Prong

Artiste/Groupe

Prong

CD

Rude Awakening

Date de sortie

1996

Style

Metal Indus

Chroniqueur

Scum

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Prong, Prong, Prong. Comment parler metal indus sans citer la bande à Tommy Victor ? Mage oublié des années 90, meneur d'un groupe sous estimé, et pourtant épaulé par le grandissime Paul Raven, Victor n'a jamais été reconnu à la hauteur de son talent. Pour preuve, alors qu'en 1996 sort ce Rude Awakening, le groupe a déjà délivré Beg To Differ et Cleansing, deux tueries pures et dures, parsemées de bombes telles que Snap Your Fingers, Snap Your Neck, Who's Fist Is This Anyway ou Prove You Wrong, synthèse d'un thrash indus de haute volée, enfumé juste ce qu'il faut pour faire passer Ministry pour Vil Coyote. La désillusion qui va suivre ce dur réveil va être terrible, remisant le groupe au rang de nobody suite à un échec total, aussi bien niveau critique que niveau commercial. La faute à une époque moins propice qu'au tout début des nineties, Nirvana étant passé par là. La faute aussi à un léger changement de direction amorcé en direction de plus de mélodie et de moins de froideur.


Rude Awakening, c'est déjà une pochette. Une pochette étrange, choquante, pour certains de mauvais goût, pour d'autre totalement quelconque. Une image étrange de ce qu'est ce lendemain de fête difficile, ce jour où l'on se rend compte que tout n'est peut-être pas aussi bien que prévu. Rude Awakening c'est une production étrange, au début propre et lisse et qui, au fil des écoutes, se désagrège pour laisser apparaître la saleté qui habite les compositions. Mais lorsque finit le Proud Division bonus, on se rend compte que Rude Awakening, c'est surtout une école du riff. Paul Raven est un dieu, c'est entendu, mais bordel, Victor n'était pas loin de ce statut ! Reprenons au début.


Déboule d'abord Controller, titre rapide, qui vous écrase la face contre le sol : riffs tour à tour groovy et irritants, les guitares hurlent, les couplets vous font décoller avant que le refrain ne vous ramène violemment au sol. Rajouter par dessus ça un break indus du plus bel effet, et vous avez un morceau qui au premier abord vous paraitra étrange, mais qui jamais plus ne quittera votre cerveau. Caprice enchaine, plus incertaine, hantée par un lointain grondement industriel. C'est fini, vous ne descendrez pas du train avant la fin. Le morceau titre, d'un dépassionnement total, confirme le désenchantement qui peuple les titres de ce Prong là. La fin du rêve américain, c'est de ça qu'il s'agit. Les années 80 vendaient le rêve américain et la réussite pour tous, les années 90 symbolisent la fin de ce style de vie et de ces croyances, Rude Awakening en est la bande son. Parlons un peu du chant de Victor, narrateur de cette chute sans fin : il manie sa voix comme un véritable conteur, nous raconte que tout est parti, fait le bilan d'une époque révolue et ne donne aucun signe d'éclaircie à venir. Mélodique et dans un registre plus parlée que vraiment chantée, la voix de Tommy sied à merveille à cette ambiance. Unfortunately martèle, tape du pied en pleurant, pendant que Face Value enterre le refus de voir la vérité en face. Il est facile de sentir le Killing Joke passé à tabac dans une rue sombre de Seattle, dans un quartier où les dealers sont rois.

A vrai dire, il faut attendre Slicing pour voir un début de baisse de régime au niveau inspiration, le morceau se répétant un peu trop salement pour garder toute sa force de percussion. Heureusement Without Hope redresse de suite la barre, un morceau d'une tristesse qui n'a d'égal que le dégoût pour ce monde qui transpire de ces quelques trois minutes. Une hausse de tension surgie de nulle part pour nous sortir de notre léthargie, Man's Ruin tabasse gentiment mais tabasse quand même. Innocence Gone sent la désillusion et la déprime à plein nez, souligné par une opposition mélodie/colère musicale. Les trois derniers titres sont dispensables, n'offrant rien de plus à ce qui a été montré avant.

Alors que retenir de Rude Awakening ? Une cohérence de tout les instants, un travail mélodique très soigné, une violence sourde très marquée, il vieillit moins bien que certains de ces contemporains. Normal, c'est un disque d'époque, de révolte face à une situation et un monde donné. Tommy Victor prouve avec celui-ci qu'il fait parti des artistes qui comptent dans le monde du Metal et ce disque, malgré ses baisses de régimes occasionnelles, se targue d'être un sacré album des années 90.

Tracklist de Rude Awakening :


1. Controller
2. Caprice
3. Rude Awakening
4. Unfortunatly
5. Face Value
6. Avenue Of The Finest
7. Slicing
8. Whithout Hope
9. Mansruin
10. Innocence Gone
11. Dark Signs
12. Close The Door
13. Proud Division

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