Artiste/Groupe:

Noveria

CD:

Aequilibrium

Date de sortie:

Octobre 2019

Label:

Scarlet Records

Style:

Power Prog Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14.5/20

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Noveria... Voilà un groupe dont j'entends quelques pistes ici et là depuis quelques années en me disant systématiquement que ça a l'air très bien et qu'il faudrait que je me penche dessus plus sérieusement. Eh bien voilà, mon collègue Christian (qui avait chroniqué les deux premiers disques de ce combo italien ici et ) déclarant forfait pour ce troisième opus, c'est moi qui m'y colle (en retard). Et après quelques écoutes, il apparaît clairement que j'ai bien fait de prendre le temps d'approfondir le dossier... même si tout n'est pas idyllique et que je vais devoir nuancer voire légèrement atténuer mon enthousiasme. 

Quand on est fan de groupes comme Symphony X, DGM ou Evergrey (et il se trouve que c'est totalement mon cas), Noveria s'impose sans équivoque comme un groupe à écouter. D'ailleurs, les Italiens comptent un membre de DGM dans leurs rangs, le poste de bassiste étant occupé par Andrea Arcangeli. En plus de cela, c'est Simone Mularoni (guitariste / compositeur / producteur de DGM) qui s'est occupé du mixage et du mastering d'Aequilibrium. On ne s'étonnera donc pas de trouver quelques similitudes entre les deux formations. 

Musicalement, les extraits en circulation laissaient augurer d'un power prog robuste, sérieux et épique, avec pas mal de noirceur ou de mélancolie. Et il n'y a qu'à se passer les premières secondes de Waves (le morceau d'introduction) pour voir qu'en effet, nous ne sommes pas là pour rigoler : ambiance grave, quelques chœurs sentencieux empruntés à Symphony X, gros riff, batterie qui démarre avec des blast beats... Ca envoie ! Le son est puissant, la guitare de Francesco Mattei virtuose et le chant de Franck Corigliano très convaincant. Les claviers ne sont pas là pour la décoration, ils contribuent à la création d'un cadre atmosphérique assez dramatique, habillent la chanson à chaque instant (avec des sonorités qui peuvent être modernes, électro ou plus classiques en mode piano) quand ils ne participent pas à des duels avec la guitare. Ils ne sont d'ailleurs pas tenus par un inconnu puisque c'est le Belge Julien Spreutels (ex-Magic Kingdom, Ethernity, Epysode) qui pianote avec dextérité. The Awakening, en deuxième position, maintient toute l'intensité démontrée sur la première piste. Riff rapide et complexe (qu'on croirait sorti de la guitare de Michael Romeo), changements de rythme avec des accélérations qui raviront les fans de double grosse caisse et mélodies accrocheuses sont au menu. On a affaire à du costaud... pas le temps de souffler pendant les six minutes de la compo ! Bon point : c'est bien dark, pas happy metal pour deux sous mais ça reste très énergique, jamais déprimant. Pour ne pas épuiser l'auditeur qui pourrait rapidement ressentir un effet de saturation face aux excès d'un power prog aussi tourbillonant, le groupe a la bonne idée de proposer quelques compos au tempo plus posé par la suite (elles restent cependant bien heavy et sombre, n'ayez crainte) avec New Born, Blind et The Nightmare. Aucune ne ressemble trop à sa voisine mais les trois ont en commun des ambiances travaillées et de belles mélodies. Le speed décoiffant du début d'album vous manque ? Broken arrive pile en milieu de parcours pour vous en remettre une belle couche ! Encore un gros riff de départ que Symphony X ne renierait pas et un refrain qui s'impose comme l'un des plus mémorables de l'album. Du beau boulot.

La suite maintient un bon niveau (Stronger Than Before ou A Long Journey, notamment, sont de belles pièces de power prog moderne mélangeant raffinement et muscle) même si tout ne me passionne pas (Losing You, par exemple, tout à fait correcte mais moins marquante). Il n'y aura plus de morceaux très véloces comme Waves ou Broken (même si les tempos restent souvent enlevés) mais c'est très bien ainsi, pas la peine de trop charger la barque non plus... d'autant plus qu'on est loin de s'endormir. Une accalmie finale est cependant prévue sous la forme de la mélancolique Darkest Days. Pas mal du tout. 

Le souci (eh oui, j'avais prévenu dès le début) tient au fait que Noveria manque de personnalité. Le niveau des musiciens est bluffant (vraiment), leur travail est chiadé, les compos sont efficaces et prenantes... il n'y aurait quasiment rien à redire s'ils étaient arrivés avant les fameux Symphony X ou DGM déjà évoqués plus haut. Mais ce n'est pas le cas. Alors je me dit que c'est super bien fichu et qu'il y a tout pour me plaire... autant que je ne cesse de repérer à divers endroits des riffs, mélodies ou ambiances qui m'évoquent très fortement les groupes que Noveria semble avoir pris pour modèles. Si, à l'avenir, ces Italiens arrivaient à conserver le même talent d'exécution en y ajoutant une identité plus affirmée et un peu plus de surprises, là, pas de souci, je m'extasierais totalement. En attendant, j'aime, je recommande et je retourne écouter cet Aequilibrium parce que, quand même, son efficacité et le plaisir qu'il me procure sont indéniables. Mais pour le gros coup de cœur et le concert de louanges, on va attendre encore un peu...

Tracklist d'Aequilibrium :

01. Waves
02. The Awakening
03. New Born
04. Blind
05. The Nightmare
06. Broken
07. Collide
08. Stronger Than Before
09. Losing You
10. A Long Journey
11. Darkest Days

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