ROTTING CHRIST

Artiste/Groupe

Rotting Christ

Album

Theogonia

Date de sortie

22/01/2007

Style

Black Metal

Chroniqueur

Axel

Note

19/20

Site Officiel

http://www.rotting-christ.com/

C H R O N I Q U E

Ouch! Voilà la première chose que je me suis dit en écoutant la première fois "Theogonia". Mais d'ou ils sortent ceux-là ? Il faut dire que je ne connaissais pas Rotting Christ. Autant être honnête. Et là j'ai pris une grosse, grosse claque dans la tronche. Je n'avais pas été aussi agréablement surpris depuis longtemps. Je ne m'étendrai donc pas sur l'historique d'un groupe que je découvre. Mais pour ceux qui en sont à peu près au même stade que moi, Rotting Christ est un groupe grec, ayant déjà une belle collection d'albums derrière lui, et qui taperait plutôt dans le black. Plutôt, car ici on flirte de très près avec le dark et ses ambiances travaillées...

L'album commence en force, avec "The Sign Of Prime Creation", et son rythme black. Mais Rotting Christ a décidé de nous surprendre, et se joue des tempos avec brio, la batterie se faisant plus posée sur les couplets et les choeurs. Ah oui, j'oubliais : fier de ses origines, Rotting Christ nous propose une excursion dans le temps avec une partie des paroles en grec ancien. Cela donne aux morceaux une tonalité unique, incroyablement originale. Les titres sont alors emprunts d'une ambiance mystique, totalement originale.

Rotting Christ ne faiblit pas sur le second morceau, "Keravnos". Le titre monte et s'envole jusqu'au refrain, presque une invocation tout en puissance. Et ces choeurs tout droits sortis du temps !!!

Mais attendez, vous n'avez encore rien entendu... Voici venir "Enuma Elish", le titre le plus inattendu, et sans doute LE titre de l'album. Comment le décrire... Et si le Chaos avait rencontré l'Ordre le temps d'une chanson pour une lutte musicale ? Ce titre est absolument génial, jouant sur une ambiance incroyable, quasi mythologique. Il sait évoluer, sur un mid-tempo progressif, monter en intensité jusqu'au refrain...pardon je monte le son...dans lequel un chant oriental vient nous clouer sur place. Quelle audace, quelle réussite ! Arrive le solo, et là ou on aurait pu craindre du n'importe quoi dans un groupe banal, Rotting Christ nous rassure, parachevant brillamment ce titre qui restera longtemps dans ma platine. Ouf !

Vous en voulez encore ? On y retourne avec "Gaia Tellus", qui soigne aussi bien son ambiance, et en impose presque tout autant. Et là, je me dis que l'on s'écarte quand même du black, vers le dark... Et bien, avec une telle qualité, en réalité on s'en fout bien de savoir ou cataloguer cet album.

De toute façon, "Helios Hyperion" arrive pour nous ramener à ce qui doit vraiment nous intéresser : un metal de qualité. Entre sa rythmique nerveuse façon black, sa voix compressée sur les couplets, son refrain hargneux, ses cascades de guitare qui finissent en gros riffs implacablement assénés, ce titre nous montre que Rotting Christ en a sous le capot. Et surtout qu'il sait varier son travail. Et oui, jusqu'ici, si les titres baignent dans une ambiance commune, chacun se détache l'un de l'autre, et a sa propre identité.

"Nemecic", ou comment mélanger intro métal avec une ambiance quasi péplum... Avec son bon gros riff, simplement efficace, appuyé par une basse implacable, ce titre est dans la lignée de ses prédécesseurs.

On revient à quelque chose de plus foncièrement métal avec "He, The Aethyr". Ses arrangements se faisant plus discret, il apporte encore de la variété à l'album, nous prouvant que le groupe ne se repose pas sur une formule pourtant bien efficace. Et comme tout cela reste dans une même qualité, on se prend à se demander jusqu'ou le groupe va nous amener dans tout ça ? Car, là encore, on est dans le très, très bon.

Rotting Christ nous surprend encore avec "Phobo's Synagogue". Ici, on est définitivement hors black, avec ce titre que Rammstein n'aurait pas renié dans ses derniers albums. Bon, ben, c'est encore du tout bon, quoi...

"Rege Diabolicus", ou comment résumer un morceau dans son titre ! Ca allume, ça blaste, c'est du black, avec une bonne grosse voix, bref tout ce qui faut pour se nettoyer les tympans en moins de trois minutes, le morceau étant un poil court.

Et si Rotting Christ a su nous captiver tout le long de cette écoute, il sait finir son album comme il le faut. "Threnody" sonne comme un au-revoir, une fin de voyage que l'on quitte, la nostalgie nous étreignant déjà le coeur. Pffff... Énorme !

Voilà, c'est déjà fini. Moi, je suis conquis, et je ne peux que vous encourager à vous intéresser de très près à cet album. Pour ceux qui seraient inquiets de lire autant d'arrangements dans la composition des titres, sachez que Rotting Christ n'en fait jamais de trop. La production est impeccable, les guitares ont un son énorme, la basse est parfaitement en place, de même que la batterie. Les différents effets et choeurs ne viennent qu'appuyer les compositions, jamais les remplacer. Je finirai cette chronique sur le mot qui me vient le plus facilement à l'esprit suite à l'écoute de cet album : monstrueux !

Tracklist de Theogonia :

01. The sign Of Prime Creation
02. Keravnos Kivernitos
03. Nemecic
04. Enuma Elish
05. Phobos' Synagogue
06. Gaia Tellus
07. Rege Diabolicus
08. He, The Aethyr
09. Helios Hyperion
10. Threnody