Riverside

Artiste/Groupe

Riverside

Album

Anno Domini High Definition

Date de sortie

Mai 2009

Style

Métal Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

18/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E

On retrouve le célèbre groupe polonais de prog métal. A peine le temps de terminer leur trilogie ("Out of Myself" - 2003, "Second Life Syndrome" - 2005, "Rapid Eye Movement" - 2007), de sortir un live collector, et les revoilà reparti à donf avec un nouvel album à la pochette à peu prés aussi compliquée et peu claire que le titre : "Anno Domini High Definition". Bref, si ni le titre ni la pochette ne sont clairs, pour ce qui est du contenu, tout est d'une clarté limpide : c'est de la bombe.

Le premier morceau "Hyperactive" donne le ton. Plus heavy, Mariutz Dudda (basses, chant) y tente des vocaux un peu différents et forts réussis. On a droit à la grosse rythmique de Piotr Grudzinski, aux claviers typiques Riverside de Michal Lapaj et la batterie toute en finesse et en ruptures de Piotr Kozieradzki. Ca commence vraiment très bien.
Mais ca continue toujours aussi bien avec un "Driven To Destruction" absolument génial. Rien que l'intro est formidable. Très bon piano, vite rejoint par tout l'équipe. Couplets calme, voix de Mariutz toujours un peu mélancolique et monocorde. Refrain explosif. sur gros riffs de guitare/basse. Magnifique solo de guitare soutenu par un jeu de basse exceptionnel. Ca défonce avec calme et douceur, quel pied !
Et que dire de l'intro de "Egoist Hedonist" ? A part "Yeaaah!". Ca ronronne, la voix vous fait planer, et d'un coup ça explose, purée de purée, j'adore ! Petit solo de piano au son rétro, gros riffs de gratte, lignes de basse ronflante, et là en plein milieu, petit break de cuivre sur rythmique groovy. Fallait oser, Riverside ose, et marque des points. Nouveau break, planant celui là, pour un solo de guitare mélodieux. Le final change pour 2 minutes instrumentales et symphoniques, encadrée par les lourds riffs de guitare.
"Left Out", plus planant, calme le jeu. Non sans rappeler du Porcupine Tree, ce morceau illustre la face progressive de Riverside. Voix déprime, guitare réverb, piano orgue-hamond rétro, gros solo de guitare tout en finesse et en émotion. Le morceau planant par excellence, changeant à souhait, et tout à fait représentatif de la carrière de Riverside sur l'époque "Reality Dream" (c'est à dire jusqu'à cet album). Ecoutez ce break à 6mn07 ! Du pur génie. On souffre avec Mariutz, le ton se durcit, le piano est de toute beauté. La basse claque, annonce l'arrivée du solo de guitare superbe. Quelle ambiance !
Le dernier bijou s'appelle "Hybrid Time". Dans l'intro, le chant est a plusieurs voix sur piano, sympa. C'est un morceau très progressif, torturé, alternant le mélodique, calme et l'enervé, voir l'hystérique. Une fois de plus les soli de guitare font mouche. Droit au coeur. Le piano est tout aussi génial scultant une ambiance inquiétante tout au long du morceau. Le break en milieu de morceau est une fois de plus exceptionnel, toujours caché vers la 6ème minute, à ne pas raté, tout comme la dernière reprise vers 9mn, où le son des cymbales est passé à la moulinette d'un compresseur de son, accentuant l'effet de folie pure du passage.

Ouf ! Quelle giffle ! La production de cet album est parfaite. Le son y est tout simplement grandiose. Il n'y a pas une minute de répit, pas une seconde d'ennuie, les compos sont superbement travaillées, ciselées avec amour, un peu bonheur faisant la part belle aux parties instrumentales. On notera l'enchainement savant de morceaux de plus en plus long en progressant dans l'album, de 5:48 pour "Hyperactive" au 11:54 de pur génie de "Hybrid Time" et un virement un poil plus heavy qu'auparavant.

On ne change pas la formule magique de Riverside