Dying ?

Le groupe avait précédemment sorti un album studio, Throwing Myself, sous le nom de Luti-Kriss. Le groupe a changé de nom en raison du départ du claviériste Mick Bailey et du bassiste Josh Swafford et souhaitait également prendre une direction musicale différente. Le groupe jouait alors un hybride nu metal, très hype à ce moment-là, mixé à du metalcore. Il est le seul album de la formation enregistré avec Joshua Doolittle à la basse et le chanteur Josh Scogin. Ce dernier étant plus tard devenu le chanteur principal du groupe The Chariot et puis 68' depuis 2013.


Ce qui fait le charme de cet opus, c’est qu’il a été enregistré dans des conditions live et pratiquement sans overbud. Le son est rugueux, sale, proche de condition de concert et lorsque l’on sait que les titres oscillent entre deux et quinze minutes, la performance en devient encore plus remarquable. La pochette aussi est remarquable, cet enfant au visage d’ange mais au regard si sombre et au sourire si inquiétant qu’il donne froid dans le dos. On y retrouve également le nom des musiciens en plus du nom du groupe et du titre de l'album, à la manière d'une affiche de cinéma. Des cumuls de contrastes qui animent le groupe dans sa manière d’aborder la musique et son œuvre plus globalement.


Le premier titre pose d’entrée les bases de l’intégralité de l’album, une musique très directe, frontale, agressive qui se pose en pourfendeur de cerveau. Non pas que le groupe aille vite ou recherche la technicité absolue, ce n’est pas la même veine qu’un Converge ou un Dillinger, mais il utilise ce qu’il se fait de mieux en terme d’influences hardcore multiples pour créer un étau fait pour ne jamais laisser l’auditeur respirer. On se rapproche alors de l’univers de Botch mais en plus pervers.

On passe par tous les états sur cet album, de l’urgence totale (The Shotgun Message), au mosh grâce à des rythmiques saccadées (The Entire World Is Counting On Me, And They Don't Even Know), à la descente aux fin fonds des abysses (Pretty Soon, I Don't Know What, But Something Is Going To Happen), de l’agression sans concession (It Was As If The Dead Man Stood Upon The Air), et même lorsque les mélodies s’invitent, elles sont d’une inquiétante beauté (Memphis Will Be Laid To Waste). Bref cet album est totalement habité, à la fois torturé et torturant.


Alors que vous dire de plus sur cet album mis à part qu’il est totalement indispensable à tous ceux qui sont sensibles à ce qui se finit en –core. Il fait parties des indispensables que l’on ne voit pas venir mais qui, même dix-sept ans après sa sortie, reste juste incroyable de modernité.

Tracklist de Bless The Martyr And Kiss The Child :

01. The Entire World Is Counting On Me, And They Don't Even Know
02. Face:Face
03. Memphis Will Be Laid To Waste
04. Creating Something Out Of Nothing Only To Destroy It
05. Pretty Soon, I Don't Know What, But Something Is Going To Happen
06. The Shotgun Message
07. Sometimes It's Our Mistakes That Make For The Greatest Ideas
08. I Used To Hate Cell Phones But Now I Hate Car Accidents
09. It Was As If The Dead Man Stood Upon The Air
10. The Human Face, Divine
11. Organized Beyond Recognition

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