Ratt


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Artiste/Groupe

Ratt

CD

Infestation

Date de sortie

Avril 2010

Style

Hard Rock

Chroniqueurs

YannG, DrRock

Note YannG

17/20

Note DrRock

14/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

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C H R O N I Q U E YannG

Ratt... Voici un nom de groupe que tous les métalleux de la petite quarantaine associent au mouvement glam-US aux côtés de Poison, de Motley Crue, de Warrant... Surprise de taille : RATT est de retour en 2010 avec un nouvel album Infestation signé chez Roadrunner. Le coming-back de ce genre de groupes étant la plupart du temps décevant, c'est avec un a priori un peu négatif que j'abordais cette Infestation. Et là, énorme satisfaction, Infestation est un pur album de hard-US aux mélodies hyper accrocheuses et aux solos guitaristiques de malade, la claque !

RATT, conduit par le chanteur Stephen Pearcy à la voix de chat erraillée rappelant un peu le bon vieux Cinderella et par le guitar-hero Warren DeMartini, nous ramène dans les années 80 en nous proposant un hard-US racé à travers un album à l'excellente production. Pas une minute d'ennui tout au long de ces onze morceaux.

Eat Me Up Alive ouvre l'album. Dès les premières minutes, on comprend vite qu'Infestation est un grand album. Le refrain est un vrai tube de hard-US flirtant avec le FM, les riffs dépotent, et c'est sans compter le solo de guitare de Warren DeMartini qui laisse sans voix. Warren DeMartini est vraiment impressionnant tout au long de cet album à travers ses solos toujours efficaces, hyper mélodiques, très rapides et on-ne-peut-plus techniques. Il rappelle d'ailleurs un peu Al Pitrelli quand ce dernier collaborait avec Alice Cooper.

L'introduction de Best Of Me rappelle immédiatement les riffs d'intro des bons vieux Van Halen de l'époque David Lee Roth. Puis c'est au tour de l'excellent A Little Too Much, nouveau tube qui aurait pu être composé dans les décennies précédentes, au refrain répété sans cesse qu'on ne peut s'empêcher de chantonner. La voix erraillée de Stephen Pearcy donne vraiment du style à la musique de RATT.

Les énormes riffs de Look Out Below et le style même du morceau rappellent cette fois les vieux Alice Cooper de la période Hey Stoopid et Poison.

Certes, il n'y a rien de bien original tout au long de cet album mais tout est vraiment excellent, on prend plaisir à taper du pied et à chantonner. La classe.
RATT sort vraiment du lot des groupes de glam-US, cette Infestation est un pur bonheur, dommage que la date en juin au New Morning ait été annulée. Heureusement, les chanceux du Hellfest pourront se délecter du show du combo ricain.

C H R O N I Q U E DrRock

2010 : Dire que le retour de Ratt était espéré, je ne sais pas ! Attendu, je ne crois pas non plus. Pour mieux saisir la teneur de mes affirmations, je vous propose un rapide petit historique de ce fleuron du Hard Rock "made in L.A", qui naquit au début des années 80, et que l'on eu tôt fait de comparer à son faux demi-frère Motley Crüe.
 
Après la publication d'un premier mini album, faisant à l'époque office de carte de visite pour intéresser les Majors (aujourd'hui plus sûrement devenu "Collector"), Ratt s'était vite vu récompensé en signant et en publiant dans la foulée, pour Atlantic Record, les deux albums qui allaient les propulser au sommet de leur carrière, tant en terme de notoriété qu'en terme de ventes... Cela va sans dire. Malheureusement ! Ratt ne su pas réitérer l'exploit que celui de confirmer tout le bien que l'on pensait alors de lui à la sortie de Out Of The Cellar et de l'excellent et définitif Invasion Of Your Privacy. Car si Reach For The Sky était parvenu à corriger un temps soit peu le tir (si peu), Dancing Under Cover nous avait laissé un tel arrière goût de travail bâclé dans la bouche (les oreilles plutôt !) que le fan de la première heure était en droit d'en attendre bien d'avantage de la part du groupe sur ce disque. Puis, alors que certains Fans Ratt's avaient déjà quitté le navire, déboule en 1990 l'album qui allait (du moins le pensait-on) remettre durablement Ratt sur les rails du succès. Sauf que, si Detonator rencontra tout de même un certain succès, il ne fut que bien plus éphémère, dans la mesure où le vent du Hard Rock (en tout cas celui là) commençait à sérieusement tourner en direction d'autres courants nettement plus radicaux. Le "Black Album" de Metallica ça vous dit quelque chose ?!! La déferlante Grunge se chargeant de faire le reste.
Il aura donc fallu attendre (?) dix ans pour que Ratt nous ramène à nos bons souvenirs d'avec lui, et ce, grâce à un Ratt (l'album) en tout point remarquable (même réduit à quatre musiciens). Face à son insuccès, Pearcy jettera l'éponge et sera remplacé par John Corabi (jadis chanteur intérim chez Motley Crüe) sans que le groupe ne publie quoi que ce soit, jusqu'à ce jour de 2010.
Pour mieux légitimer son retour il fallait bien ça : que Stephen Pearcy réintègre les rangs du combo. Quelques festivals d'été plus tard, le groupe, visiblement en très grande forme, ne tarderait pas aussi à officialiser son retour discographique, non sans intégrer en son sein, l'ex-guitariste de Quiet Riot (autre groupe phare des 80') Carlos Cavazo, en remplacement de Robin Crosby, disparu en 1992 des suites de sa dépendance aux drogues.
 
Infestation, septième du nom, est donc désormais dans les bacs et se découpe en onze morceaux pour quarante-trois minutes. C'est assez court, certes, mais ça a le mérite d'être direct sans engendrer l'ennui.
Infestation lorgne également et ouvertement en direction des premières œuvres du groupe. Pas de réelles déconvenues me concernant, d'autant que Stephen Pearcy en avait clairement fait état dans la presse peu de temps avant mon acquisition de l'album.
Du côté de la production, là non plus, point de déceptions. Puissante et massive, pour ne pas dire musclé, jamais les guitares ne se seront montrées aussi rageuses que sur ce disque. De la même manière, le timbre si singulier de Stephen Pearcy n'a absolument rien perdu de sa superbe, choisissant même de durcir sensiblement son chant sur l'ensemble de l'album... Histoire sans doute d'inscrire, un tant soit peu, le groupe dans son époque. Est-ce suffisant ? Puisque de toute façon, le groupe a délibérément choisi d'écrire des titres calqués sur son passif.
... Pas tant que Ratt ait regardé dans son rétroviseur, mais trop axé sur les refrains qui font mouche (c'est déjà ça !), j'aurais aimé que le chanteur module d'avantage sa voix et prenne aussi le temps de peaufiner certaines de ses mélodies... surtout sur les couplets. Et puis si, dans les grandes lignes, la mission qui eut été la leur, est en partie remplie, je déplore en revanche que le jeu flamboyant de Warren De Martini ne se distingue plus autant que sur certaines de ses œuvres passées.

Réécoutez Detonator, ainsi que les deux premiers opus évidemment ! Sans faire l'impasse sur Ratt l'album de 1999, puis dites moi ce que vous en pensez.
Si l'on ajoute à ça deux ou trois pièces que l'on qualifiera de "tout juste agréables", et l'on aura tôt fait de placer plus facilement Infestation, entre le meilleur d'un Reach For The Sky et le moins captivant du meilleur de la formation... Ce qui n'est déjà pas si mal car des titres tels que "Eat me up alive", "Best of me", "Look out below" ou bien encore "Last call" devraient tous, à coup sûr, faire de sérieux dégâts en "live".