Artiste/Groupe:

Reptilian

CD:

Perennial Void Traverse

Date de sortie:

Avril 2016

Label:

Edged Circle Productions

Style:

Doomed Death Metal

Chroniqueur:

Azagtoth

Note:

15/20

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Je l’ai évoqué à plusieurs reprises, lors d’anciennes chroniques : la scène death metal norvégienne, autrefois dans l’ombre de son homologue black metal, a désormais son mot à dire. Au fur et à mesure des sorties, il se dégage même un caractère, un style particulier et propre à cette scène. On ne peut toujours en dire autant de tous les groupes qui pratiquent le death old school, hélas…

Reptilian est un nouveau groupe, puisqu’ils existent depuis 2012 et qu’ils n’ont qu’un split à leur actif avec ce premier album. Ils font tous partie d’un autre groupe, appelé Cockroach Agenda et qui n’a pas fait grand-chose jusqu’ici. Un d’eux fait aussi partie d’Inculter (avec lequel ils ont fait leur split) qui pratique un brutal thrash bien sauvage et sympathique.

Avec cet album, on fait immédiatement le parallèle avec une autre formation de la même scène : Obliteration.
Déjà parce qu’ils ont aussi tendance à faire des morceaux à rallonge (c’est encore plus vrai chez eux) avec des changements de rythmiques incessants, passant d’un doom de plomb à des accélérations aussi sauvages qu’inattendues. Ensuite parce que la production est la même : on a ce même son organique, notamment au niveau de la batterie, qui sonne comme si on était dans la même pièce.
Ce qui nous ramène à la principale influence de Reptilian, autre point commun avec Obliteration par conséquent : Autopsy, et en particulier Severed Survival.
Il y a régulièrement des plans qui rappellent cet album. Le chant est aussi un peu inspiré de celui de Chris Reifert, écorché et sans artifice, avec un rendu tout de même moins imposant.

Passées ces similitudes qui ne posent finalement aucun problème, on découvre un groupe qui a de l’inspiration, du talent de composition et aussi dans l’exécution et qui parvient avec aisance à nous pondre un premier opus sans longueur, sans réel temps mort, avec des riffs terribles à la pelle et une ambiance poisseuse et typiquement nécro (même si, apparemment, ça cause aussi de mythologie aztèque).

A l’instar d’Obliteration, tout le bien que je viens d’en dire ne m’est pas apparu évident dès la première écoute : Perennial Voice Traverse est un disque qui demande du temps pour être compris, apprivoisé. De prime abord, on constate que c’est un énième disque de death old school, peut-être un peu au-dessus de la moyenne en termes de crasse. Mais les écoutes se succèdent et l’intérêt va grandissant, c’est le signe que l’album est décidément bien au-dessus du lot. Les morceaux sont tellement longs et riches qu’on a l’impression que le disque contient bien plus que six titres. On pourrait presque parler de compos à tiroir.

M’est avis que la Norvège va nous fournir de plus en plus de groupes comme celui-ci. Ce qui est sûr pour l’instant, c’est qu’ils ont tous quelque chose de plus ou moins frais à proposer, qu’on arrive encore à les distinguer. La scène n’est pas encore arrivée à saturation et, de mon point de vue, on en est encore loin.
Profitons donc pleinement de ces très bonnes sorties. Car Reptilian est une formation qui tire largement son épingle du jeu, proposant un death certes très Autopsyen mais qui possède néanmoins une qualité d’écriture qui lui est propre.
Je soutiendrai cette scène jusqu’à ma mort (ou la sienne), car je n’ai rien entendu d’inintéressant jusqu’ici ; ils sont encore davantage dans la qualité que la quantité, pourvu que ça dure.

 

Tracklist de Perennial Voice Traverse :

01. Swamp
02. Possessed by the Eyes Of The Living God
03. Cede To Celestial Providence
04. Phantasm
05. Cadaverous Creature
06. Transmigration