Artiste/Groupe:

Radio Moscow

CD:

Live! In California

Date de sortie:

Juillet 2016

Label:

Alive NaturalSounds Records

Style:

Stoner Psyché

Chroniqueur:

Didier

Note:

15/20

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Amis hippies, fan des 60’s/70’s, amateurs de musique blues rock psyché, de morceaux interminables avec beaucoup d’improvisations, de power trio, du son de la Rickenbacker, de solos bluesy, je crois que je tiens le live qu’il vous faut pour aborder cette rentrée 2016 du bon pied.
Tout est réuni dans cette captation live, brute de décoffrage des rockers de l’Iowa, Radio Moscow. L’esprit Woodstock/Monterey plane sur ce Live! In California, pourtant enregistré en 2015 au Satellite Club de Los Angeles. Le groupe est taxé souvent d’underground, et d’ailleurs il est relativement peu connu dans nos contrées alors qu’il existe depuis 2003. J’en ai personnellement entendu parler grâce aux Blues Pills. En effet, Zach Anderson et Cory Berry, respectivement bassiste et batteur, ont officié au sein de Radio Moscow avant de partir fonder Blues Pills avec Elin et Dorrian (Cory étant parti depuis). Rien d’autre à propos du groupe, ni leurs quatre précédents albums, dont le dernier Magical Dirt sorti en 2014. Leurs tournées, comme souvent, ont consciencieusement évité la France, ce qui n’aide pas non plus. Bref, tout ça pour dire que l’on découvre avec des yeux (oreilles surtout) encore plus ébahis ce Live! In California. Certains morceaux sont longs, de sept à neuf minutes, on sent que le groupe part du morceau d’origine et brode pas mal, comme dans les bons vieux albums live de Rainbow, Deep Purple, Led Zeppelin, 10 Years After et consorts. Si la basse d’Anthony Meier et la batterie de Paul Marrone assurent une section rythmique en béton armé, c’est quand même la guitare de Parker Griggs qui est la pièce maîtresse du trio. C’est aussi Parker qui chante et sa voix, parfois un peu chevrotante, complète à merveille le combo.


Dès l’intro de I Just Don’t Know, on comprend que ça va jouer fort, lourd et distordu. Ça part souvent en solo de guitare échevelé, soutenu par la Rickenbacker ronflante et la batterie très pressante. Ce premier morceau est un croisement entre Black Sabbath et Jimi Hendrix Experience. Death Of A Queen a des petits passages très Led Zeppelin, la guitare défouraille dans tous les sens, Parker a clairement écouté beaucoup de Jimi Hendrix dans sa jeunesse. Broke Down revient sur des bases très Black Sabbath avec les petits trémolos de voix à la Steven Tyler. Le break et le solo de guitare sont assez géniaux. Le morceau enchaîne directement sur I Don’t Need Nobody, ajoutant encore à l’énergie qui ressort de ce concert. Les solos de Parker sont nombreux, il alterne wah-wah, chorus et autres techniques d’époque qu’on retrouve dans les grands live de 10 Years After ou de Cream. On trouve des passages plus blues comme 250 Miles/Brain Cycles, assez calme (au moins dans la première moitié), où Parker fait monter l’ambiance avec ses solos de guitare inspirés à la Jeff Beck, avant d’exploser pour la deuxième moitié du morceau qui fleure bon l’impro du trio. Before It Burns délire un peu au niveau du solo : ça plane, ça voyage ; si c’est pas de l’abus de LSD, c’est bien imité. C’est aussi le morceau le plus long, avec presque neuf minutes. Parker n’est pas très causant entre les morceaux et il se contente de balancer la sauce. The Escape envoie encore du pâté niveau guitare. Chance Of Fate est une reprise de Sainte Anthony’s Fyre, très blues-à-la-Hendrix, et elle fait suite à un City Lights assez bluesy aussi. Deep Blue Sea est un monstrueux 12 bar blues, un des meilleurs morceaux de l’album, avec une petit clin d’œil à Led Zep sur le final. Pas de temps mort dans ce live, les mecs devaient être lessivés. These Days est encore une belle démonstration de la virtuosité de Parker à la Stratocaster. Rancho Tahoma Airport au titre étrange (pourquoi pas Roissy-Charles-de-Gaulle ?) est pourtant un de mes morceaux préférés : du groove, de l’énergie, des solos de dingue. L’autre morceau de presque neuf minutes, c’est No Good Woman qui, comme son homologue Before It Burns, part en bon délire hippie. Il permet aussi à Paul Marrone de placer un solo de batterie dans un style très John Bonham. Parker doit pouvoir faire refroidir le bout de ses doigts pendant ce court intermède sans guitare. Rassurez-vous, il repart de plus belle à la fin du solo de batterie. Un furieux ! L’album se termine comme il a commencé avec un bon blues rock bien ficelé, So Alone.

Au final, près de soixante-dix-huit minutes d’énergie made in 70’s, garanties sans OGM, ni overdubs, de la part d’un groupe du XXIème siècle qui devrait attirer l’attention des fans de stoner/blues rock vintage munis d’un poil de curiosité. Les plus authentiques d’entre vous pourront même le trouver en version double vinyle ; elle est pas belle la vie ?

 
Tracklist de Live! In California :
 
01. I Just Don’t Know
02. Death Of A Queen
03. Broke Down
04. I Don’t Need Nobody
05. 250 Miles/Brain Cycles
06. Before It Burns
07. The Escape
08. City Lights
09. Chance Of Fate
10. Deep Blue Sea
11. These Days
12. Rancho Tahoma Airport
13. No Good Woman
14. So Alone