Artiste/Groupe:

Otep

CD:

Generation Doom

Date de sortie:

Avril 2016

Label:

Napalm Records

Style:

Néo Metal

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

8/20

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AAhhhh la fin des années 90-début 2000 : le néo-metal bat son plein, Korn est sur son piédestal, Limp Bizkit fait des reprises « à la jeun’s » pour se faire un nom, et les Deftones démontent toutes les salles de concert une à une… On porte des baggys, des maillots des clubs de sport (américains de préférence) et on a oublié ce qu’était un solo de guitare … Bref, c’était la mode du moment. Malgré l’effet de masse que ce genre a pu engendrer, quelques productions ont pu sortir leur épingle du jeu grâce à une identité propre… Outre les groupes cités ci-dessus, on peut encore citer quelques survivants qui font preuve d’un parcours musical très honorable comme System Of A Down ou Coal Chamber (ah m**** je me suis encore fait avoir…). Otep fait partie des rares groupes à avoir su tirer son épingle du jeu.

Otep, c’est avant tout le nom de la charismatique chanteuse, Otep Shamaya qui, en 2000, décide de monter un groupe pour se débarrasser de ses démons et hurler toute sa haine à la face du monde. S'ensuit un premier album, Sevas Tra, qui lu à l'envers donne Art Saves (l'art sauve, en anglais) ce qui illustre parfaitement la vision torturée de la chanteuse. Enfin, quand je dis chanteuse, ce serait plutôt hurleuse : elle a ouvert la « voie », avec Angela Gossow ou encore Candace Kusculain, à toute une génération de frontwomen qui n’ont rien à envier aux hommes. Le reste du groupe est composé du guitariste Aaron Nordstrom, du batteur Brian Wolff et du bassiste "Evil" J. McGuire.

Quinze ans plus tard, je ne porte plus de baggy, ni de chaussures de skate, et Limp Bizkit continue à massacrer les morceaux des autres… (Laissez-moi expliquer avec les mains à Fred Durst ce que je pense de sa version de Behind Blue Eyes). Mais comment Otep a-t-il su prendre le virage « post néo metal » avec ce Generation Doom ?

Le premier morceau de l’album, Zero, commence par un tonitruant « I don’t give a fuck », des riffs accrocheurs et une efficacité immédiate. Même s'il y a quelques redondances qui peuvent faire que cette ouverture traîne un peu en longueur, on en prend plein les oreilles et c’est tant mieux.

Tant mieux, car la suite est malheureusement d’un autre acabit, le groupe tombe dans tout ce qui fait que le néo metal n’a pas duré, à mon sens : des morceaux stéréotypés sans surprise qui nous donnent rapidement une indigestion.

Prenez ces trois morceaux : In Cold Blood, Down et Equal Rights - Equal Left ; vous avez la même structure d’écriture. Une intro calme avec un peu d’électro, puis le chant arrive en douceur légèrement rappé puis un refrain plus pêchu avec distorsion sur la guitare à l’appui…  Alors ça a eu son petit effet il y a quinze ans mais en 2016, ça sonne creux…

Lords Of War ressemble à du sous Manson pas en grande forme, je n’ai même pas envie de dire un mot sur la reprise de Lorde ; quant à On The Shore qui conclut l’album, ce titre est bien faiblard. Heureusement, il reste quelques rayons de lumière qui font du bien à l’ensemble : Zero, God Is A Gun et le titre de l’album Generation Doom, qui sont plus pêchus lorsque la double pédale s’active, les riffs sont plus rentre-dedans et un peu plus variés. Mais trois morceaux sur un album de douze titres, vous avouerez que c’est bien maigre…

Hydra, qui était déjà bien pénible (dans le style du Hidden Track, ça se fait encore ça ?), devait être leur dernier album et hop ! retournement de situation, Otep décide de continuer… Eh bien parfois, il faut savoir s’écouter… Je peux vous assurer que ce n’est pas avec ce Generation Doom que je vais ressortir mes baggys…


Tracklist de Generation Doom:

01. Zero
02. Feeding Frenzy
03. Lords Of War
04. Royals (Lorde cover)
05. In Cold Blood
06. Down
07. God Is A Gun
08. Equal Rights, Equal Lefts
09. No Color
10. Lie
11. Generation Doom
12. On The Shore