Artiste/Groupe:

PhonoPaths

CD:

Sandwich, Ducks and Dishwasher: the Chronicles of Supertaste.

Date de sortie:

Mars 2019

Label:

Indépendant

Style:

Crazy Progressif Metal

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

14/20

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Souvenez-vous, vous avez six ans, il est 12h28 et dans deux minutes exactement, la cloche sonne pour annoncer la grande récré. Vous courez, vous sortez à toute vitesse pour rejoindre la cour et là, c’est un monde merveilleux de jeux, d’amusements et vous respirez la joie de vivre à plein poumon. Je suis certes dans l’image d’Epinal mais cette situation résume assez bien l’effet que m’a fait l’album de Phonopaths : Sandwich, Ducks and Dishwasher: the Chronicles of Supertaste. Une forme de grande récréation festive où tous les délires, vecteurs de joie de vivre puérile, sont concentrés en moins de huit titres.

Phonopaths c’est un duo : 8oris à la guitare et à la basse et Wonky Joe au(x) chant(s), accompagné de baguette de maître par une batterie électronique. Ces deux grands fous nous proposent une sorte de labyrinthe musical qui nous raconte des histoires fantastiques sur des personnages ridicules et psychotiques. Leurs principales influences sont d’autres grands malades comme Devin Townsend, The Dillinger Escape Plan, Mr. Bungle, Igorrr, Marilyn Manson… Et je peux vous assurer que le terme de shaker musical est à des kilomètres de la folie qui se dégage de ce skeud. Ils feraient presque passer le Canadien chauve pour quelqu’un de mentalement équilibré.


Je ne peux pas commencer cette chronique sans vous laissez admirer le pitch de leur album : « Ce support musical conte l'histoire d'un personnage Oro, qui s'apparente à un nain de jardin, qui veut se faire le plus merveilleux des sandwichs. Malheureusement sa route est semée d’embûches... (ooohhhh… NDLR) Entre altercations, courses poursuites avec un Duck SWAT armé jusqu'aux dents et une armée de betteraves zombies, Oro sera finalement arrêté et jeté dans le grand pot de chambre : l'enfer de ce monde. Afin de s'échapper, mais également de faire tomber un gouvernement privant ses sujets du sens du goût, Oro devra devenir Supertaste ! Les fesses du grand méchant Ding Sinned Pin seront joyeusement bottées et une méga grosse teuf pourra avoir lieu. » Voilà, vous savez maintenant où vous mettez les oreilles.

Alors comment vous présenter ce disque ? C’est bien ici mon plus gros défi, car espérer vous décrire les titres ou vous parler des ambiances est une peine perdu. Il y en a bien trop sur ce disque ! Ce duo me fait écho à Carnival In Coal dans sa folie créatrice. Mais un CiC qui aurait décidé de rallonger ses titres avec un aspect progressif plus prononcé.


Dans ce magma d’influence, la plus significative dans cette œuvre est certainement ce qui a été proposé par Devin Townsend au moment de Ziltoïd, et en particulier sur les titres les plus « feu d’artifice » de riffs. Il y a, tout d’abord, des couches, des recouches, des surcouches, et surtouches (oups désolé)... et surtout un nombre de propositions musicales qui s’entremêlent et qui sont juste hallucinantes. Il y a également cette volonté de mise en scène musicale, de voyage, des personnages et autres délires. Seulement Oro cherche un sandwich et non pas du café…

Mais les limiter à cette seule inspiration serait une erreur, ils savent saupoudrer leur musique de touches d’à peu près tous les styles Metaaallllll !!! Un petit riff de Dillinger : présent ; un chant Mansonien : présent ; une construction à la Messhugah : présent ; un hurlement à la Mayhem : présent ; Benjamin : présent… C’est très, très fourni !

Pour exprimer un bémol, je pense sincèrement que les gars doivent être de véritables mines d’or d’idées et savent clairement les mettre en musique c’est une évidence. Toutefois, il faut se coltiner l’album, le terme de labyrinthe musical n’est absolument pas galvaudé. Vous avez envie d’un petit titre "Easy listening", désolé pas de ça chez PhonoPaths, il faudra clairement en vouloir pour digérer ces huit titres pour un album qui frôle l’heure. Je ne suis pas convaincu que, même les plus aguerris, arrivent au bout de ce sandwich musical pas si digeste que ça.

Pour conclure, si vous êtes rodés au marathon musical à la sauce Townsend, cet album ne devrait pas trop vous effrayer. Vous devriez même y retrouver des références qui vous parlent. En revanche si vous n’avez jamais vraiment accroché à cette démarche artistique, je pense que vous allez galérer pour rentrer dedans. Mais l’œuvre que propose PhonoPaths est clairement à part, une curiosité avec une créativité presque sans limite. Nous sommes ici loin des standards, loin des codes, loin des trois minutes des bandes FM, et rien que pour cela il mérite une oreille attentive.


Tracklist de Sandwich, Ducks and Dishwasher: the Chronicles of Supertaste:

01. Chasing The Big Sandwich.
02. Readysh
03. Down With The Over-eater of Duck’s Egg Omelets
04. OroNiRik
05. Trail To Trail Try Hell
06. Bullyshwashers
07. Supertaste
08. Anarchik Kream Party

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