|
C H R O N I Q U E
Rhooo le lourd ! Hé oui, c'est encore moi avec un nouvel album de blues, qui pour une majorité d'entre vous n'a pas sa place sur un webzine de metal. Mais voilà, d'abord c'est moi le chef et j'en profite. Na ! Et puis j'ai jeté un œil aux statistiques, pour voir, et j'ai vu que sept cent trente-neuf personnes avaient lu la chronique de l'album précédent, ce que j'ai pris pour un signe encourageant. Pour finir c'est aussi un petit pied-de-nez à mes nouvelles recrues dans la catégorie metal extrême, Mythos et Azagtoth, qui envahissent certaines mises à jour, et nous abreuvent de petites merveilles extraites de splits, de vinyles, et même de cassettes faites maison, pour vous servir le must du must en terme de metal d'un certain extrême. Je suis content avec mon Robert Cray de vous parler de l'extrême inverse. Qui sait, si un jour j'arriverai pas à faire écouter ça à Azagtoth. Non, je rigole. Son grand-père peut-être ?
Bon assez rigolé. Robert Cray nous avait lâché un petite bombe en août 2012 avec son Nothin But Love. J'avoue avoir bien craqué pour cet album, et forcément j'ai envie de vous parler de In My Soul qui lui fait suite. D'autant que ça part fort, avec You Move Me, un blues mid tempo, à la ligne de basse génialissime, et piano bien sympa. Robert balance sa voix frêle, souvent soul, et ses petits plans de guitare lead tout au long du morceau. C'est très inspiré, et on se dit que le bonhomme est en pleine crise de créativité de la soixantaine, car au final ça fait moins de dix-huit mois que l'album précédent est sorti. On aime ce genre de crise. Pourtant, il y a eu un peu de changement dans le Robert Cray Band, puisqu'il acceuille un nouveau batteur, Les Falconer, et retrouve son ancien clavier d'il y a vingt ans, Dover Weinberg. Par contre, Richard Cousins est toujours fidèle à son poste de bassiste. Je suis content, car le morceau suivant est un peu plus R&B (de l'époque, pas la fiente de maintenant), avec une superbe section cuivre. Ca groove, quand le blues se fait plus sexy. Il s'appelle Nobody's Fault But Mine (une reprise d'Otis Reading). Ha là je sens que ça va coincer, avec mes metalleux extrêmes, je vais les perdre ici-même, c'est sûr ; car Fine Yesterday est un morceau calme, plus soul, un peu jazz même, le solo fait penser à du George Benson. Et le malheur, c'est que le morceau suivant est un blues lent, qui va difficilement couvrir vos ronflements. Pourtant, Your Good Thing's About To Come To An End (une autre reprise de la grosse époque de la Memphis Soul) est un petit bijoux de blues lent, avec cuivres et la complainte du petit Robert (pas pu la rater, celle-là) vous prend aux tripes. Ouf ! on se réveille avec I Guess I'll Never Know, qui groove sa mère, encore ponctué de cuivres. Hold On est un morceau encore un peu calme, plus soul que blues. Même remarque pour What Would You Say, les fans de Marvin Gaye seraient surpris et devraient y jeter une oreille. Si vous aimez les ambiances hippies des années soixante-dix, pantalons patte d'eph moulants, chemises à fleurs et cheveux longs, je crois que Robert vous a dédié un petit instrumental : Hip Tight Onions ; vintage et sympa. Deep In My Soul est un blues lent (de plus), dont le chant incroyable et le solo pourraient bien vous toucher en plein cœur, si vous en avez un, bien entendu. Pour les connaisseurs, c'est encore une reprise de Bobby "Blue" Bland. L'album promo comportait un bonus, Pillow, toujours très lent, plutôt soul, sympa, très bien chanté, on se croirait presque dans un gospel.
Au final, je comprends le titre de l'album. Je m'attendais à un autre brûlot de blues rock, et je tombe sur un hommage à la Soul Music (In My Soul). Suis-je bête ? Globalement, je suis encore emballé par le travail de Robert Cray et son Band. Sa voix est douce, soignée, émouvante, son style de guitare original. J'avoue quand même avoir une petite préférence pour Nothin But Love, surtout parce qu'il me semble plus blues, plus pêchu que celui-ci qui est plus lent, plus soul. Mais les deux albums se complètent bien. Il me reste encore une mission : aller le voir sur scène, lors d'un festival de blues/jazz d'été. Le top !
Tracklist de In My Soul:
01. You Move Me 02. Nobody's Fault But Mine 03. Fine Yesterday 04. Your Good Thing's About To Come To An End 05. I Guess I'll Never Know 06. Hold On 07. What Would You Say 08. Hip Tight Onions 09. You're Everything 10. Deep In My Soul 11. Pillow (Bonus)
Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !
|