Artiste/Groupe:

Satyricon

CD:

Deep Calleth Upon Deep

Date de sortie:

Septembre 2017

Label:

Napalm Records

Style:

Black Metal

Chroniqueur:

Kjeld

Note:

11/20

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Il y a malheureusement longtemps que l'annonce de la sortie imminente d'un nouvel album des Norvégiens de Satyricon ne me fait pas frémir d'impatience mais je dois dire que le premier extrait, Deep Calleth Upon Deep, dévoilé il y a quelques semaines par le label, avait éveillé ma curiosité et fait naître en moi une attente plutôt plaisante. En effet, et malgré un riff d'ouverture peu inspiré, le refrain étrange habilement arrangé avec ses choeurs féminins ensorcellant et l'ambiance particulière dégagée par le titre laissait entrevoir un retour sinon excitant, au moins intrigant. C'est donc avec un certain espoir que je me lançais dans l'écoute attentive de ce neuvième album et, malheureusement, mon optimisme pourtant mesuré laissera rapidement la place à une semi déception (car je n'attendais pas grand chose) et à une certaine frustration (car tout aurait pu être tellement mieux avec cette matière là !).

Même si le titre d'ouverture, Midnight Serpent, entretint l'envie de retrouver enfin cet amour de jeunesse, les choses se gâtèrent progressivement au fil des morceaux, le groupe retombant inévitablement dans ses travers post années 2000. Frustration...
Ce Satyricon quelque peu molasson me fait tristement penser au Metallica de Death Magnetic, il empile des riffs qui se heurtent entre eux sans bien savoir comment les agencer pour un résultat parfois bancal, souvent poussif. Ainsi, des compositions pourtant pas si longues finissent par traîner en longueur, se vidant progressivement de toute leur énergie et d'excellents plans se retrouvent noyés dans cette architecture musicale à tiroir, leur efficacité partiellement anéantie. J'avoue avoir un peu de mal à saisir où le groupe veut aller avec ce nouvel opus qui me perd dans des structures inutilement alambiquées, multipliant des breaks qui ruinent trop souvent la dynamique des morceaux. Frustration, encore et toujours.

Satyricon tente des choses et l'on ne peut que saluer l'envie de se renouveler mais force est de constater que l'essai n'est pas toujours des plus réussis. Ainsi, le très guilleret The Ghost Of Rome dont l'horripilante mélodie enfantine laissera plus d'un fan du groupe perplexe, semble se poser au beau milieu de l'album comme un cheveu sur une soupe déjà peu fameuse. Même constat à propos du saxophone gadget du très "haché" Dissonant dont les quatre minutes semble durer une vie. Le duo tente de retrouver la virulence des ses heures glorieuses sur Burial Rite, en vain. Et quand il s'agit de titiller la fibre épique sur To Your Brethen In The Dark, le résultat peu fourni en idées devient rapidement lassant. Fort heureusement Frost, dont le jeu est tout simplement passionnant, livre une prestation époustouflante et parvient à lui seul à donner un réel intérêt à l'ensemble de l'album.

Bien évidemment, la comparaison avec les premiers albums livrés par le groupe durant les années 90 est totalement hors-sujet, le feu sacré ayant déserté le songwriting de Satyr depuis des lustres, mais le constat est malgré tout amer. Deep Calleth upon Deep est un album tiède et confus qui manque cruellement de relief, de profondeur et dont la production pourtant puissante manque d'ampleur. Un album difficile à cerner et, surtout, une oeuvre dont il est compliqué d'extraire une atmosphère particulière, ce qui est un réel problème quand il s'agit de Black Metal.

Tracklist de Deep Calleth Upon Deep :

01. Midnight Serpent
02. Blood Cracks Open The Ground
03. To Your Brethren In The Dark
04. Deep Calleth Upon Deep
05. The Ghost Of Rome
06. Dissonant
07. Black Wings And Withering Gloom
08. Burial Rite