PATRICK RONDAT

Artiste/Groupe

Patrick Rondat

Album

Amphibia

Date de sortie

1996

Style

Guitar Hero

Chroniqueur

Yann G

Site Officiel

http://www.rondat.com/

C H R O N I Q U E

1996. Déjà 5 ans que le mythique "Rape Of The Earth" est sorti et plus aucune nouvelle du guitar-hero français. Rassurons-nous, Patrick Rondat n'a pas chaumé. Ayant rencontré Jean-Michel Jarre qui l'embauche pour quelques concerts, ce dernier lui permet de signer un deal chez Dreyfus pour sortir son nouvel album intitulé "Amphibia". Les retards d'annonces de sorties s'enchainent, l'un d'entre eux étant notamment dû au concept de la grenouille déjà usurpé par les australiens de Silverchair.

Depuis "Rape Of The Earth", le jeu de Patrick Rondat a considérablement muri. Ce nouvel album est plus mature et fait apparaitre une influence de métal progressive classe, racée et mélodique. Le guitariste français s'est certainement nourri au Dream Theater durant ces 5 longues années. Techniquement, la maîtrise de l'aller-retour, du saut de cordes (string-skipping) et du sweeping est encore plus précise et puissante.

"Amphibia" inaugure le nouveau line-up du Patrick Rondat Band. Exit Pascal Mulot, c'est Patrice Guers qui prend la basse. La similarité des styles entre les 2 bassistes est d'ailleurs surprenante, les 2 français exécutant un jeu de basse technique et slappé. Patrice Guers sera d'ailleurs quelques années plus tard embauché par Rhapsody, le groupe de métal symphonique italien mené par Luca Turilli. Phil Woindrich, membre d'Headline, assure les claviers et le monstrueux Tommy Aldridge (ex. Ozzy Osbourne, Whitesnake) est aux fûts. La production, soignée aux petits oignons, est signée Jean-Michel Jarre.

L'album démarre sur un morceau concept : "Amphibia". Un morceau de 25 minutes divisé en 6 parties. Sans aucun doute, le meilleur morceau jamais composé par Patrick Rondat. Ces 25 minutes alternent passages rapides, mélodies complexes, ambiances sublimes... la définition même du métal instrumental. Captivé par les ambiances, on passe du métal à de la ballade tout en suivant un fil conducteur. Car là où beaucoup de guitaristes se seraient perdus dans de l'esbrouffe instrumentale, Rondat construit un véritable univers de métal progressif instrumental où les ambiances s'enchainent et où on a l'impression de naviguer dans une histoire. Aujourd'hui, "Amphibia", après 12 ans pendant lesquelles Dream Theater a tout expérimenté au niveau prog, n'a pas pris une ride. A se demander si Rondat à l'époque n'avait pas une longueur l'avance sur la créativité de John Petrucci.

L'album ne se résume pas uniquement au morceau concept "Amphibia". Les 6 titres restant étant d'un très haut niveau. On notera la reprise speedée à l'aller-retour des 4 saisons de Vivaldi façon métal/guitar-hero, reprise que Rondat reprendra d'ailleurs de maintes fois lors de ses concerts avec Jarre, le génial "Backhand" à la fin monstreuse associant sweeping et tapping, le superbe mélodique "Dreamstreet"... Seule la reprise de Jean-Michel Jarre "Equinoxe IV" venant cloturer l'album présente peu d'intérêt.

5 ans après "Rape Of The Earth", le guitar-hero français signe là son meilleur album et surtout son meilleur morceau. Un album qui sera d'ailleurs remarqué par Joe Satriani qui invitera Patrick Rondat pour un G3 sur le territoire français aux côtés de Michael Schenker.