Pain of Salvation

Artiste/Groupe

Pain of Salvation

EP

Linoleum

Date de sortie

Novembre 2009

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

13,5/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

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C H R O N I Q U E

Voici donc le fameux EP chargé de nous faire patienter jusqu'à la sortie de Road Salt, nouvel album très attendu des excellents Pain of Salvation, prévu pour le printemps 2010. De quoi ce Linoleum est-il fait exactement? Et bien, nous avons le droit à quatres nouvelles compositions, une cinquième piste qui se veut une sorte d'introduction dialoguée un peu loufoque (où le groupe discute de ce qu'il pourrait apporter aux fans en termes de bonus sur cet EP, on y parle de cheveux...) à la sixième plage: Yellow Raven, reprise du groupe Scorpions.

Que dire? Et bien, c'est un peu compliqué... En tout cas, si je devais commencer par un point positif, je n'hésiterais pas à dire qu'au moins, avec Pain of Salvation, on est surpris. Alors que certains groupes se plaisent à nous resservir régulièrement la même soupe, nos chers suédois ont le mérite de nous proposer quelque chose de nouveau, d'inattendu... Après, on accroche ou pas, mais on ne pourra pas leur reprocher de s'auto-plagier.

2009: année du changement. Nouveau line-up (avec l'arrivée du bassiste Per Schelander), nouveau label (Century Media), nouveau son, nouveau style... Oui, il devient de plus en plus difficile de qualifier Pain of Salvation de groupe de metal progressif. Metal? Pas franchement... Progressif? De moins en moins... L'approche est plus simple, plus crue. Le son est carrément "vintage", très 70's... Je vous avais dit que c'était surprenant. Cela étant dit, pourquoi vouloir absolument coller une étiquette à Daniel Gildenlöw et son groupe? Pourquoi les confiner à un style? La musique de Pain of Salvation est en perpétuelle évolution, et ces musiciens se plaisent à explorer différents univers musicaux... Très bien, mais il est clair que ça ne va plaire à tout le monde.

Linoleum ouvre joliment le bal. On est immédiatement étonné par ce son très épuré et old-school. Le morceau est un mid-tempo assez simple dans sa structure mais qui contient toujours de belles envolées lyriques ainsi qu'un final aux choeurs très réussis. Il m'a fallu plusieurs écoutes pour l'apprécier à sa juste valeur, mais cette chanson un peu lancinante a comme un effet hypnotique, une fois pris dedans, on n'en sort plus.
Mortar Grind, en deuxième position, est une composition toute en lenteur et répétition. Je n'en suis pas complètement fan mais il y a toujours quelque chose de touchant et de prenant dans l'interprétation de Daniel... quel chanteur ! Il habite véritablement ses chansons, et même si je ne suis pas entièrement conquis, j'écoute jusqu'au bout sans trop rechigner.
If you wait lui succède, et cette fois, il s'agit d'une sorte de ballade un peu planante, très mélancolique et légèrement psyché... Décidément, on ne peut pas dire que ce soit un EP extrêmement remuant ! Le morceau est pas mal, sans être renversant non plus, mais on se laisse absorber par l'ambiance... on imagine bien cette chanson jouée par Radiohead (mais avec un autre son).
Quant à Gone, c'est le titre le plus séduisant du EP avec Linoleum. On y retrouve un style plus proche de ce à quoi Pain of Salvation nous avait habitué sur les albums précédents. Pesante, lourde, avec un chant encore une fois habité et sublime, cette compo fait mouche. Puis viennent les 2 minutes et quelques de blagounettes sur les cheveux et poils de ces messieurs (ça fait sourire une fois, mais on ne se précipitera pas pour les réécouter non plus) suivies de la belle Yellow Raven dont le son et l'esprit 70's collent bien au EP.

Au final, des sentiments contraires m'assaillent. Il y a de la beauté et de l'intensité dans ce Linoleum, mais il me semble également un peu mou et décevant. La nouvelle direction du groupe ne me rebute pas vraiment, j'aime l'effet de surprise, et comme d'habitude, l'ensemble est tout sauf quelconque. Maintenant, je mentirais si je disais que j'adorais totalement, et que ces nouveaux titres représentaient ce que Pain of Salvation a fait de mieux.
Avec une musique plus rock et simple, beaucoup moins alambiquée et heavy, et des tempos globalement assez tranquilles, Daniel et sa bande nous surprennent et nous intriguent, mais ils prennent également un gros risque. Tout ceci n'est qu'un EP, et donc qu'un avant-goût de ce qu'ils nous ont préparé pour la suite. J'aime bien, mais j'étais tout de même plus touché ou impressionné par les réalisations précédentes de ces messieurs... En tout cas, j'attends la suite avec beaucoup de curiosité car l'émotion et le talent n'ont pas disparu de la musique proposée par Pain of Salvation.