Artiste/Groupe:

Pretty Maids

CD:

Undress Your Madness

Date de sortie:

Novembre 2019

Label:

Frontiers Music

Style:

Hard & Heavy

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

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Depuis un (long) moment, Pretty Maids fait preuve d'une certaine constance. C'est vrai, le groupe livre régulièrement (tous les trois ans depuis le début de la décennie si l'on prend en compte les "vrais" albums studio) des disques bien faits, tout à fait honorables, échappant ainsi allègrement au statut de "has been" qui aurait pu être le sien. Les fans le savent, ils peuvent faire confiance à Atkins et Hammer, les deux complices inamovibles et présents depuis les débuts de l'aventure. Il y a pourtant bien eu des hauts et des bas dans la carrière des Danois mais reconnaissons que, depuis un Pandemonium très réussi et qui a bien surpris son monde en 2010, le combo mène plutôt bien sa barque (sans grand coup d'éclat non plus, ça aussi, il faut le reconnaître). A l'heure où l'on apprend que Ronnie Atkins se bat contre un cancer du poumon (ah non, hein... ne me dites pas que cette saloperie va nous prendre un autre Ronnie, je ne veux pas l'entendre), le groupe sort un nouvel album intitulé Undress Your Madness (son quinzième si je ne me trompe pas, je ne compte pas les EP, les compilations ou les live). Le titre et le visuel laissent imaginer un opus peut-être un poil plus sombre ou heavy que ses prédécesseurs les plus récents. Ca me plairait. Qu'en est-il ? 

On commence avec une intro nommée... Intro (ok, ça se tient) qui dure trente-quatre secondes et ne sert pas à grand-chose (elle aurait pu être totalement intégrée à Serpentine, la piste suivante). Serpentine, parlons-en : mid-tempo solide, charpente hard rock qui montre que les papis en ont encore sous la semelle, un riff entêtant (que je n'adore pas, mais c'est totalement subjectif), un Ronnie Atkins en voix, de la mélodie qui accroche... Rien de suprenant mais un titre efficace. Ca n'a pas la force de frappe d'un Pandemonium ou d'un récent When God Took A Day Off qui lançaient les albums dont ils étaient issus sur des rails plus heavy mais ça fait le job avec un savoir-faire certain. Pour la grosse claque, on repassera. Même remarque (en plus accentuée) pour le titre suivant : Firesoul Fly. Là, c'est clairement la facette plus rock, presque FM, de Pretty Maids qui est mise en avant. Cela dit, dans le style, c'est bien fait. C'est juste que j'ai toujours préféré l'aspect plus heavy de la musique des Danois. On ne pourra pas reprocher à Firesoul Fly de manquer d'accroche, ça sent même le gros tube fédérateur qui fonctionnera très bien en concert, mais j'attends toujours quelque chose de plus musclé (et un peu moins lisse). 

C'est avec la quatrième piste (qui n'est autre que la chanson titre) que le ton se durcira... relativement du moins. Car oui, l'intro d'Undress Your Madness donne dans le costaud avec double grosse caisse et riff puissant à l'appui, mais dès que le couplet démarre, on reste sur du mid-tempo, dont l'allure est d'ailleurs quasi-identique à celle des deux morceaux précédents. N'empêche : gros son, mélodies chiadées, bon refrain... on est face à un morceau heavy réussi. Et la production, toujours assurée par Jacob Hansen, est impeccable. Impeccable mais, elle aussi, inchangée. Tout cela est donc très bien fait et assure une continuité stylistique certaine avec ce que le groupe propose depuis 2010... mais du coup, on ne pourra pas feindre la surprise, si vous voyez ce que je veux dire. On est vraiment en terrain connu.

La suite alterne morceaux rock mélodiques, parfois proches de ce qu'Atkins a pu faire avec Erik Martensson dans Nordic Union, (Runaway World, Shadowlands), compos balladesques (Will You Still Kiss Me au couplet pas trop gentil mais au refrain plus mièvre ou Strength Of A Rose qui clôt l'opus) et chansons (heureusement) plus rentre-dedans comme Slavedriver ou les excellentes If You Want Peace (Prepare For War) et Black Thunder, deux pépites assez imparables qui montrent que les Pretty Maids peuvent encore mordre. Et si les pistes plus soft constituent une moitié d'Undress Your Madness, reconnaissons qu'elles sont peut-être encore plus "tubesques" que sur les disques précédents... Vous l'avez cependant compris, j'ai une préférence pour l'autre moitié (que j'aurais aimé encore plus fournie du coup... avec une petite speederie qui manque bien à l'appel par exemple). A part ça, la performance des Danois est globalement irréprochable. Je tire surtout mon chapeau à Ronnie Atkins qui, du haut de ses cinquante-cinq ans, ne semble pas vieillir. Quelle puissance ! Quelle maîtrise ! Il est bon dans tous les registres et conserve une belle hargne (écoutez-le sur Black Thunder, c'est la classe !). 

Et voilà, on ne peut nier qu'encore une fois, Pretty Maids livre une galette plutôt bien faite qui saura convaincre beaucoup de ses fans. Je suis cependant obligé d'émettre quelques réserves. Undress Your Madness ressemble beaucoup à ses prédécesseurs et l'écoute de ses nouvelles compos peine à provoquer un grand enthousiasme chez moi. Certes, c'est bien fichu, accrocheur, y a de la mélodie et du gros son... mais c'est très / trop familier. De plus, comme je l'ai dit plus haut, je préfère mon Pretty Maids bien heavy. Pour moi, le grand album du groupe, c'est Red Hot And Heavy. Si je regarde ce que les Danois ont fait plus récemment, le pic qualitatif de ces dernières années, c'est Pandemonium. Depuis, c'est bien mais un peu plus soft... plus hard rock que heavy metal. Kingmaker passait encore parce qu'il démarrait plus fort que ses premiers singles l'avaient laissé entendre (et parce que sa seconde moitié était quand même plus heavy que la première). Là, ce n'est pas si différent, je vous le concède, mais j'ai tout de même plus l'impression de me retrouver face à une machine à produire du tube hard efficace que devant un groupe balançant du vrai riff costaud qui donne envie de faire du air guitar. Le titre de l'album et son illustration constituaient donc une fausse piste : Pretty Maids conserve un savoir-faire indéniable mais cet opus n'est pas plus sombre, agressif ou fou que les précédents. Au contraire. Mais si vous êtes friands des titres les plus mélodiques de ces Danois, ajoutez quelques points à ma note et allez-y en toute confiance ! Maintenant, Ronnie, bats-toi et enterre ce crabe ! 
 

Tracklist de Undress Your Madness : 

01. Intro
02. Serpentine
03. Firesoul Fly
04. Undress Your Madness
05. Will You Still Kiss Me (If I See You In Heaven)
06. Runaway World
07. If You Want Peace (Prepare For War)
08. Slavedriver
09. Shadowlands
10. Black Thunder
11. Strength Of A Rose

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