Artiste/Groupe:

Sacred Reich

CD:

Awakening

Date de sortie:

Août 2019

Label:

Metal Blade

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Orion

Note:

16/20

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Enfin, le voilà, le cinquième album de Sacred Reich… et surtout le premier depuis vingt-trois ans ! Le groupe s’étant reformé en 2006, on commençait sérieusement à douter qu’il y ait un nouvel album, surtout que ses membres avaient déclaré qu’ils ne se reformaient que pour faire des concerts. Ce qui fut effectivement le cas durant toutes ces années. Mais bon, la demande insistante des fans ? L’envie de composer du nouveau matériel ? L’inspiration de retour ? Toujours est-il que le voilà enfin, qu’il s’appelle Awakening (le bien nommé) et qu’il est doté… d’une pochette vraiment pas terrible (le groupe nous a quand même habitués à mieux par le passé). Il a même été précédé d’un titre sur un split avec Iron Reagan sorti au mois d’avril. Titre pas spécialement emballant, voire inquiétant puisque premier titre du groupe composé depuis vingt-trois ans... Mais de toute façon pas présent sur ce Awakening. Tant mieux. Bref, un titre pas top en hors-d’œuvre, une pochette pas top… Est-ce qu’on devait commencer à s’inquiéter ?

On ne va pas tourner autour du pot : les fans du groupe devraient être ravis pour deux raisons. La première est que, bien sûr, Sacred Reich est enfin de retour avec de nouveaux titres et la seconde, c’est que les titres en question, c’est du solide !
Déjà, au niveau du format, ce nouvel album est dans la tradition du groupe puisque, sur ses quatre albums déjà parus, trois ne dépassent pas les trente-cinq minutes. Avec celui-ci, ça fera quatre : un album de huit titres pour trente-et-une minutes. On peut trouver ça court, certes, et j'en entends déjà râler, mais ça peut être aussi un bon point parce que les albums d’une heure et quart avec trois ou quatre titres de remplissage juste pour faire plus long, non merci. Je préfère largement ce format et Sacred Reich aussi apparemment : titres courts sans fioritures, album court sans temps mort. 

A l’écoute du premier morceau, on se dit qu’on est dans la suite logique de Heal (paru en 1996), comme si les vingt-trois ans de pause n’avaient pas existé. On a même presque retrouvé le Sacred Reich de l’époque puisque Dave Mc Clain, qui avait quitté le groupe après la sortie de l’album en question pour rejoindre Machine Head, a retrouvé son tabouret après avoir quitté ce dernier il y a peu. Wiley Arnett et Phil Rind, les deux piliers de Sacred Reich, sont toujours là. Il ne manque que Jason Rainey, membre fondateur, parti juste avant l’enregistrement pour raisons de santé apparemment, et remplacé par un jeune guitariste de vingt-deux ans, Joey Radziwill (et c’est amusant de constater que la dernière fois que Sacred Reich a sorti un album, il n’était même pas né !).

Ce Awakening s’ouvre donc sur le titre éponyme que le groupe a publié en vidéo il y a peu. Un titre que l'on ne qualifiera pas de génialissime mais déjà rassurant, après le Don’t Do It Donnie du split déjà évoqué. Là, on est bien dans l’esprit du Sacred Reich que l’on connaît. Riffs tour à tour thrashy et heavy, et la voix de Phil Rind qui n’a rien perdu de sa fougue. On continue avec un Divide And Conquer plus rapide au niveau du tempo, avec ce qu’il faut de mélodie sur le refrain. Ce titre me rappelle ce que le groupe faisait à l’époque de l’excellent American Way. Autant dire qu’on est parti sur de très bonnes bases. Même genre de plaisir avec Killing Machine plus loin, Sacred Reich is back ! On n’a pas le temps de s’ennuyer, les morceaux filent comme l’éclair. On a un Revolution qui dépote sec aussi (avec un petit clin d’œil aux Beatles à la fin), c’est d’ailleurs le morceau le plus court du disque et le plus teigneux, lui me renvoie plus aux compositions de l’époque Ignorance (autre belle référence). Dans le genre thrash académique mais carrément bien foutu, Manifest Reality me rappelle par le riffing les compositions de Kill 'Em All de qui vous savez, du thrash hyper énergique avec riff acéré. Dommage de ne pas avoir eu accès aux lyrics de l’album car avec Sacred Reich, ça ne manque en général pas de piquant. Mais désolé, mon niveau d’anglais n’est pas assez performant pour pouvoir disserter là-dessus.

Et puis on a Salvation et Death Valley qui nous proposent la face la plus heavy du groupe, son côté Sabbathien en quelque sorte (le groupe a toujours fortement revendiqué cette influence). Deux très bons morceaux encore, notamment le second avec un chant très mélodique de Phil sur le refrain, dans une tonalité un peu nouvelle pour lui, excellente surprise !

Le dernier morceau de l'album étant aussi intéressant que les précédents, ça nous donne une demi-heure bien remplie, qui fait plaisir car le résultat est à la hauteur de l’attente. Sans crier au génie, je ne vois ici aucun titre à zapper. Bref, un très bon retour d’un des piliers du Thrash américain qui nous avait bien manqué toutes ces années. En espérant, si suite il y a, qu’on n’ait pas à l’attendre aussi longtemps !

 

Tracklist de Awakening :

01. Awakening
02. Divide And Conquer
03. Salvation
04. Manifest Reality
05. Killing Machine
06. Death Valley
07. Revolution
08. Something To Believe

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