Artiste/Groupe:

Saint Asonia

CD:

Saint Asonia

Date de sortie:

Juillet 2015

Label:

RCA Records

Style:

Hard FM

Chroniqueur:

Didier

Note:

15/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Je parlais l’autre fois, lors de ma chronique de RavenEye, du phénomène de matraquage médiatique que les labels nous font subir. J’en ai un autre exemple aujourd’hui avec le premier album du "super groupe" Saint Asonia. Qui dit super groupe dit réunion de cadors issus d’autres groupes hyper connus. Donc forcément je me penche sur la question, d’autant qu’ils ouvraient certaines dates de la tournée d’adieu de Mötley Crüe, celles où Alice Cooper n’était pas présent, donc la barre était placée bien haute. Première déception lors du passage de Mötley Crüe à Monaco puisque Saint Asonia, pourtant annoncé, n’est finalement pas présent ce soir-là. Ça sera donc 1h30 de concert, un supo et dodo (pour 85€ c’est un peu les boulasses). On se contentera donc de Saint Asonia sur CD. Alors qui trouve-t-on dans ce super groupe ? Roulements de tambours… 

- Au chant…Adam Gontier !
- ??
- Mais si, le chanteur du groupe canadien Three Days Grace
- ??
Ben oui, je sais, et je m’excuse auprès de nos lecteurs canadiens, mais ni Adam ni son ancien groupe n’ont la renommée chez nous qu’ils ont en Amérique du Nord. Donc pour un super groupe ça commence bien mal. Ceci dit nous avions chroniqué le deuxième album du groupe, et en termes plus qu’élogieux.

- A la guitare…Mike Mushok
-
?
Ben oui, un ex de Staind. Ah ! Ça au moins on en a entendu parler.

- Aux fûts: Rich Beddoe, ex Finger Eleven… joker !

- Basse: Corey Lowery du groupe Eye Empire, eh ben je passe aussi. Je suis probablement trop ignare en metal. Désolé mais, pour moi, difficile de parler d’un "super groupe" ici.

Bon alors si ça n’est pas super groupe, c’est quoi ? Moi je dirais plus un groupe Hard US, FM, AOR. Un groupe qui va certainement trouver sa place dans les charts et les radios FM aux US et au Canada. Situé entre du Nickelback, du Sixx:AM avec des touches de Creed ou de Staind, riffé et pêchu, mais relativement aseptisé pour plaire aux ménagères outre-Atlantique. 

Concrètement, ça attaque avec Better Place. Gros son, production léchée. Aucun reproche de ce côté-là. Le chant d’Adam est bien agréable, un peu éraillé, et derrière lui la section rythmique est bien en place. Le solo de guitare est très réussi. 

Sur Blow Me Wide Open, la rythmique se fait très lourde, le refrain super accrocheur. Ca ressemble quand même beaucoup à Sixx:AM dans le chant et le style, notamment la lourde basse. Le refrain de Let Me Live My Life qui suit est tout aussi percutant et accrocheur, le solo un peu moins inspiré. Au niveau des paroles, on est englué dans les rancunes dues à une rupture. Ça tacle sec tout au long de l’album. Je trouve que Fairy Tales est aussi plutôt réussi, avec un excellent refrain et un bon petit break. C’est mon morceau préféré au final. Le chant d’Adam est excellent, en écorché vif. 

A noter que ces quatre morceaux étaient sortis aux US, en milieu d’année et que les retours avaient été prometteurs et avaient bien préparé la sortie de ce premier album. C’est aussi ça un super groupe, une bonne dose de marketing. King Of Nothing est une power ballade que je trouve très réussie. Elle transmet une grosse émotion par le chant et une belle hargne par les musicos. Son refrain est encore une réussite. Dans le même style, couplet calme et refrain énervé, Dying Slowly est plutôt réussi, même si ça n’est pas d’une originalité de fou. J’accroche un peu moins à Happy Tragedy, manquant d’originalité, 

Après, il y a ces ballades très Hard US qui risquent d’en décourager certains (quatre en tout). C’est le cas d’Even Though I Say, assez mielleuse. Je trouve par contre plus réussie Waste My Time, presque acoustique, plus minimaliste. Là encore, je trouve Adam très au point, sur fond de guitare acoustique, et accompagné d’une superbe ligne de basse. La ballade qui tue sa mémé, c’est Trying to Catch Up With the World. Le chant y est superbe, le refrain à essuyer une larme, la guitare acoustique et les petits slides sympas ajoutent un côté road song, la basse cadre tout le monde appuyée par une batterie minimaliste et des percus. C’est rare que je dise une chose pareille, mais cette ballade est l'un des meilleurs moments de l’album. D’autant que celle qui clôture l’album, Leaving Minesota, n’est pas mal non plus. Un peu plus classique, toujours sur une formule de belle basse profonde et de guitare acoustique, laissant beaucoup d’espace au chant d’Adam qui se gave et nous laisse pantois, avec son refrain scotché entre les tympans.  

Finalement après la déception du no-show en première partie de Mötley Crüe, l’agacement médiatique dû au terme "super groupe", je reste plutôt content du résultat. Très hard FM, bien foutu dans cette catégorie, on se laisse prendre au piège des refrains accrocheurs de nos amis canadiens. Bien sûr, les fans de Three Days Grace seront ravis car Adam n’a rien renié, il maintient le cap avec une autre équipe et ça le fait bien.
 

Tracklist de Saint Asonia :

01. Better Place
02. Blow Me Wide Open
03. Live My Life
04. Even Though I Say
05. Fairy Tale
06. King of Nothing
07. Waste My Time
08. Dying Slowly
09. Trying to Catch Up With the World
10. Happy Tragedy
11. Leaving Minnesota