Overkill

Artiste/Groupe

Overkill

CD

The Electric Age

Date de sortie

Avril 2012

Label

Nuclear Blast

Style

Thrash Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

S'il y a bien un groupe dont je n'attendais plus grand chose ces dernières années, c'est bien Overkill. Après avoir marqué les années 80 et 90 de quelques perles de Thrash féroce, les New-Yorkais n'ont pas géré le cap des années 2000 avec brio et ont pondu quelques disques qui, s'ils ne sont pas honteux, n'ont pas véritablement marqué les esprits. Le manque d'inspiration, ça arrive. Overkill a donc connu, comme beaucoup d'autres groupes, des hauts et des bas. Puis vint Ironbound. En 2010, alors qu'on n'y croyait plus, le quintet a sorti un des albums les plus réussis de sa carrière. Terrassant, inspiré, jouissif et au son énorme, ce disque fut l'une des grandes surprises de l'année, et la tournée qui suivit (avec un concert inoubliable à Paris, au Nouveau Casino) remit les pendules à l'heure et prouva qu'il ne fallait pas enterrer les Américains trop vite. Et nous voici deux ans plus tard, face au tout nouveau The Electric Age, armés de quelque chose que nous avions perdu au fil des ans : des attentes ! Evidemment, dans un tel contexte, la déception redevient possible. Et bien, ce ne sera pas pour cette fois. The Electric Age s'inscrit dans la droite lignée d'Ironbound. Puissant, frais et rageur, il confirme la très grande forme des thrasheurs et apporte un peu d'adrénaline à un type de Metal que les grands du genre (Metallica, Megadeth, Anthrax...) n'ont pas honoré du mieux possible l'année passée.

Après une minute d'introduction martiale qui laisse présager une belle bataille, c'est le démarrage en trombe, Come And Get It ne ressemble à rien d'autre qu'à du Overkill speed et rageur. Comme pour l'album précédent, le groupe a mis l'accent sur la patate, le son est béton et le riff ultra-efficace. Les hostilités sont lancées. Et ce n'est pas Electic Rattlesnake en deuxième position qui calmera le jeu. Double grosse caisse, riff percutant, basse bien distincte (signature du son Overkill), un Bobby Ellsworth qui s'époumonne et hurle de sa voix nasillarde et aigüe (ça aussi, c'est la marque de fabrique du groupe, si vous n'avez jamais aimé, il y a peu de chances pour que cela change aujourd'hui), les choeurs bourrins sur le refrain (refrain qui se paie le luxe d'être super efficace, bien entendu), un break plus mid-tempo en milieu de parcours avant de repartir pour l'assaut final... tout est là, et c'est parfaitement exécuté. Rien à redire. Cet Electric Age démarre sur les chapeaux de roue.

Je vais vous épargner une longue description titre par titre et vous dire ce que vous avez besoin de savoir. The Electric Age répond au cahier des charges d'un album (réussi) d'Overkill. Il n'y a pas de prise de risque, pas d'expérimentation, pas de surprise. Présenté ainsi, ça peut sonner peu flatteur, mais on peut positiver en insistant sur le fait que, du coup, il n'y a pas de mauvaises surprises non plus. Overkill, après plus de vingt-cinq ans de carrière, ne s'est pas donné pour but de réinventer la roue, mais de faire ce qu'il sait faire de mieux et de rassasier les fans. Le son du groupe (avec cette basse si présente) est reconnaissable entre mille, l'ensemble est puissant, direct et possède toujours cette petite touche punkisante hargneuse et sans compromis. C'est compact, efficace, et on sent que ça vient des tripes !

Quelques détails supplémentaires tout de même. Comme sur l'album précédent, le tempo est souvent rapide. Pas de ballades ni de compos excessivement lourdes. Si vous voulez une chanson purement mid-tempo, il faudra vous tourner vers Black Daze... et c'est à peu près tout. Non pas que toute la galette soit forcément jouée à fond la caisse mais les autres titres, quand ils ne sont pas totalement speed (à la manière de Save Yourself que l'on pourrait rapprocher de Bring Me The Night sur l'excellentissime Ironbound) alternent passages heavy et accélérations bien senties. On pourrait croire, à l'écoute du début de Good Night, que l'album va se terminer sur une note de douceur... pas du tout. Une fois l'intro acoustique (très jolie pour le coup) passée, c'est parti pour plus de quatre minutes de pilonnage en règle... ça tabasse !

Vous l'avez compris, si vous aimez Overkill, cet album-là ne va pas vous décevoir. Si vous n'avez jamais accroché à ce groupe, The Electric Age ne vous fera pas changer d'avis. Pour ma part, je me réjouis que les New-Yorkais soient encore capables de nous sortir des disques de cette trempe aujourd'hui. Même si cette nouvelle livraison me semble juste un (tout petit) poil en dessous d'Ironbound (qui m'a surpris davantage et demeure encore plus accrocheur), elle s'avère très proche de ce dernier, dépote comme il se doit et comble mes attentes. De la belle ouvrage, robuste et énergique ! 

 

Tracklist de The Electric Age :

01. Come And Get It
02. Electric Rattlesnake
03. Wish You Were Dead
04. Black Daze
05. Save Yourself
06. Drop The Hammer Down
07. 21st Century Man
08. Old Wounds, New Scars
09. All Over But The Shouting
10. Good Night

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !