Primal Fear

Artiste/Groupe

Primal Fear

CD

Delivering The Black

Date de sortie

Janvier 2014

Label

Frontiers Records

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

15/20

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C H R O N I Q U E

Je suis la carrière de Primal Fear depuis les début du groupe en 1998 et j'ai quasiment tous leurs disques. Cependant, je ne vous cacherai pas que mon intérêt pour le gang teuton a connu des haut et des bas. Ces derniers temps notamment, le coeur n'y était plus vraiment. Les deux derniers albums (16.6 Before The Devil Know You're Dead, titre un peu trop long tout comme le contenu, et Unbreakable) n'étaient pas vraiment mauvais mais manquaient d'ambition (à mon goût) en reprenant la recette des cinq premiers opus suite à l'échec commercial des pourtant excellents Seven Seals et New Religion qui, sans trop s'éloigner du style Primal Fear, montraient un visage légèrement plus aventureux et moins prévisible. Du coup, au moment de me lancer dans l'écoute de ce nouvel (et dixième) essai intitulé Delivering The Black, je n'ai pas de grandes attentes mais j'imagine un album assez classique proposant toujours un metal puissant et racé, cultivant l'héritage des grands maîtres Accept et Judas Priest... Un gros aigle en metal est sur la pochette, pas de boulersement en vue...

Mat Sinner (fondateur, bassiste, compositeur, producteur de Primal Fear) l'a d'ailleurs annoncé lui-même, Unbreakable a eu du succès et le groupe a eu envie de poursuivre dans cette voie tout en améliorant certaines choses. Après écoute de Delivering The Black, on peut le dire : l'objectif est atteint. La première chose qui saute aux oreilles : le son. Il est énorme et classieux. Avec Mat Sinner à la production et la paire Achim Köhler / Jacob Hansen au mixage et mastering, les chances de finir avec un petit son de Mickey étaient quand même minimes. Pour ce qui est des compos, pas de grosse surprise ou d'innovation : classicisme et efficacité sont à l'ordre du jour... mais au bout de quelques pistes, il semble que cette nouvelle mouture soit tout de même un peu plus accrocheuse, variée et sympa que les récentes offrandes du groupe. La recette employée est pourtant globalement la même mais je note que je prends un peu plus de plaisir à l'écoute de ces nouvelles compos. L'enlevée King For A Day fait démarrer cet opus avec punch. un gros riff typique avec ces petites harmoniques sifflées (à la Zakk Wylde) que j'aime tant, une section rythmique solide comme un roc et un Scheepers en forme. Ce morceau n'est pas lent mais le suivant, Rebel Faction, va plus loin. Voilà un petit numéro speed aux influences thrash parfaitement efficace... ça va très vite et ça fait du bien. Comme en plus, Primal Fear évite les petites mélodies happy metal à la c**, c'est parfait. C'est carré et ça ne ressemble pas à du Chantal Goya "metallisé". Le titre suivant, auquel je n'ai pas accroché dès la première écoute, When Death Comes Knocking, est beaucoup plus lourd et épique. Le refrain est assez classe... c'est vraiment la mélodie et le chant de Scheepers qui tirent cette compo vers le haut. De toute façon, il faut bien le dire, les musiciens sont, comme toujours, excellents. Le niveau est très solide : la paire de guitaristes Beyrodt / Karlsson fait un boulot remarquable, le batteur Randy Black (ex-Annihilator, Duskmachine) est un tueur de premier ordre... et Ralf Scheepers... franchement, je pense qu'il est devenu l'un des meilleurs vocalistes du genre. Alors, comme les chansons sont bien écrites, que l'ensemble est puissant et sombre avec pas mal de morceaux assez rapides et qu'un soin particulier a été apporté aux mélodies, il n'y a pas grand-chose à redire. Si ce n'est que ça ne réinvente pas la roue. Allez, encore deux ou trois petites choses : One Night in December est un morceau épique et classe de plus de neuf minutes avec de chouettes arrangements. J'aime quand le combo se fend de ce genre de compos, ça donne une autre dimension à l'album. Il y a aussi des titres plus classiques et enjoués entre hard et heavy (Alive & On Fire, Never Pray For Justice avec son passage "we came to rock, we came to rule, we're made of fire"... vous êtes faits de feu, les gars, sérieusement ?), un peu clichés mais balancés avec conviction. Enfin, la ballade Born With A Broken Heart s'en tire pas mal (comme souvent avec Primal Fear) même s'il ne s'agit pas de leur meilleure. Liv Kristine (Leaves' Eyes) serait d'ailleurs invitée sur cette chanson. Oui, "serait" parce que, pour être tout à fait honnête, sa participation sur le refrain est si anecdotique et lointaine (cachée derrière tout le reste) que ça aurait pu tout aussi bien être la boulangère du quartier venue ravitailler les membres du groupe en apple strudel à la pause goûter que je n'aurais pas fait la différence. Enfin, l'album se termine sur Inseminoid, une chanson bien speed avec double grosse caisse et harmonies de guitares comme il faut... sauf que ça ressemble à s'y méprendre à Nuclear Fire (compo dispo sur l'album du même nom).

Delivering The Black n'est (en ce qui me concerne) pas la claque de la décennie. Primal Fear fait ce qu'il sait faire... et il le fait très bien. Le groupe nous livre-là un bon cru, tout à fait représentatif de son talent et de sa force, sans trop surprendre et en n'évitant pas toujours les redites. Ah, évidemment, s'il s'agissait du premier album du combo, on s'extasierait un peu plus... mais bon, c'est le dixième. N'empêche, c'est quand même catchy, puissant, entraînant... très pro. Quelques pistes sortent vraiment du lot et ce nouvel opus a beau ne pas égaler les deux ou trois meilleurs du groupe, il s'en rapproche fortement. Plus réussi que 16.6 ou Unbreakable ? A mon sens, oui. Les dix pistes passent assez vite, et en dépit de passages convenus, l'envie de zapper ne se fait pas trop sentir. Malgré l'aspect un peu prévisible de la chose, on passe tout de même un très bon moment et on se doit de reconnaître que, dans ce style qu'est le gros heavy germain à la papa, peu de concurrents peuvent prétendre offrir bien mieux que ce Delivering The Goods Black (toute allusion à un titre de chanson d'un groupe de heavy metal britannique ayant "vaguement" influencé les messieurs dont l'album est chroniqué aujourd'hui ne saurait être que pure coïncidence... ou pas). Bien joué, messieurs.

 

Tracklist de Delivering The Black :

01. King For A Day
02. Rebel Faction
03. When Death Comes Knocking
04. Alive & On Fire
05. Delivering The Black
06. Road To Asylum
07. 
One Night in December
08. Never Pray For Justice
09. Born With A Broken Heart
10. Inseminoid

 

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