One Machine

Artiste/Groupe

One Machine

CD

The Distortion Of Lies And The Overdriven Truth

Date de sortie

Février 2014

Label

Scarlet Records

Style

Thrash Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

11/20

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C H R O N I Q U E

Steve Smyth, ça vous dit quelque chose ? Et là, comme vous avez un minimum de culture, vous répondez : "Oui, bien sûr, il s'agit d'un guitariste américain, spécialisé dans le thrash et qui a joué dans des groupes comme Vicious Rumors, Testament, Dragonlord, Nevermore ou Forbidden". Bien joué, c'est en effet de ce musicien-là dont nous allons parler car en ce mois de février, le monsieur revient avec un groupe de sa création cette fois-ci (contrairement aux autres précédemment cités) : One Machine. Evidemment, Mr. Smyth n'est pas tout seul, il est même plutôt bien accompagné : Mikkel Sandager (ex-Mercenary) au chant, Jamie Hunt (Biomechanical) à la guitare, Tomas Koefoed (ex-Mnemic) à la basse et Michele Sana à la batterie (bien que l'album fut enregistré avec Rafael Saini de chez Chaoswave, connu par certains d'entre-vous pour avoir joué sur le dernier Iced Earth). Le titre de la bête ? The Distortion Of Lies And The Overdriven Truth. Un peu long et complexe donc... comme l'album en fait, qui n'est pas toujours très facile d'accès et digeste. 

Faisons les choses dans l'ordre. Déjà, comme on s'en serait douté, One Machine fait dans le thrash. Pas dans le thrash old-school style Bay Area (genre remis au goût du jour par une multitude de groupes appartenant ou non à ce mouvement) mais plutôt dans un metal froid et complexe qui se rapprocherait de celui pratiqué par Nevermore. C'est technique, ça riff et shredde à tour de bras (Steve Smyth s'est vraiment fait plaisir sur ce disque), c'est puissant, agressif... mais, du coup, pas forcément très catchy. Du moins, certainement pas dans son intégralité ni à la première écoute. Pour être franc, dès que j'ai entendu parler de ce projet, j'ai eu envie de l'écouter et j'étais assez impatient de recevoir ce disque afin de pouvoir le chroniquer. A priori, tout était réuni pour me plaire et j'étais dans de bonnes dispositions. J'aime beaucoup les groupes dans lesquels Steve Smyth a joué et il me tardait d'entendre à nouveau Mikkel Sandager dont j'étais fan quand il chantait dans Mercenary. Malgré tout cela, après plusieurs écoutes, en dépit de mon envie d'aimer ce disque, je suis resté sur ma faim, un peu déçu et frustré. 

Pourtant, il y a du gros riff, des soli impressionnants, un niveau technique général assez hallucinant mais également quelques défauts qui font que j'ai dû parfois me forcer à creuser quelques compos sur lesquelles je ne me serais pas autant attardé si je n'avais pas eu à chroniquer ce disque. Premier défaut qui saute aux oreilles : le son. C'est quoi ce mixage ? Pour une démo, ça passe sans problème... mais pour un vrai album, c'est trop brouillon. Cela ne rend pas le disque inécoutable et si le reste était irréprochable, on passerait cette maladresse sous silence... seulement il y a d'autres soucis. Certaines compos ont tendance à partir dans tous les sens et j'ai parfois du mal à me souvenir de ce que je viens d'écouter. J'apprécie pourtant une certaine complexité et le fait de redécouvrir un morceau à chaque nouvelle écoute mais là, ça ne passe pas toujours. En revanche, quand One Machine propose quelques titres un peu plus simples (comme Armchair Warriors, qui a quelque chose d'Arch Enemy et un refrain mélodique qu'on retient, la mélancolique et pesante Last Star Alights ou encore la très directe Freedom And Pain, bien thrash et parsemée de soli virtuoses et jouissifs), il s'en sort bien et marque des points. Autre petite déception : Mikkel Sandager. Pourtant l'une des raisons de mon intérêt pour ce disque, le vocaliste m'impressionne autant qu'il me fatigue. Pas toujours servi par des lignes de chant mémorables, il a tendance à en faire des caisses. Certains couplets aigus et hurlés plus que de raison me donnent envie d'interrompre l'écoute et d'aller faire du mal à quelqu'un pour me venger (Kill The Hope Inside, Defiance ou Evict The Enemy). Mikkel est un chanteur aux capacités indéniables et il se montre parfois très convaincant mais sa prestation sur ce disque me laisse très partagé.

Verdict : The Distortion Of Lies And The Overdriven Truth est un album imparfait car fouilli, pas toujours accrocheur, parfois un peu fatiguant ou agaçant... mais pas forcément inintéressant pour autant. Certaines cavalcades sont efficaces, les nombreuses accélérations de tempo séduiront les amateurs de vélocité et les guitaristes amateurs pleureront en se prenant une multitude de descentes de manche expertes en pleine tête. Si des groupes comme Nevermore, Testament ou même Charred Walls Of The Damned (auquel j'ai souvent pensé, notamment à cause de l'aspect technique et un peu décousu de l'entreprise) vous plaisent, il y a des choses à prendre ici. Les mots brutalité, modernité, densité et virtuosité résument assez bien l'ensemble. Avec une écriture mettant davantage l'accent sur la musicalité et un peu moins sur la technique, le groupe saura sans doute proposer un second album plus convaincant. Si, en plus, la production est plus soignée et que le chanteur arrive à se calmer un peu de temps en temps tout en offrant des lignes plus accrocheuses, alors ce sera vraiment excellent. En attendant, ce premier album est rempli de bonnes idées et de passages qui tuent mais se révèle finalement assez inégal. 

 

Tracklist de The Distortion Of Lies And The Overdriven Truth :

01. The Distortion Of Lies And The Overdriven Truth
02. Crossed Over
03. Kill The Hope Inside
04. Armchair Warriors
05. Defiance
06. One Machine
07. Into Nothing
08. Evict The Enemy
09. Last Star Alights
10. Freedom And Pain

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