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Reverence |
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The Asthenic Ascension |
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Avril 2012 |
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Candlelight Records |
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Black Metal Expérimental |
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fifi59 |
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19/20 |
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C H R O N I Q U E
Reverence, groupe français fondé en 1998 et oeuvrant dans le Black Metal, nous revient avec un quatrième opus nommé The Asthenic Ascension. Reverence a cette facilité à conjuguer le Black Metal, pouvant être atmosphérique ou virulent, avec des éléments Symphoniques, voire Indus.
Avec son prédécesseur, Inactive Theocracy, avec lequel j'avais découvert le groupe et qui représente une véritable référence dans le genre, j'avais observé cette maîtrise impressionnante que Reverence avait dans le développement des diverses atmosphères, installant une musique riche, variée, fascinante. Le combo ayant mis la barre très haut, The Asthenic Ascension allait-il lui emboîter le pas ou allait-on observer une régression ?
Bon, inutile d'attendre la fin pour le dire, ce nouvel album est le digne successeur de Inactive Theocracy !
Avec Earth, après un long début purement symphonique, sombre, mélancolique, nous débutons ce voyage qui va s'avérer noir, très noir, mais bon sang que c'est bon d'écouter un titre aussi dense et diversifié dès le début ! Oui, Earth est déjà un sommet dans cet album, avec sa belle palette de tempi, ses choeurs aux accents religieux qui apportent beaucoup à l'ambiance générale, ses remarquables vocaux déchirés et variés (clairs ou death/black), on démarre avec un titre fantastique, que j'aurai souhaité plus long ! On précisera immédiatement que ce type de musique a besoin d'une production à la hauteur, et c'est le cas. Signée Xort (Anorexia Nervosa), façonnée aux studios Drudenhaus, c'est une mise en son haut de gamme qui nous est proposée, permettant de percevoir l'ensemble des subtilités de la musique du groupe. Avec Darwin's Black Hall, on entre directement, sur un rythme élevé, dans le vif du sujet mais, rapidement, le tempo décroît, on part dans un Black Metal Atmosphérique et torturé, qui ne se presse pas pour mettre en place ce climat inévitablement chargé mais ô combien prenant, dans la mesure où, et c'est l'une des grandes forces de Reverence, sa musique est imprévisible. Comme vous vous en doutez, la suite est de cet acabit : accélération, décélération, plaisir des sens ! The Descent part sur un tempo très modéré, on a un petit solo qu'on a plutôt l'habitude d'entendre dans le Hard-Rock et, comme d'habitude, on varie inexorablement les tempi. "Monotonie" est un terme totalement exclu du vocabulaire de Reverence, on passe un moment jouissif à l'écoute de sa musique. En plus, on a une orientation clairement heavy sur quelques passages, ce qui se révèle être un "plus" non-négligeable, les vocaux clairs sont présents, toujours utilisés dans une optique nous amenant vers un désespoir palpable. Et puis comme Reverence ne s'interdit rien, on a même un (très court) moment qui pourrait sans difficulté être intégré dans un titre Prog/Rock. Je pense qu'on peut dire que Reverence a une capacité considérable à inclure, ci et là, des passages "accessibles" à sa musique, que tous les metalleux pourront apprécier, quelles que soient leurs préférences musicales. Avec Psalm IV, on reste dans l'excellence. Je diviserais cette compo en trois parties : la première moitié est dynamique, majoritairement rapide, puis on a un passage répétitif, avec quelques cris bien dans la lignée de cette ambiance ténébreuse qui lui succède, enfin on aboutit à un mid-tempo, associé à des pleurs, qui nous entraînent inéluctablement dans une profonde tristesse... trois détonations... les pleurs cessent... Remontons-nous le moral (!) avec Ghost Of Dust, qui est plus que jamais varié, flirtant parfois avec les contrées progressives. Et puis il y a ce solo Hard plutôt planant, cette voix claire, doublée, importante dans la progression dramatique, puis l'accélération bien heavy et le durcissement de ces vocaux, qui nous amènent à la fin du titre. C'est sur un mid-tempo que Cold Room nous accueille, vocaux extrêmes, apport considérable de la voix claire, accélération sur un mode Heavy Mélodique qui va perdurer, retour à la case départ pour la fin. Toujours au top, la routine quoi... C'est en mode exclusivement orchestral que le plaisant Genesis Of Everything suit, il précède un Those Who Believed plutôt lancinant, très atmosphérique, sombre évidemment, il faudra quasiment attendre la dernière minute pour voir le tempo décoller. Toujours convaincu ? Et comment ! The Asthenic Ascension vient clore l'album, le début est ambiant, la suite se rapproche du morceau précédent mais pas pour longtemps puisqu'on part ensuite dans une optique, bien connue maintenant, qui consiste à bien diversifier le propos. De superbes choeurs s'invitent au sein de paysages Heavy/Sympho, nous sommes bien au-delà d'une définition classique du Black Metal, Reverence ayant construit un style qui lui est propre.
Après une telle baffe, il faut reprendre ses esprits ! Bon, essayons de résumer ce qui pour moi constitue l'essence de l'univers de Reverence à travers cet album. Il s'agit d'un Metal qui refuse de s'enfermer dans un schéma traditionnel, bannissant tout conformisme, toute linéarité, qui nous entraîne au sein de compositions très riches, d'une puissance, d'une noirceur redoutables. The Asthenic Ascension est un album qui n'hésite pas à marier divers styles et ambiances pour obtenir au final quelque chose qui touche au grandiose. La musique de la formation nous offre du Black, du Heavy, quelques éléments Prog, des touches Indus, de multiples atmosphères, des vocaux extrêmes ou clairs efficaces, collant parfaitement aux divers aspects de la musique. Reverence tisse sa toile et nous enferme dans cet univers dont on ne souhaite pas s'extirper tant il est prenant. Au final, on ressort heureux d'avoir eu le privilège d'être les témoins de la naissance d'un chef-d'oeuvre !
The Asthenic Ascension est donc à se procurer d'urgence !!
Tracklist de The Asthenic Ascension :
01. Earth 02. Darwin's Black Hall 03. The Descent 04. Psalm IV 05. Ghost Of Dust 06. Cold Room 07. Genesis Of Everything 08. Those Who Believed 09. The Asthenic Ascension
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