Artiste/Groupe:

Running Wild

CD:

Black Hand Inn

Date de sortie:

1994

Label:

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Orion

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Nous sommes en 1994. Le grunge a déferlé sur le monde musical et redistribué toutes les cartes. Toutes ? Non. Un village d'irréductibles pirates résiste toujours à l'envahisseur. Bien campés sur leurs positions, les Running Wild affrontent vents et marées et nous livrent une nouvelle fois une salve de morceaux hors du temps. Et ils ont bien raison car Black Hand Inn est tout simplement l'un de leurs meilleurs albums.

Quoi de neuf avec cet album ? Eh bien pas grand chose justement en terme de révolution musicale, mais des titres bien construits et aux refrains, comme d'habitude, bien fédérateurs.
Rock'n'Rolf, capitaine du navire, s'est entouré encore cette fois-ci d'un nouvel équipage. S'il a gardé Thomas Smuszynski (ex-UDO) à ses côtés, déjà présent lors de la dernière campagne, Axel Morgan (guitares) et Stefan Schwarzmann (batterie) sont passés à la trappe (les petits malins, pour se venger, vont aller fonder X-Wild, un groupe composé essentiellement, comme son nom l’indique, d’ex-membres de Running Wild) au profit de Thilo Hermann et de Jörg Michael. Equipe qui va rester stable pour trois albums consécutifs. Mais tout cela n'a pas une importance capitale car Rolf a écrit seul toutes les musiques et les textes de cet album.

Pour l’enregistrement, après trois albums mixés par Jan Nemec, Rock'n'Rolf a fait appel à une fine équipe composée de Charlie Bauerfeind et Sascha Paeth. Bien lui en a pris car le son de cet album est plutôt bon.
On entre dans l'album par un procès. L'inquisiteur condamne, le gars est brûlé, la malédiction est lancée. Une intro musicale arrive alors, avec un thème celtique répétitif qui monte en puissance et l'album peut réellement commencer.
On ne peut pas parler d’un véritable concept album mais il y a deux morceaux qui racontent cette même histoire de la malédiction de la main noire, Black Hand Inn et Phantom of Black Hand Hill. La pochette, dessinée par le fameux Andreas Marschall, illustre parfaitement cette première chanson. La plus belle pochette que le groupe ait eu, selon Rockn’Rolf. Et pour cause, on notera sur la gauche un personnage qui ressemble étonnamment à Rockn’Rolf.
A côté de ça, plusieurs autres morceaux ont pour thème la piraterie, évidemment (The Privateer, Powder and Iron) qui prolongent le voyage dans l’ambiance de Pirates des Caraïbes.
Les refrains, rehaussés de chœurs, sont toujours aussi puissants (on retrouve dans les chœurs un certain Thomas Rettke de Heavens Gate, venu prêter main forte à nos corsaires) et, comme d’habitude, ils ont une force de pénétration dans votre cortex assez exceptionnelle.
Les morceaux construits sur un tempo rapide menés de main de maître par la double de Jörg Michael sont majoritaires (Black Hand Inn, Mr Deadhead, The Privateer, The Phantom of Black Hand Hill, Powder and Iron) mais le groupe, comme à son habitude aime varier les plaisirs et nous offre quelques mid-tempos (Soulless, Freewind Rider, Dragonmen) et quelques titres au rythme plus lourd (Fight the Fire of Hate, Genesis) complètent le tableau.
Avec ce fameux dernier morceau, Genesis (The Making And The Fall Of Man), on embarque pour le titre le plus épique de Running Wild : quinze minutes. Un morceau où toute la panoplie Running Wild est déployée, des riffs qui terrassent avec un peu de Iron Maiden dedans, le gros refrain, les "Oh Oh Oh" que l’on peut lancer sur les mélodies jouées par les guitares...
A propos, il s’agit de l’album du Wild le plus long (encore plus si l'on compte les titres bonus apparus ensuite). Certains trouveront d’ailleurs qu’il est un peu difficile d’accès à cause de cela.

Contrat rempli pour Running Wild en cette année 1994. Alors qu’on ne donnait plus très cher du Heavy Metal bien classique à l’Allemande, Rockn’Rolf et sa bande ont montré à tous ceux que ça intéressait encore que ce Heavy là n’était pas mort, loin de là. Nos pirates devenaient ainsi les défenseurs d’une certaine idée du Metal, peut-être très traditionnel, loin des modes et des nouveaux courants, mais qui comptait encore son lot d’amateurs.


Tracklist de Black Hand Inn :

01. The Curse
02. Black Hand Inn
03. Mr. Deadhead
04. Soulless
05. The Privateer
06. Fight The Fire Of Hate
07. The Phantom Of Black Hand Hill
08. Freewind Rider
09. Powder & Iron
10. Dragonmen
11. Genesis (the Making And The Fall of Man)