C H R O N I Q U E

Porcupine Tree est un groupe Anglais crée par Steven Wilson en 1987. Steven est un jeune autoditacte de la guitare et du clavier, et il crée Porcupine Tree, au départ comme une espèce de blague. Il invente littéralement l'histoire d'un groupe des années 70, les membres, la carrière, et il le nomme Porcupine Tree. Petit à petit, PT fait son chemin. Les membres du groupe sont restés quasiment les mêmes depuis l'origine, avec donc Steven Wilson au chant et à la guitare, Richard Barbieri aux claviers, Colin Edwin à la basse, Gavin Harrison à la batterie et plus récemment John Wesley (guitare et choeurs). Ils sortent aujourd'hui leur 9ième album, sur le thème du mal vivre de la jeunesse. On note 2 invités de marques, Robert Fripp (King Crimson) sur "Way out of Here" et Alex Lifeson (Rush) sur "Anesthetize".

Fear of a Blank Planet (7:28): Le premier morceau donne le ton. Ca sera noir, sombre, mélancolique. Sur ce morceau, la guitare attaque par un arpège plutôt pas mal. Bon rythme enlevé assez heavy avec un gros son de clavier en fond. La voix est passée à travers une moulinette (genre le tube des Buggles pour ceux qui se rappellent). Sur le refrain, l'effet disparait, la voix est plutôt sympa (je ne vois pas l'intérêt de la cacher derrière des effets). Le tout est assez accrocheur et plaisant. On a droit à un petit break avec un piano intéressant vers la fin.

My Ashes (5:07) : Grosse influence de LedZep sur ce morceau. Le clavier sonne comme dans un bon vieux "House of the Holy". Morceau calme, guitare acoustique et clavier. Voix non trafiquée, douce et mélodieuse. Quand le morceau démarre, les claviers deviennent beaucoup plus symphoniques. C'est plus près de Tears for Fears que de LedZep, mais c'est pas mal. Ca reste très mélancolique.

Anesthetize (17:42) : Le morceau fleuve de l'album. Assez bizarre d'ailleurs car il est vraiment fait de plusieurs parties complètement différentes, mais bon pourquoi pas. Très bonne intro clavier/batterie. Voix assez haute et triste, dans un morceau assez atmosphérique rythmé par une batterie esseulée. Au bout de 3mn, ça décolle avec un pseudo solo de guitare avec un effet pourave de saturation extrême vient un peu secouer l'ambiance. Un vrai solo de guitare enfin (Alex ?) nous ramène a quelque chose de beaucoup prenant et émotionnel. Puis changement radical : gros riffs de guitare syncopés (style du dernier Pain of Salvation). Très surprenant, et très bon ce break. On entame alors un passage plus heavy qui n'a plus grand-chose à voir avec notre morceau au départ. Les effets sont remis sur la voix et la rythmique est beaucoup plus engagée. Le refrain nous accroche au vol. La partie heavy dure jusqu'à 12mn. A partir de là, on attaque une 3ème partie encore différente, assez Pink Floyd-ienne, avec pas mal de choeurs en canon, sur un rythme lent. On retrouve un peu aussi quelque chose proche de Marillion, notamment dans le solo de guitare (d'ailleurs Steven a travaillé dans le passé avec Fish puis Marillion).

Sentimental (5:26): Très bonne intro de piano, vite rejoint par la voix et une rythmique électro. Un bon morceau très mélodique, entre Tears for Fears et U2, au refrain accrocheur, lent et mélancolique a souhait. Petit solo de guitare acoustique. Beau !

Way Out of Here (7:37): Intro étrange. Tempo semi lent. Assez grosse influence de Marillion ou de Pink Floyd, toujours aussi sombre. Break de claviers vers 4:30, puis gros intermèdes aux riffs super heavy (contraste super surprenant). Final un peu délirant.

Sleep Together (7:28): Excellente intro de claviers électro. Voix haute et mélancolique. La rythmique batterie/basse lourde vient lancer le morceau, lancinant, semi lent avec ce thème de synthé répétitif. Le refrain, accrocheur, reprend la voix à effet "radio". Les claviers, très symphoniques, emportent le tout dans une certaine lithanie, entrainante (non sans rappeler un morceau comme Kashmir de LedZep). Gros travail de claviers sur la partie finale.

Cet album, au final, est très surprenant. Je ne l'ai pas aimé du tout à la première écoute (je n'aime pas les effets sur la voix) et j'avoue être maintenant sous le charme. C'est très sombre, mélancolique, y a pas mal de claviers, pas de musiciens qui sortent du lot, mais un groupe homogène (quasiment pas de solo) et des compositions très intéressantes. A découvrir d'une pièce.