Queensryche

Artiste/Groupe

Queensrÿche

Album

American soldier

Date de sortie

Mars 2009

Style

Heavy progressif

Chroniqueur

christian

Note christian

11/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

A l'écoute du dernier album d'un groupe mythique de heavy-métal, je reste perplexe au point de commettre un "crime" de lèse-majesté ("Mind-crime" même...).
Plusieurs explications à celà : toutes plus orientées les unes que les autres, autrement dit subjectives au premier chef ! Mais vous voulez mon avis ou celui de l'intelligentsia du métal (oh oui, elle existe aussi...) ?
Car c'est un fait : tous mes arguments peuvent se retourner contre moi !
"American soldier" puisque c'est ainsi que s'intitule la dernière livraison des "monstres" du heavy prog, est un concept-album assumé : en grande partie bati sur les témoignages d'anciens combattants, il semble dédié à tous les soldats qui ont croisé la guerre sur leur chemin...Si louable que soit l'intention, elle ne s'avère pas au fil des exemples choisis par les protagonistes des plus originales, ni des moins mélodramatiques : en clair, un thème qui ne "mange pas de pain" : qui de nos jours ne s'insurge pas contre les atrocités commises en temps de conflit, des conséquences irréversibles et des dommages collatéraux ?...Un élément de plus pour l'accusation mais pas des plus convaincants à mon point de vue / c'est toujours mieux que de s'étendre sur la pluie et le beau temps ou la douceur des sentiments !
On ne présente plus les protagonistes justement : Geoff Tate chante toujours juste, Eddie Jackson manie les cordes de sa basse comme un dieu ("A dead man's world" !), Michael Wilton sait maîtriser des soli de toute beauté ("Sliver" ou "Remember")... Et pourtant, chaque morceau laisse sur sa faim : miêvre, lancinant, redondant... Le style de Queensrÿche n'emballe pas l'auditeur au premier abord / me gave au deuxième ou troisième ras-bord !
De plus, les écoutes successives soulignent l'absence d'homogénéité de l'album tant en ce qui concerne la succession des plages qu'au sein d'un même morceau : la richesse des compos suit une courbe ascendante de montée en puissance volontaire / la fin est effectivement moins indigeste que le début !
La construction du propos s'adresse aux convaincus de la première heure : l'alternance de textes déclamés par les soldats, de bruitages typiquement guerriers et de chants souvent décalés par rapport à la rythmique, quelquefois repris en choeurs donne une impression de manque d'unité préjudiciable à la clarté du message ("If I were a king"), détail pour les fans peu scrupuleux / priorité pour le ronchon critique !
Vous l'aurez compris, "American soldier", pas plus d'ailleurs que le must que fut "Operation mindcrime" en 88 (eh oui, 20 ans déjà !), ne m'aura transporté : je suspecte (à tort ?) un manque d'honnêteté, un surf sur une réputation pourtant mise à mal après les récentes déceptions que furent "Tribe" et "Operation mindcrime 2", un snobisme inconciliable avec l'esprit métal... Mais je n'étais assurément pas le mieux placé pour juger de ce que l'intelligentsia qualifie déjà de renaissance de Queensrÿche...